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« Je veux raconter l'Algérie au reste du monde »
Kamel Daoud
Publié dans Horizons le 16 - 11 - 2014

« Meursault, contre-enquête », roman de Kamel Daoud, fait sensation. Ce jeune écrivain donne une identité à l'Arabe de « L'Etranger » d'Albert Camus. Visiblement, la lecture constitue le fer de lance et la passion de ce confrère pétri et élevé dans l'amour de la lecture, depuis son jeune âge (9 ans). Ecrit d'une manière fluide, le roman est apprécié de tous. L'auteur raconte, avec force, la vie, sa propre vision de celle-ci. Il offre une lecture originale. Le talent de ce journaliste n'est plus à démontrer. Son travail est riche en enseignements sur nos valeurs. Mieux, il ne nous force pas une prise de position. Il a signé, samedi dernier, « Meursault, contre-enquête », (éditions Barzakh), à la librairie du Tiers Monde, devant une file interminable d'admirateurs.
Vous êtes une star de la littérature, vous êtes connu de tous. Même Wikipedia vous a inscrit dans son répertoire. Est-ce une finalité ?
Non. La finalité est d'écrire plus de livres, lire plusieurs auteurs et essayer de ressusciter la lecture et le livre dans les pratiques quotidiennes de l'Algérien. Mon but, aussi, c'est d'offrir des sens alternatifs aux idéologies dominantes en Algérie. Je veux raconter l'Algérie au reste du monde.
Quelle est la clef de cette réussite ?
Je ne sais pas. Seulement, je lisais beaucoup lorsque j'étais enfant. J'aimais lire des histoires, souvent en expression française. J'ai appris cette langue parce qu'elle me permettait de découvrir le monde. Elle m'a permis l'accès au livre. Je suis bilingue, j'écris dans les deux langues. Par habitude professionnelle, j'écris et je parle en français. Sinon cela ne me dérange nullement d'écrire en arabe. Je n'accorde pas de charge idéologique à la langue. Je considère celle-ci comme un instrument.
La décennie noire a marqué tous les esprits. Fut-elle un moteur dans votre écriture ?
Non. C'était un moteur pour la colère. J'estime que le terrorisme m'a volé les plus belles années de ma vie parce qu'entre vingt et trente ans, ce sont les années où on voyage et où on découvre le monde. Ce terrorisme a nourri en moi colère et frustration.
Peut-on vous situez dans la case des intellectuels engagés ?
Je suis venu au journalisme parce que ce métier est le plus proche de l'écriture. L'engagement est là, je ne suis pas un politique. Je suis une personne qui se défend, je réagis lorsque quelqu'un touche à ma liberté. Je ne suis pas un militant, mais je défends ma liberté.
Votre écriture a été qualifiée par la presse française de coléreuse, lyrique. Qu'en pensez-vous ?
(Rire) Je suis en colère comme tous les Algériens, un sport favori en Algérie. Etre en colère, c'est une émotion profonde. Du lyrisme, effectivement, j'adore la belle écriture, les belles images. J'espère que mon roman interpelle les consciences. Sur le plan formel, j'aime écrire dans le registre de l'écriture imagée, une manière simple. On a remarqué votre déception lors de l'annonce du résultat du Prix Goncourt. Pourtant vous étiez en deuxième position...
Le jury est souverain dans ses choix. Cela dit, j'étais déçu de ne pas pouvoir offrir cette consécration au peuple algérien. C'était une démarche qui visait à donner de l'espoir aux générations montantes.
Vous avez, dernièrement, dit : « Je me suis emparé de « L'Etranger » parce que Camus est un homme qui interroge le monde ». Pourriez-vous revenir sur cela ?
C'est simple, j'ai voulu m'inscrire dans cette continuité.
En écrivant « Meursault, contre-enquête », vous saviez pertinemment que le sujet Camus fait polémique, en Algérie ou en France. Le succès était certain et imminent...
C'est faux, je ne le savais pas. J'écris comme pour les chroniques, ce n'est pas le fait que ce soit tabou que je n'écris pas. Que ce soit Camus, la sexualité, la mort, la femme ou encore la nudité, ces sujets ne me bloquent pas. Lorsque j'ai écrit ce roman, je n'ai pas pensé à Camus. j'ai pensé au roman parce que si on pense à quelqu'un d'autre on n'arrive pas à faire les choses bien. Je pense que tous les sujets importants sont des sujets tabous et qui provoquent souvent des réactions.
Comptez-vous traduire en arabe votre roman ?
Mon roman sera traduit en treize langues. L'éditeur est en train de négocier avec les groupes linguistiques importants comme l'espagnol. Concernant l'édition arabe, d'après l'éditeur, nous avons reçu plusieurs offres. Il est en train de voir quelle est la meilleure traduction. J'espérais trouver un traducteur maghrébin parce que la sensibilité n'est pas la même chez le traducteur oriental.
En signant votre roman, vous disiez à des lecteurs qu'il serait intéressant d'organiser des ventes dédicaces dans des villes de l'intérieur. Est-ce une manière pour vous de faire profiter d'autres publics ?
En effet, j'aimerais rencontrer d'autres publics. Il convient de savoir que le réseau des libraires est très pauvre en Algérie. Je reçois plusieurs messages de citoyens habitant dans des régions de l'intérieur et qui, souvent, ne parviennent pas à trouver le livre. L'Algérie, ce n'est pas Alger, Oran et Constantine mais aussi tout le reste. Le meilleur moyen de rencontrer et parler aux gens c'est d'y aller soi-même. j'adore faire des ventes dédicaces dans des villages des villes intérieures.
Quel est votre livre de chevet du moment ?
Généralement, je lis plusieurs ouvrages. Depuis trois semaines, je suis en train de relire « Enquête » de Borges.
Comment concevez-vous le travail d'écriture ?
J'écris par amour des mots et des histoires. Pour laisser place à tout notre imaginaire. Pour être le scénariste de ce que l'on peut voir dans notre tête. Je m'inspire de tout ce qui m'entoure. Ecrire est vital pour moi.
À quand votre prochain roman ?
Pas d'aussitôt. Je compte d'abord promouvoir ce roman. Puis, j'envisage d'écrire un autre roman d'ici deux ans. J'ai accepté de faire de ce roman un film.


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