L'Afrique, 54 pays, exige un droit à la parole au Conseil de sécurité. 70 ans après la création de l'Organisation des Nations unies, elle estime qu'elle mérite, elle aussi, au même titre que les autres continents, un droit de veto dans le principal organe de prise de décisions de l'ONU dont 80% des dossiers traités ont un rapport direct avec le continent. Pour être « authentiquement et justement représentée », elle demande sept sièges dont deux permanents avec droit de veto. Cette demande, réaffirmée par la déclaration de Syrte, elle l'a formulée en 2005 quand elle a adopté le Consensus d'Ezulwini. Réuni samedi dernier à Livingstone (Zambie), le sommet du comité des dix chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, qui a été institué en 2005 aux fins de promouvoir et défendre la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité, s'est félicité des développements enregistrés dans les négociations intergouvernementales qui se tiennent à New York. « Ces développements dénotent l'importance accordée à la position africaine aux Nations unies », estime Ramtane Lamamra qui a représenté à ce sommet le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. « Les difficultés liées à des groupes d'intérêts exigent la conjugaison des efforts et l'intensification de l'action africaine commune pour parvenir à un élargissement et une réforme du Conseil de sécurité qui tiennent compte des principes et objectifs arrêtés par le sommet africain », soutient Lamamra. Le Comité a appelé aussi à encourager les efforts de collaboration avec des groupes dont les positions sont proches de celles de l'Union africaine, comme le groupe L69 et le groupe Caricom. L'objectif étant, selon les recommandations de ce sommet, la création d'alliances stratégiques et l'achèvement des réformes réelles garantissant à l'Afrique une bonne place au Conseil de sécurité. Il convient de rappeler que le Comité des dix est composé de l'Algérie, la Libye, le Sénégal, la Sierra Leone, la Namibie, la Zambie, le Kenya, l'Ouganda, la Guinée équatoriale et le Congo.