Rien n'a changé depuis une année. Dépaysement. A la limite de l'égarement pour une équipe d'Algérie qui donnait l'impression d'un groupe de stagiaires. La production algérienne dans ce jardin du Golfe s'apparente à un « match de coiffeurs » pour reprendre un jargon footballistique. Les cadres des Verts l'ont d'ailleurs reconnu en affirmant être passés à côté de leur sujet. Suffisant pour dire, redire et insister que l'aura de notre sélection est éphémère depuis le mondial ...2010. Conséquences de la politisation et du trop plein de médiatisation d'une équipe, certes individuellement à valeur intrinsèque au-dessus de la moyenne, incapable de constance, surtout dès que l'adversaire s'avère supérieur aux clubs des tours qualificatifs. Les Verts sont restés dans cette case d'équipe qui gagne contre les petits et qui se montre coriace sur un gros match avant de rentrer dans les rangs quand le rythme se fait haut. Le beau stade de Doha et sa pelouse en soie ont-ils trop ébloui Brahimi et Belfodil ou ce sont ces tribunes vides qui ont causé le « silence » de Gourcuff dans sa variante tactique face au jeune entraîneur algérien du Qatar, Djamel Belmadi (ex-meneur de jeu de ses adversaires d'un jour) ? Il faut l'avouer tout de go, nous avons une équipe nationale tout juste moyenne même quand elle réussit un gros match contre un client de dimension mondiale. Il lui manque l'endurance et une identité de jeu comme celles des années 80-90. Un style que fabrique une ossature qui dure. Faut-il, aujourd'hui, accabler cette équipe qui revient d'un Mondial et d'une CAN au motif de sa glissade sur la douce herbe du stade de Lekhwiya face à un Qatar qu'on dit amoindri ? Ce n'est qu'un test, mais il est temps de relever des lacunes qui perdurent. Le mal est à ce stade du constat. C'est dire que Gourcuff s'est montré dans ce match tel un entraîneur qui vient juste de débuter avec les Verts alors qu'il a dirigé son team une douzaine de fois depuis son arrivée en Algérie. Hier, Gourcuff a fait dans la justification de « quartier » en pointant l'arbitre sur la fausse sortie de son groupe. Le sélectionneur national aurait dû « s'étonner » de la molle explosivité de ses attaquants, de la lourdeur de son axe et du tourbillonnement du milieu de terrain et du manque de génie général de toute l'équipe. Un schéma global d'un onze disloqué dans ses trois compartiments contrairement aux Qataris qui ont joué en mouvement de bloc. La vivacité, chez les Verts, a fait place à la précipitation dans certaines situations de contres favorables. Sur le terrain, on remarque un manque flagrant de communication entre les lignes compartimentales et qui s'est traduit par une faillite dans l'appui-soutien. Et, cette grosse lacune ne se corrige pas à un niveau d'équipe nationale, elle devrait être un acquis de culture chez tous les joueurs. Pour l'heure, Gourcuff dispose des meilleurs joueurs algériens sur le marché national et outre-mer, un groupe qui joue ensemble depuis deux ou trois ans au moins. La cohésion tarde. En attendant le deuxième test contre Oman, il serait souhaitable de jouer un « style » sans trop s'éloigner du résultat technique. Enfin, Gourcuff devrait sévir un « chouya » envers quelques joueurs qui seraient mieux inspirés à jouer au lieu de marquer l'arbitre de près par leurs contestations. Un match amical reste une répétition pour une « bagarre » officielle.