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« Les pourparlers aboutiront à la formation d'un gouvernement provisoire »
Smaïl Debbeche, professeur des relations internationales à l'université d'Alger
Publié dans Horizons le 09 - 02 - 2014

Trois ans après son déclenchement, la crise syrienne n'est toujours pas résolue. Pourquoi ?
Je ne crois pas que c'est le régime du président Bachar al Assad ou le peuple syrien qui endosse la responsabilité. C'est plutôt la dénommée « opposition » établie à l'étranger (la Coalition de l'opposition syrienne) qui n'est, à mon avis, qu'un outil entre les mains des Etats-Unis dans leur entreprise de mettre au pas ce grand pays arabe. Il va sans dire que cette « opposition » est complètement discréditée au sein de l'opinion publique nationale, parce qu'elle est totalement impliquée dans ce conflit. Donc, toute perspective d'un règlement politique et pacifique du conflit reflétant la volonté des Syriens sera de facto rejetée par cette Coalition dont le seul but est d'éloigner le régime, à l'instar de ce qui s'est passé en Libye, et pousser, à moyen terme, à la déstabilisation de la région.
Si cette opposition est partie prenante dans la déstabilisation du pays, pourquoi le gouvernement accepte-t-il de négocier avec ses représentants à Genève ?
En voulant mettre au cœur des pourparlers la lutte contre le terrorisme, le gouvernement syrien a réussi à mettre à nu, devant l'opinion publique mondiale, l'implication des anti-Assad et leurs principaux soutiens internationaux et régionaux dans le terrorisme. En plus clair, Damas est parvenue à lever le voile sur les véritables desseins de ce conglomérat d'opposants manipulés à souhait par l'Occident, à savoir la destruction du pays, et non pas l'instauration de la démocratie et les droits de l'Homme comme ils le présument. Il s'agit d'une politique américaine bien connue, le Nouveau ou le Grand-Moyen-Orient, visant à renforcer la suprématie régionale d'Israël à travers l'affaiblissement - militaire, politique et économique - de l'ensemble de ses pays voisins, tels que l'Irak, l'Egypte et surtout la Syrie. Il faut savoir que plus de 100.000 mercenaires étrangers sont mobilisés, financés et armés par des pays de la région et occidentaux. L'expérience de la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël ayant échoué, notamment avec l'Egypte, il fallait donc opter pour une stratégie plus efficace à leurs yeux. Je veux rappeler ici que l'ancien président islamiste limogé, Mohamed Morsi, qui n'était pas l'ennemi de l'Etat hébreu, voulait faire de la région du Sinaï une terre de refuge pour les Ghazaouis (habitants de Ghaza) et, par-delà, abandonner Ghaza à l'occupant. Raison parmi tant d'autres qui a poussé l'armée égyptienne, fortement soutenue par 30 millions de personnes, à écarter Morsi du pouvoir.
Les deux parties se retrouvent aujourd'hui dans la capitale suisse dans le cadre de la conférence internationale de paix Genève-2. Comment appréciez-vous ces pourparlers que d'aucuns qualifient de dialogue de sourds ?
Les autorités syriennes cherchent à pousser l'opposition à entrer dans un dialogue plus vaste, plus sérieux, devant se dérouler à l'intérieur du pays. C'est par ce seul moyen que la Coalition pourrait tester la réalité de son « ancrage » populaire qu'elle chante sur tous les toits. Pour moi, c'est plutôt son pire cauchemar, sachant qu'elle ne représente presque rien parmi le peuple syrien. Par ailleurs, je reste plus ou moins optimiste par rapport à une éventuelle sortie de crise. Je crois que la collaboration entre Moscou et Washington au sujet de l'élimination de l'arsenal chimique syrien constitue un élément-clé dans le cadre d'un compromis que les deux puissances sont en train de négocier. C'est pourquoi, le Kremlin pèse de tout son poids pour convaincre le régime de Bachar de poursuivre les négociations avec l'opposition en exil fortement pressée par les Américains. Je crois que ces pourparlers aboutiront à la formation d'un gouvernement provisoire, mais sans que cela n'implique le départ du président syrien.
Pourtant, la Coalition demeure inflexible sur le départ d'al Assad ...
Je ne pense pas qu'elle ait le droit de revendiquer ce que revient essentiellement au peuple syrien. Ensuite, contrairement à ce qu'elle prétend, la déclaration de Genève-1 appelle à la création d'un gouvernement provisoire sans évoquer, ni explicitement ni implicitement, le sort du régime.
Qu'en est-il du rôle de la Russie ?
La position de la Russie demeure inflexible dans son soutien à la Syrie, qui représente pour sa politique géostratégique un espace vital, notamment à travers le port de Tartous qui assure à l'armée russe un droit de regard dans l'espace méditerranéen. Autre détail de taille : les Européens souhaitent le départ d'al Assad et le contrôle du « nouveau pouvoir », dans l'espoir de faire passer le gazoduc qatari en Europe via la Syrie, et donc, s'affranchir complètement de la dépendance de leur principal fournisseur gazier qu'est la Russie. Les intérêts russes sont en danger.


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