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« Les syndicalistes veulent assurer eux-mêmes les approvisionnements »
Abdelrachid Slimane Boufrioua, DG de Texalg (Algérienne des textiles)
Publié dans Horizons le 20 - 07 - 2013

Lundi 15 juillet 2013. Deuxième journée de protestation des travailleurs du Groupe Texalg qui estiment leurs revendications « légitimes ». Quelle est votre position face au « climat d'inquiétude qui s'est installé au sein des travailleurs » ?
J'ai été saisi par des syndicalistes qui ont désapprouvé la manière de protester. Ces syndicalistes étaient satisfaits de la proposition que nous leur avons faite le jour de la première protestation (7 juillet 2013), à savoir recevoir un délégué par complexe et chacun exposerait les problèmes de son unité. D'ailleurs une lettre, datée du 10 juillet les invitant le 14 juillet à 10h à une réunion au siège de l'entreprise, fait foi. Malheureusement, les syndicalistes qui ont répondu à l'invitation n'étaient pas nombreux.
Quelles sont les véritables raisons qui ont, à votre avis, abouti à l'impasse et à l'appel lancé lundi dernier à une grève illimitée à partir du 8 septembre prochain ?
Une grève, pourquoi ? Que demandent-ils ? Il n'y a pas de retard dans le virement des salaires. Il n'y a rien dans leur plateforme. Les syndicalistes ont des revendications qui ne concernent pas l'activité syndicale. Les lois algériennes ont fixé à chacun ses prérogatives. Il y a des actes de gestion où ils veulent s'ingérer. La banque nous a accordé un crédit de 1 470 milliard de centimes pour approvisionner nos unités. Ces dernières ont utilisé cette matière et elles ont vendu. Donc, il est normal de retenir 50% de leurs recettes pour rembourser la banque. Il ne s'agit pas de rembourser dans l'immédiat mais de constituer un fonds de roulement. La matière première intervient à environ 70% dans le prix de l'article.
Comment qualifiez-vous cette situation ?
Cette situation me permet de dire qu'il y a une arrière-pensée. Peut-être le changement de la direction. C'est ce qui est visé. Cela a été dit dans la presse par le SG de la Fédération. Il faut dire que cette opération d'investissement est pilotée par une centaine de cadres de l'ensemble des filiales. Il y a des commissions techniques et les trois fameuses commissions des marchés. Les choix sont opérés par les utilisateurs eux-mêmes. Nous avons élargi au maximum le choix des équipements. Cela prend du temps et les syndicalistes le savent car ils sont parties prenantes des commissions. C'est ce qui me permet d'affirmer qu'aucun des problèmes soulevés ne constitue la véritable raison des débrayages. En fait, ils demandent l'autonomie des unités et l'autonomie des approvisionnements. Ils veulent faire eux-mêmes les approvisionnements. Ils refusent que ces approvisionnements passent par des commissions et la commission des marchés. Pour quel motif ? Je n'en sais rien. Ils mettent des pressions pour que nous fassions des concessions qui seraient illégales.
Quelles seraient les conséquences sur l'entreprise avec ses 17 unités en cas de grève illimitée ?
S'il y a grève, il y aura sa gestion par le dialogue conformément aux lois de la République. Il y a des instances en charge de ces litiges.
Quelle est la situation effective des 17 complexes appartenant à Texalg SPA ?
Ces entreprises constituaient des filiales autonomes jusqu'au 31 décembre 2011. Leur activité était supervisée par le Groupe détenteur des actions de ces complexes. A chaque fois qu'elles avaient des problèmes de salaires ou d'approvisionnements, elles s'en référaient au Groupe. Par chance ou par malchance, quand le Groupe a été créé, Holdman (Holding public des industries manufacturières) l'a doté d'un capital faramineux de 10 milliards DA.
A quoi ont servi ces 10 milliards DA ?
Cet argent a été utilisé entre 1998 à 2011 pour payer les salaires. Les filiales autonomes ne vivaient pas sur leurs recettes. La plupart faisaient appel au Groupe pour payer les salaires, les indemnités de départ à la retraite et les approvisionnements. Quand ces filiales sont devenues des unités et ont été regroupées au sein de l'entreprise (Texalg), elles ont été dotées d'un capital constitué par les actifs (usines) mais pas de fonds de roulement. Nous avons alors invité les gestionnaires et les syndicalistes à provoquer une véritable révolution dans les mentalités au niveau des usines et faire en sorte que les travailleurs abandonnent l'idée d'assistés. Une unité industrielle est d'abord créatrice de richesse. Les nôtres sont dans un état de déliquescence avec des équipements complètement dépassés. Ailleurs, la durée de vie d'un métier à tisser est de cinq ans. Chez nous, il existe des métiers à tisser de 40 ans qui continuent à produire à des coups faramineux.
Qu'en est-il des nouveaux équipements ?
Nous commencerons à recevoir les nouveaux équipements à partir de la fin de l'année (2013). Les marchés ont été signés avec les Allemands, les Italiens, les Espagnols, les Français et les Suisses.
