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L'Algérie, un des pays méditerranéens les plus riches en vestiges archéologiques
Mois du patrimoine, 18 avril-18 mai - Abdelkrim Azzoug : Directeur de l'Institut d'archéologie, Université Alger 2
Publié dans Horizons le 02 - 05 - 2015

L'Algérie fête son Mois du patrimoine à travers une série de programmes à l'échelle nationale. Qu'en est-il de l'Institut d'archéologie de l'Université Alger ?
Effectivement, l'Algérie fête son Mois du patrimoine et cette année le thème choisi est « Patrimoine et territoire » vu la diversité et la richesse du patrimoine archéologique algérien qui remonte aux différentes étapes historiques depuis la Préhistoire jusqu'à la période contemporaine. Comme toutes les années, les institutions qui fêtent cette manifestation font appel aux enseignants de l'Institut d'archéologie - Université Alger 2 - pour animer cette manifestation avec une série de conférences qui ont pour objectifs la sensibilisation et la promotion de la culture du patrimoine dans le but de la préservation du patrimoine qui représente l'histoire, la mémoire et l'identité du peuple algérien, tout en mettant en exergue le rôle du patrimoine archéologique dans la relance économique et notamment le tourisme culturel. L'institut programme aussi des stages pratiques destinés aux étudiants durant cette période pour leur permettre d'apprendre les différentes techniques de prospection archéologiques et de fouilles, des relevés archéologiques et certaines techniques de conservation et de restauration en contact direct avec les sites et monuments archéologiques.
Justement, vous organisez également des fouilles sur plusieurs sites archéologiques. Peut-on avoir une idée sur les découvertes réalisées par les étudiants ?
Actuellement, l'Institut d'archéologie prend en charge scientifiquement et financièrement 14 fouilles archéologiques au niveau national, avec l'implication des étudiants de l'institut. Ces fouilles entrent dans le cadre de projets de recherches inscrits à l'institut. Représentant des stages pratiques, ils alimentent la recherche académique et permettent une meilleure formation pédagogique des étudiants de toutes spécialités confondues de la Préhistoire à la période de la résistance nationale. Ces fouilles archéologiques ont donné des résultats scientifiques importants et ont permis d'enrichir la connaissance de l'histoire civilisationnelle algérienne et ouvert des horizons de la recherche approfondie sur les sites et les objets archéologiques mis au jour tels que la céramique, la numismatique, les nécropoles ainsi que les différents vestiges. Je profite de l'occasion pour souligner que toutes les équipes de recherche qui interviennent dans les différents sites sont des compétences algériennes formées pour la plupart par l'Institut d'archéologie et occupent des postes d'enseignants chercheurs dans ce même institut.
Quel est le nombre d'archéologues formés tous les ans par l'institut et quelles sont, en gros, les spécialités les plus prisées ?
Chaque année, l'Institut d'archéologie qui dépend de l'Université Alger 2 forme environ 150 archéologues dans les différents paliers (licence et mastère) et les quatre spécialités qu'assure l'institut : l'archéologie préhistorique, l'archéologie antique, l'archéologie islamique et la conservation et la restauration des biens culturels. Ces étudiants sont orientés lors de la spécialisation selon leurs choix et nous n'avons pas noté une préférence particulière pour une spécialité par rapport à une autre.
Y a-t-il réellement un manque d'archéologues par rapport au marché de l'emploi ?
Je dois souligner que l'Algérie est l'un des pays méditerranéens les plus riches en vestiges archéologiques ; les 7 sites classés patrimoine de l'humanité en sont la preuve. Chaque mètre carré raconte une histoire sur l'identité de ce peuple qui a connu les différents aspects de la civilisation de l'humanité qui se superposent depuis les plus profondes périodes de la Préhistoire représentée par des musées à ciel ouvert à l'instar du Tassili N'ajjer et de l'Ahaggar, en passant par la période antique représentée par Djemila, Timgad et Tipasa à la Qala'a des Beni Hammad, Tlemcen et Bejaia pour la période islamique ainsi que La Casbah d'Alger de la période ottomane, sans oublier la richesse de l'archéologie saharienne représentée par les différents ksours de Ghardaïa, Timimoun et de Bechar. Tout le territoire algérien regorge de vestiges inestimables dispersés dans le plus grand pays d'Afrique en matière de superficie. L'Institut d'archéologie devra tenir compte de ça et devra former encore plus en quantité mais aussi en qualité pour couvrir le manque d'archéologues qui auront pour mission principale d'assurer la protection et la gestion de ce riche patrimoine. C'est un honneur pour l'Institut d'archéologie de voir ses diplômés dans les différents postes sensibles de responsabilité au sein des différents ministères, à leur tête le ministère de la Culture et les institutions qui lui sont rattachées. La majeure partie des cadres à la charge du patrimoine archéologique sont issus de l'Institut d'archéologie, certains d'entre eux suivent même des formations post-graduées.
