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« Il faut améliorer les conditions socio-économiques des femmes »
Fatma-Zohra Benbraham (avocate)
Publié dans Horizons le 24 - 11 - 2014

Le constat est sans appel. Les femmes sont toujours violentées dans notre pays. Violences conjugales ou sociales, les victimes se comptent par centaines. Le tribunal est devenu le réceptacle de toute cette détresse sociale. Les magistrats enregistrent chaque jour des requêtes en divorce, pour cause de violences perpétrées par le mari. Pour l'avocate, Maître Fatma-Zohra Benbraham, « les femmes ont toujours été battues. Il fut un temps où se plaindre était même un tabou ». « Aujourd'hui elles ne supportent plus les blessures sur leur physique. Dès les premiers coups, certaines se dirigent aussitôt vers le médecin légiste pour se faire établir un certificat d'incapacité », nous a-t-elle confié. Le magistrat saisi peut demander une peine correctionnelle ou criminelle. « Dans les cas où les coups et blessures sont à l'origine d'une incapacité supérieure à 15 jours, le magistrat met l'agresseur en prison, et si l'incapacité est de moins de 15 jours une citation directe est alors prononcée », nous a précisé l'avocate. Maître Benbraham est formelle « La recrudescence des plaintes serait un effet de la méconnaissance par les femmes de leurs droits ». « Autrefois, la famille intervenait et faisait taire ces agressions par crainte du qu'en-dira-t-on », a-t-elle expliqué. « Mais les choses ont changé et la femme algérienne n'hésite plus à ester en justice son agresseur, mari ou parent, une fois touchée dans son intégrité », a-t-elle constaté. L'Algérienne qui subit la violence conjugale ou domestique (pratiquée par le frère, le père, la mère ou le beau-frère) devient de plus en plus réfractaire ». Pour notre interlocutrice, « 100 % des femmes qui vont devant un tribunal sont dirigées presque automatiquement vers la porte du divorce. C'est aussi le début de problèmes épineux car dans la majorité des cas, la femme se retrouve seule et peine à subvenir aux besoins de ses enfants ». Maître Benbraham estime que « la lutte contre la violence faite aux femmes reste du ressort de l'Etat ». « Actuellement l'Etat investit un argent énorme dans le logement sous toutes ses formes. Le contrat de location est établi au nom du mari. Si on veut réduire le nombre de viols, le niveau de violence et des agressions, nous devons mettre les logements sociaux et AADL au nom des deux époux ». « Le mari réfléchira par deux fois avant de lever la main sur son épouse ou demander le divorce », a-t-elle fait remarquer.
Le harcèlement incriminé
Maitre Benbraham ne tourne pas autour du pot. « Les coups et blessures sont des actes criminels. La femme n'est pas un animal. Elle partage la vie, la couche et les enfants de ce mari qui ose un jour lever la main sur elle », a telle affirmé sur un ton de révolte. Pire, selon elle, « certains croient rendre service à la femme en l'épousant ». Elle se trouve surtout fragile non par sa nature mais surtout parce qu'elle se marie sans la possession d'un logement ou d'un emploi. « L'amélioration des conditions socio-économiques sont la pierre angulaire d'une politique de lutte sans merci contre la violence sous tous ses aspects. A fortiori, celle qui touche les femmes », a clamé l'avocate qui retrouve en la matière les accents de ses vives plaidoiries. L'émancipation a en somme des conditions et ne saurait être un simple slogan. Un avant-projet de loi visant à modifier le code pénal en ce qui concerne les violences faites aux femmes a été proposé en mars 2014. Il avait pour objectif de durcir les sanctions contre les violences conjugales sous toutes leurs formes (agression physique, abandon du domicile conjugal...), et, de façon plus générale, le harcèlement sexuel ainsi que tout acte qui porte atteinte à la dignité de la femme aussi bien dans les lieux publics qu'au travail, et qui sont pointés du doigt par le législateur. S'il est confirmé le vote qui devrait se dérouler au parlement à l'automne prochain, un nouvel article (333 bis 1), l'avancée sera réelle. « les agissements que subissent les femmes dans les lieux publics, le plus souvent sous forme de violences verbales ou d'actes portant atteinte à la pudeur, ne seront plus sans conséquences pour leurs auteurs », avertit d'ores et déjà l'avocate.


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