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Oran et Tizi Ouzou relisent Assia Djebar
Littérature
Publié dans Horizons le 09 - 03 - 2015

Assia Djebar a été la voix des femmes et de l'Algérie, ont souligné, dimanche à l'université de Tizi Ouzou, les participants à une journée d'étude sur l'œuvre et le parcours de cette grande figure de la littérature algérienne. Enseignants et étudiants se sont relayés pour mettre en exergue, expliquer et rappeler l'œuvre-combat de celle qui a voulu à travers son œuvre, témoigner de l'Algérie martyrisée par le colonialisme et le terrorisme, et redonner à la voix de la femme, sa place dans l'Histoire. Lors de cette rencontre organisée au niveau de l'auditorium du campus Hasnaoua I par le département de langue française, les organisateurs ont expliqué que le meilleur hommage à rendre à la femme, à l'occasion du 8 Mars, est de s'arrêter pour « contempler et expliquer l'œuvre de celle qui fut leur porte-voix ». Roman par roman, le combat d'Assia Djebar a été souligné tout au long de cette rencontre animée par des femmes, à commencer par « La soif », son premier roman édité en 1957, alors que l'Algérie était en pleine guerre pour se libérer du joug colonial, à « Nulle part dans la maison de mon père » édité en 2008, en passant par « Loin de Médine » au début de la décennie noire, et « Le blanc de l'Algérie ». « Tout au long de son œuvre prolifique, Assia Djebar a voulu redonner aux femmes leur place dans l'histoire en faisant appel à ses connaissances en histoire et en recourant à la fiction pour introduire la voix féminine dans le récit », ont souligné Cherfoui Soraya et Guerfi Lydia. C'est aussi ce même souci qui a dicté à cette romancière l'écriture de « Loin de Médine », édité en 1991, « les événements et la crise aiguë qui secouent les pays arabo-islamiques, ont conduit Assia Djebar à renouer avec l'entreprise de résurrection historique de la parole active des femmes intervenant dans le sacré à l'aube de l'Islam », ont déclaré ces deux étudiantes. Malika Boukhelou, enseignante, a insisté sur les talents de la romancière dans son œuvre « Le blanc de l'Algérie », publié en 1996 en pleine décennie noire où elle fait appel aux « témoins-martyrs » et fait défiler des figures emblématiques algériennes, pour raconter son refus du présent. Assia Djebar a été « l'architecte d'une œuvre de témoignage au service de l'Histoire de son pays », a observé Mme Boukhelou, qui a souhaité que d'autres universités rendent hommage à cette grande dame à travers des journées d'étude et des rencontres autour de son œuvre.
Un demi-siècle de parcours, de transcription et de combat Les participants à une rencontre, tenue à Oran et en hommage à l'écrivaine algérienne Assia Djebar, ont considéré que l'œuvre de la défunte est à considérer comme « un exemplaire travail de création où la quête de la parole identitaire rejoint le souci de toute recherche d'art ». « Assia Djebar a marqué l'histoire de la littérature algérienne et mondiale. Son œuvre est spécifique. C'est une grande voix. Avec sa plume, elle a raconté une histoire connue de tous, omise ou occultée. C'est aussi un demi-siècle de parcours, de transcription et de combat », a soutenu l'universitaire d'Oran, Fatima Medjat Grine, dans sa communication intitulée « Assia Djebar : inventer une langue entre corps et voix ». L'oratrice a expliqué que l'œuvre de la défunte a été toujours fidèle à sa vocation d'historienne et écrivaine pour donner une écriture symbolique, qui se veut toujours de transmission et d'expression. « Toute l'œuvre d'Assia Djebar peut se comprendre comme un travail de et sur la mémoire. Son travail vise à écouter la mémoire déchirée et de ramener à la vie et dans l'histoire des voix étouffées, les mémoires asphyxiées », a-t-elle ajouté, lors de cette rencontre, organisée par le laboratoire de langues, discours, civilisations et littératures de l'université d'Oran, en collaboration avec l'association féminine Afepec. Salah Negaoui, professeur de littérature hispano-américaine à l'université d'Oran, a estimé qu'Assia Djebar « est une grande dame. Elle est très admirée pour la noblesse de ses lettres en Amérique latine. Elle appartient à une génération d'écrivains des années 50, comme Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri et Malek Haddad. Elle est au centre d'un univers culturel où l'on retrouve les traces de l'identité algérienne ». Cet hommage a été appuyé par plusieurs communications d'universitaires abordant la dimension féminine dans l'écriture d'Assia Djebar et retraçant son itinéraire d'auteure, de chercheure et de cinéaste. « C'est une dame qui a permis l'émergence d'un mode d'écriture qui s'étend de plus en plus avec les jeunes. Elle n'est pas une écrivaine du terroir mais une écrivaine algérienne spécifique », a souligné l'universitaire Benamar Médiène. Des extraits de la défunte écrivaine ont fait l'objet d'une lecture théâtrale par des jeunes de la troupe Drôles Madaires. Des passages des films « La Nouba des femmes du mont Chenoua » et « La Zerda ou les chants de l'oubli » ont été projetés. La défunte romancière et cinéaste est décédée le 6 février dernier à Paris, à l'âge de 79 ans, et inhumée dans sa ville natale de Cherchell (Tipasa). De son vrai nom Fatma-Zohra Imalayène, elle a été admise en 2005 à l'Académie française et pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature. Assia Djebar a professé l'écriture depuis plus de 50 ans.

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