Dix-sept ONG françaises, dont le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples et l'Association des anciens appelés d'Algérie et de leurs amis contre la guerre, ont écrit, cette semaine, une lettre au président François Hollande. Elles lui demandent de ne pas s'opposer lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental à l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance et au respect des droits de l'Homme au Sahara occidental. « Comme c'est d'usage pour des missions de maintien de la paix », rappellent-elles. « Le 29 avril 2014, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2152 (2014) sur le Sahara occidental prolongeant jusqu'au 30 avril 2015 le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) mais sans extension de ce mandat à la surveillance du respect des droits de l'Homme », écrivent-elles, déplorant que « depuis cette date, les violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés se sont encore aggravées, malgré les engagements pris par le Maroc ». Pour exemples, elles citent les manifestations pacifiques qui sont violemment réprimées et les condamnations en série de nombreux militants sahraouis au cours de procès inéquitables, la pratique de la torture, les traitements inhumains qui perdurent. « Des délégations d'observateurs étrangers et des journalistes sont régulièrement expulsés. Les 22 militants sahraouis du groupe de Gdeim Izik condamnés le 17 février 2013 à de lourdes peines de prison par un tribunal militaire (jugé illégal par de nombreuses associations des droits de l'Homme françaises, marocaines et internationales) sont toujours détenus, leur recours en cassation déposé il y a deux ans n'ayant pas eu de suite à ce jour », rappellent les 17 ONG avant de donner un listing des organisations internationales des droits de l'Homme (Amnesty International, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy, ACAT...) qui ont dénoncé les violations des droits de l'Homme dont est victime la population sahraouie. « Ces violations découlent directement de la non-application de son droit à l'autodétermination », écrivent-elles. « Il est temps de mettre un terme à cette anomalie et cette injustice », s'écrient-elles.