C'est officiel. La judoka Soraya Haddad a pris sa retraite. La médaillée olympique à Pékin 2008 a annoncé sa décision, jeudi, lors d'un point de presse animé conjointement avec le président de la Fédération algérienne de judo, Messaoud Mati, et Amar Benikhlef, qui a été, rappelons-le, désigné la semaine dernière sélectionneur de l'équipe nationale seniors. « J'ai décidé officiellement de mettre terme à ma carrière après une longue réflexion. C'est un peu triste, mais tout a une fin. L'athlète peut passer à une autre étape après la retraite. Des membres de ma famille ainsi que des amis n'ont pas cessé de me demander de reprendre. Mais je n'ai pas pu me motiver de nouveau », a-t-elle déclaré. La décision de Soraya Haddad, fait suite à plusieurs problèmes. « Il faut savoir que j'ai souffert de l'instabilité, particulièrement après le départ de mon entraîneur. Cela m'a déstabilisé tant psychologiquement que physiquement », a-t-elle souligné. Obtenant un diplôme de conseiller en sport de l'Institut supérieur des sciences et technologies du sport (ISTS), S. Haddad a été désigné par la FAJ comme sélectionneur de l'équipe nationale juniors (dames) qui prendra part au championnat du monde le 18 octobre en Slovénie. Selon M. Mati, « Haddad sera installée dans ses fonctions dès le retour de la sélection nationale et quels que soient les résultats obtenus. Elle a préféré prendre en charge les juniors, alors qu'on l'a proposée pour driver les seniors ». Commentant cette décision, la fille d'El Kseur a estimé qu'elle est apte à coacher les seniors, mais qu'elle a opté pour les juniors afin d'acquérir de l'expérience. « Je suis déterminée à pousser les jeunes à aller de l'avant dans cette discipline, tout en défendant leurs droits », dit-elle. Pour sa part, Amar Benikhlef a indiqué qu'il mettra son expérience au service du judo algérien. « Je remercie le président de la fédération pour sa confiance. J'estime que je suis assez compétent pour assumer cette lourde responsabilité. » Concernant le raisonnement de certains qui prédisent son échec, Benikhlef dira : « Plusieurs anciens athlètes tunisiens et marocains de ma génération ont réussi leurs carrière d'entraîneur. Ils m'ont d'ailleurs encouragé. Et je suis très motivé pour contribuer au retour du judo algérien sur la scène continentale et même mondiale », souligne-t-il. A propos des raisons qui l'ont poussé à tirer sa révérence, Benikhlef dira : « Les conditions sociales difficiles et le manque de soutien ont beaucoup influé sur mon niveau. Après ma médaille d'argent olympique en 2008, les promesses n'ont pas été tenues. J'ai essayé de revenir au top de mon niveau, mais en vain. » Le président de la FAJ a, quant à lui, affirmé que Benikhlef aura tous les moyens pour construire une équipe compétitive à l'horizon 2015 et récolter des points dans le ranking des qualifications des Jeux olympiques 2016. « Notre principal objectif est de former des équipes nationales à moyen terme », conclut-il.