Le syndicat parle de retard dans le paiement des salaires...
Avant c'était le Groupe qui payait. Aujourd'hui, nous faisons une véritable gymnastique pour payer nos employés au plus tard le 10 ou le 12 de chaque mois et exceptionnellement le 15. Je dois voir les unités qui sont un peu plus solides financièrement pour payer les salaires. Le Trésor public a pris en charge 2 000 milliards de centimes de dettes bancaires des 17 unités, 200 milliards de centimes de dettes fiscales et 3 000 milliards de centimes de dettes parafiscales, accumulées entre 1998 et 2009. Simplement, cela ne faisait pas sentir car le Groupe disposait de 10 000 milliards de centimes.
Le défaut d'approvisionnement constitue l'autre élément d'inquiétude. Est-ce que réellement il n'y a pas de disponibilité de matières premières ?
Pour les approvisionnements, l'Etat a donné un crédit de 1 470 milliard de centimes de fonds de roulement qui ont été totalement utilisés pour l'achat de coton, de l'acrylique et du polyester. Les unités qui utilisent ces matières sont pourvues jusqu'à la fin de l'année. Il y a des unités qui utilisent d'autres produits mais le fonds de roulement n'était pas suffisant pour les approvisionner. Pour pouvoir assurer l'approvisionnement, je viens de demander un crédit à la banque de 3 milliards DA. Nous avons des contrats d'achat avec des délais assez courts de 6 mois, 9 mois à 12 mois. Nous ne pouvons pas approvisionner par petites quantités.
Selon le SG de la Fédération du textile, vous dépendez totalement des marchés publics. Pourquoi ?
Nous préférons les marchés publics car ils sont rassurants d'autant qu'il s'agit de gros montants et de grosses commandes, du coup les charges baissent.
Quelle est votre politique de gestion des stocks en vue de les commercialiser ?
Nous avons trouvé des stocks datant de 20 ans. Nous avons commencé à trier les stocks datant de 10 ans, ceux entre 10 et 5 ans et ceux dont l'âge est inférieur à 5 ans. Etant des matières périssables, nous avons donné des instructions pour créer des commissions ad hoc afin d'examiner l'état de chaque stock et proposer des prix sans toutefois être déficitaire. Plusieurs unités l'ont fait et elles ont procédé à des ventes aux enchères.
Une filiale a été créée pour la commercialisation. Quel est son rôle ?
En effet, Jacket's Club avait un certain nombre de magasins essentiellement à Alger. Le conseil de participation de l'Etat l'a doté de 45 autres appartenant à l'ex-Enaditex et l'ex-Districh à travers le territoire national dont 6 magasins sont en voie de rénovation. Les magasins de Jacket's Club sont opérationnels. Pour les produits destinés au grand public, la vente se fait par l'intermédiaire de grossistes. Toutefois, nous n'avons pas de traçabilité de nos produits. La filiale possède au total 10 magasins opérationnels et 50 en travaux.
L'Etat a débloqué deux milliards de dollars pour l'assainissement des industries manufacturières. Combien a reçu l'industrie du textile et est-il possible de relancer le secteur avec cette somme ?
Nous avons reçu 542 millions de dollars. Nous pouvons réaliser une grande partie de notre programme avec cette somme mais nous avons introduit une demande d'augmentation de cette dotation. Le secteur était complètement déconnecté de la réalité à l'international. De nouveaux process ont vu le jour. Nous accusons 40 ans de retard. Le secteur est suivi par la tutelle. D'ailleurs, aujourd'hui, nous examinerons le rapport trimestriel. Donc, ceux qui disent que le plan de redressement est très en retard ne sont pas qualifiés pour s'y prononcer.
Que se fait-il en matière de formation notamment dans les métiers de base du textile ?
Des actions sont initiées dont la prise de contact avec les centres de formation professionnelle qui ont accepté de former des ouvriers du textile. Par ailleurs, nous créons aussi des centres au niveau de certaines usines. A titre d'exemple, d'anciens cadres à la retraite ont été rappelés pour encadrer les ouvriers dans l'exécution. C'est déjà opérationnel pour toutes les unités. Les métiers de base sont les mêmes pour toutes les usines quelle que soit leur spécialisation. De plus, toutes les opérations sont accompagnées de formation.
Qu'est-ce qui est prévu dans le cadre du partenariat avec le Groupe turc Taypa ?
Les Turcs ont prévu l'ouverture d'une école dans tous les métiers. Dès que le nouveau complexe de Relizane sera opérationnel en 2015, l'école entrera en fonction. Il existe aussi d'autres actions de partenariat avec les Turcs. Jusqu'à 2018, 10 000 postes sont prévus grâce à ce projet.
Quel est le chiffre d'affaires du Groupe prévu en 2013 ?
Les prévisions sont de 7 milliards de DA pour cette année. Il faut savoir que nous avons un plan de développement jusqu'en 2022.


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