La situation concernant les sites historiques s'est amélioré affirme le directeur de la culture de Bejaia. 28 monuments et sites sont, à un titre ou un autre, intégrés à une liste de protection. Il précise que 13 autres, dont les dossiers sont en cours de confection, le seront dans un proche avenir. « Béjaïa pourra bientôt se targuer d'être la wilaya qui a le plus de monuments et sites historiques classés. » Toutefois, cette protection conférée par la classification n'est que juridique. Il reste encore à passer à une seconde phase, celle de la protection physique, précise-t-il, en ajoutant que l'objectif est de faire de ces sites des « lieux vivants » tant pour l'éducation culturelle des Algériens que pour la promotion touristique, avec toutes les retombées bénéfiques pour la région. C'est, en substance, le contenu du laïus prononcé par Khellaf Righi à l'occasion de l'inauguration lundi dernier, au Théâtre régional de Bejaïa (TRB), de l'exposition sur le patrimoine matériel et immatériel qui se poursuivra jusqu'au 24 du mois courant. Cette célébration se fait avec la collaboration de l'association Tiklat d'El Kseur, l'association Groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bougie médiévale (Gehimab), l'association culturelle et éco-touristique « les Aiguades » et l'Association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel de la ville de Béjaïa. Cette journée inaugurale aura également été l'occasion de rendre hommage à la diva de la chanson kabyle, Na Chrifa, à travers une prestation musicale exécutée par l'orchestre féminin Ahbab Sadek Bedjaoui, mais aussi comme un clin d'œil à la protection du patrimoine immatériel. Le reste du programme comporte une visite guidée sur des lieux historiques ainsi qu'un concours « Prix mois du patrimoine » à l'adresse des collégiens, à l'initiative de l'association « les Aiguades », une conférence sur les archives de Bejaïa à Constantine et le système de numérisation, présentée par la directrice du Centre des archives de Constantine, un concours sur l'histoire de Bejaïa, tandis que la projection du film « le Destin d'un berger », portant sur la vie de Sidi Boumediène El Ghouth, sera finalement déprogrammé, avec promesse qu'elle aura lieu le 6 mai prochain. Cette exposition, placée sous le thème « Patrimoine culturel, entre savoir et savoir-faire à l'ère numérique », se déplacera, avec des activités connexes à chaque halte, du 27 au 30 avril, au centre culturel d'El Kseur, du 4 au 7 mai au Musée de l'eau de Toudja, puis reviendra à la Maison de la culture de Bejaïa du 11 au 17 mai afin d'effacer le souvenir du saccage de ce lieu et, à travers cette première activité, impulser sa renaissance, en attendant sa réhabilitation. Le choix des communes de Bejaïa-Ville, El Kseur et Toudja n'est pas fortuit. Ces trois communes abritent plus de 80% des biens culturels immobiliers et mobiliers protégés de la wilaya de Bejaïa.
