En attendant la promulgation par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs du scrutin présidentiel, la constitution du prochain gouvernement préoccupe au plus haut point les partis qui ont soutenu le candidat Bouteflika. Ni le RND ni le TAJ d'Amar Ghoul ne veulent, en tout cas en apparence, faire preuve d'empressement. « La composition du nouveau gouvernement n'a pas encore été discutée au sein du RND », a précisé Nouara Djaâffar, porte-parole du parti. Et de rappeler que « l'installation d'un nouveau gouvernement est du seul ressort du chef de l'Etat ». Plusieurs scénarios sont, néanmoins, envisageables. « Il peut y avoir un gouvernement de coalition, vu le nombre de formations politiques qui ont soutenu le Président pour briguer un quatrième mandat. Le gouvernement peut donc être élargi à de nouveaux partis », a-t-elle souligné. La tradition veut que le chef de l'Etat installe un nouvel Exécutif juste après le scrutin présidentiel. « La nouvelle équipe viendra apporter un premier changement promis par le chef de l'Etat durant la campagne », a estimé Mme Djaâfar. Toutefois, elle n'exclut pas « le maintien de l'actuel gouvernement jusqu'à la révision constitutionnelle ». En rappelant que la composition du prochain gouvernement « fait partie des prérogatives du président de la République », TAJ, parti d'Amar Ghoul, se réfère aux slogans de la campagne électorale où le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a fait le serment de « bâtir une Algérie nouvelle avec un nouveau visage, promettant de passer le flambeau aux générations post-indépendance ». « On s'attend à ce que le chef de l'Etat tienne ses promesses selon sa propre façon de faire les choses », a indiqué Nabil Yahiaoui, porte-parole du parti. TAJ estime qu'en plus de la « préservation de la dynamique actuelle », le peuple aspire à ce que le chef de l'Etat « mène l'Algérie vers une nouvelle étape à travers la concrétisation de son projet ». Le parti d'Amar Ghoul a fait partie du lot des formations politiques ayant soutenu et appelé le Président à briguer un quatrième mandat. Son secrétaire général a même participé à l'animation de la campagne électorale aux côtés des chefs des autres formations. « Nous l'avons soutenu. Nous ne voulons pas faire de la pression, mais nous nous mettons à la disposition du chef de l'Etat et nous sommes, de ce fait, disposés à contribuer à la concrétisation de son programme », a souligné M. Yahiaoui, précisant que « le chef de l'Etat est le seul habilité à décider de la composition de l'Exécutif ».
