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Images et réalités
Le film « El Wahrani » soulève la polémique
Publié dans Horizons le 11 - 11 - 2014

Pour la première fois, des expressions crues, attentatoires à la morale, diront les contempteurs de la démarche du jeune réalisateur, sans doute mu par une volonté de réalisme sans concession, sont utilisées dans un film algérien. Il s'agit du dernier film de Lyès Salem, « El Wahrani ». « Il ne passera jamais à la télévision », ce fut, le jour même de l'avant-première, à la salle El Mougar, la sentence d'un homme qui a suivi l'évolution de notre cinéma depuis une quarantaine d'années. Les quelques mots grivois qui parsèment « Les vacances de l'inspecteur Tahar » font rire, sans plus. Dans « El Wahrani », les dialogues ne cèdent pas aux facilités d'une langue ampoulée. Quelques jurons au mieux gênent et au pire inspirent le courroux ou l'indignation. En présentant son film récemment à Oran, le jeune réalisateur a fait les frais de cette audace d'autant plus qu'à son corps défendant, le titre identifiait les interprètes à une ville à laquelle sont accolés bien des clichés. Des spectateurs, dont des moudjahiddines, ont reproché à l'œuvre d'écorcher l'image des combattants pour l'indépendance, même si le film s'attarde sur le parcours de deux amis après 1962. Les images sur la liesse de la libération sont insérées au tout début du film. Mais beaucoup ont, semble-t-il, jugé, dès lors que les deux copains se retrouvant souvent dans un cabaret que l'un d'entre eux gère, que boire de l'alcool altère l'image de la Révolution. Au moment où de nombreux films comme « Zabana ! », « Ben Boulaid » ou « Lotfi » d'Ahmed Rachedi viennent conforter une vision « héroisante de l'histoire », Lyès Salem rame, en quelque sorte, à contre courant. Le Moudjahid reste encore associé à une période glorieuse qu'il est difficile d'égratigner. Certes, la littérature, chez Djaout, Mimouni, Habib Sayah fourmille d'exemples d'anciens combattants qui ont trahi les nobles idéaux de la lutte, se découvrant un rôle de vigiles pour reprendre le titre du roman de Djaout. Dans la pièce, jouée partout en Algérie, « Les martyrs reviennent cette semaine », adaptée d'un livre de Ouettar, on convoque ces témoins auréolés de prestige pour dénoncer et se révolter à nouveau. Pourquoi alors, s'agissant d'un film, les réactions paraissent disproportionnées ? Face à une levée de boucliers à qui les réseaux sociaux donnent un large l'écho, la question n'est pas tant de savoir si le cinéaste a outrepassé quelque ligne rouge ou si ses détracteurs livrent un combat d'arrière-garde.
Le prisme de la dérision
Il y a aussi matière à s'interroger sur la relation problématique de beaucoup d'Algériens avec l'image. Ce n'est pas la première fois qu'un film hérisse quelques sensibilités. Qui ne se souvient des tentatives d'arrêter, en plein tournage, « Houria » de Sid Ali Fettar dans l'enceinte de l'université de Constantine. Il s'agissait alors de protester contre quelques scènes jugées « osées » même si elles l'étaient beaucoup moins que celles qui valurent quasiment un lynchage au responsable de la cinémathèque de Bordj Bou-Arréridj un peu plus tard. C'était une période très sensible politiquement. Dans notre pays ou ailleurs, si on se remémore les protestations bruyantes en Europe contre « La dernière tentation du Christ », de Scorsese, sorti en 1988, ou plus près de nous le tollé soulevé en Tunisie par le film de Nadia El Fani, les passions s'enflamment toujours autour des œuvres artistiques qui traitent de la religion ou de l'histoire. Même dans les sociétés sécularisées, ce problème se pose épisodiquement. Le cinéma algérien compte, pourtant, depuis « Hassen Terro » de Lakhdar Hamina, sorti quelques années après l'indépendance, quelques films ou le regard sur la Révolution était décalé, le thème traité sous le prisme de la dérision comme dans « Les folles années du twist » de Mahmoud Zemmouri. Il faudrait peut-être y avoir l'impact de l'image. On peut lire un livre de Boudjedra ou les personnages usent d'un langage scatologique, puisé souvent de la rue. La lecture, pratique individuelle, met la personne face à elle-même. Elle reste seule et la majorité peut ignorer ou s'abstenir d'acheter un livre. L'explication de cette vindicte pourrait être ailleurs. Sous le poids de l'histoire, ou plutôt d'une mémoire encore vive, et d'une religion qui combine morale et éthique, beaucoup éprouvent encore une gêne devant un écran, miroir grandeur nature de réalités pas toujours bonnes à dire encore moins à voir. Le film de Nadir Mokneche, « Delice Paloma » avec notamment Biyouna qui évoque aussi l'existence de la prostitution à Alger, fut mal accueilli comme si on pouvait s'accommoder de ce phénomène sans devoir le restituer en images.


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