Parlez-nous des laboratoires de recherche chapeautés par l'Institut et leur rôle dans la recherche scientifique
L'Institut d'archéologie chapeaute deux laboratoires de recherche nationaux, l'un se spécialise dans la civilisation du Maghreb central durant la période médiévale jusqu'à la fin de la période ottomane, le second laboratoire s'est spécialisé en archéologie et archéométrie. Ces deux laboratoires sont à l'entière disposition des étudiants de la post-graduation, et sont composés de 3 à 4 unités de recherche et de plusieurs projets. D'autres activités sont assurées par ces labos telles que l'organisation de colloques nationaux et internationaux, de séminaires organisés par les étudiants de post-graduation, de tables rondes liées aux missions du laboratoire. Les labos sont dotés d'une revue scientifique qui publie les résultats des travaux des équipes de recherche. En parallèle, l'institut est doté d'un laboratoire pédagogique sis à Sidi Abdallah, siège de l'institut où les étudiants peuvent réaliser leurs travaux pratiques et travaux dirigés, ainsi que trois laboratoires de fouilles archéologiques à l'Université de Bouzaréah, ces derniers assurant la formation continue des étudiants et la gestion du matériel archéologique récupéré lors des différents campagnes de fouilles archéologiques.
Y a-t-il une réelle collaboration avec des instituts et autres organes à l'étranger ?
Avant d'aborder la collaboration avec les institutions étrangères, nous devons souligner avec amertume le manque de collaboration avec certaines institutions dépendant du ministère de la Culture telles que le Centre national de recherche en archéologie (CNRA), auquel nous lie une convention que nous avons signée avec l'ancienne directrice, malheureusement on n'a pas pu renouveler cette convention malgré nos maintes tentatives, ainsi qu'avec l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGBEC), qui n'ont même pas répondu à notre sollicitation. Notre souci principal est de conjuguer les efforts avec ces institutions pour le bien du patrimoine algérien. L'Institut d'archéologie a pour mission, dans le cadre du nouveau système LMD, de former dans un cadre académique mais aussi professionnel. Nos portes sont ouvertes à toutes les propositions pour une formation à la carte. Nos compétences, ressources humaines, laboratoires et moyens matériels sont à la disposition de tous les secteurs qui s'intéressent au patrimoine archéologique. Il est temps de mettre de côté les sensibilités personnelles qui nuisent au secteur du patrimoine. Ce dernier doit être placé au-dessus de toute sensibilité. Concernant la collaboration internationale dans le cadre de conventions signées entre les parties, nous en avons signé avec des universités espagnole, française, italienne et arabes, et ce, dans un but d'échange et d'ouverture et pour bénéficier des différentes expériences.
Quelles sont les futures actions de l'institut ?
Nous avons pour objectifs futurs de multiplier les fouilles archéologiques qui sont génératrices de recherche scientifique et de thèmes de mémoires et de thèses pour les étudiants. Nous voulons aussi renforcer la recherche archéologique en inscrivant d'autres projets de recherche. Sur le plan pédagogique, nous opterons pour l'ouverture d'autres spécialités dans un cadre professionnel et offrir nos services en tant qu'institution de formation rattachée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique aux différents secteurs intéressés tels que le ministère de la Culture, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, le ministère des Moudjahidine, le ministère de la Formation professionnelle et autres. Nous souhaitons aussi l'organisation de rencontres scientifiques qui regrouperont les différents acteurs du patrimoine des différents secteurs.


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