Aujourd'hui, les Algériens, à l'instar des musulmans du monde entier, célèbrent Awal mouharem, marquant le premier jour de l'année du calendrier musulman. Cette dernière débute avec l'exode (el hidjra) du prophète Mohamed (QSSSL) de La Mecque vers Médine. Cette date, pour le théologien et membre de l'Association des oulémas, Kamel Chekkat, « n'est pas une fête religieuse ». « En Islam, il y a seulement deux fêtes religieuses. Il s'agit de l'Aïd El Fitr, annonçant la fin du mois de ramadhan, et de l'Aïd El Adha. Awal mouharem reste tout de même une date inscrite dans le calendrier musulman et fait partie des quatre mois sacrés de l'année qui sont Dou El Kiaâda, Dou El Hidja et Radjeb qui reçurent le nom d'El Mouharem », dira notre interlocuteur. Ces mois « favorisent le sacrifice pour restaurer la paix. Et un verset de la sourate El Touba explique cela. Ce n'est pas forcément une fête, c'est aussi une occasion pour prier davantage et accomplir de bonnes actions », ajoutera-t-il. Au dixième jour de ce premier mois des quatre mois sacrés, les musulmans célèbrent aussi un autre évènement. Il s'agit de l'Achoura, « un jour vertueux car c'est le jour où Dieu a sauvé le peuple hébreux du Pharaon ». Ce jour, les musulmans, selon la sunna, sont tenus d'observer le jeûne, les 9 et 10 du mois, pour se différencier du peuple juif qui jeûne le 9e jour du même mois en reconnaissance à Dieu. Outre cette signification religieuse de l'évènement, Awal Mouharem, journée chômée et payée, reste l'occasion pour les familles algériennes de se retrouver dans une ambiance conviviale autour d'un plat concocté selon des traditions séculaires.
