La grève qui paralyse le Trésor public à Tizi Ouzou depuis trois semaines ne semble pas connaître une évolution dans le sens d'un retour à la normale. Les portes de la trésorerie de wilaya sont toujours fermées. Les raisons de cette grève illimitée déclenchée par la section syndicale UGTA ? La non-satisfaction de la plateforme de revendications des travailleurs de cette administration. Ces revendications portent, entre autres, sur la révision du statut particulier, l'augmentation des salaires et l'intégration des corps communs. « Nous avons assez attendu. Nous ne voyons toujours rien venir. Las des fausses promesses tant de la part de la tutelle que de la centrale syndicale, nous avons décidé en assemblée générale de reconduire notre mouvement de grève », a affirmé le secrétariat général de la section syndicale UGTA de la trésorerie de la wilaya pour justifier le mouvement de grève. Le syndicaliste ne manquera pas de revenir sur l'épisode de la dernière grève illimitée qui a paralysé les marchés et les administrations de la wilaya. « Nous avons décidé d'y mettre fin suite à la réunion présidée par le wali et à laquelle ont pris part les instances syndicales locales, la centrale syndicale et la représentante de la tutelle. Une réunion qui s'est achevée par un protocole d'accord fixant la prise en charge de toutes nos revendications avant le 30 avril. C'est pourquoi nous avons décidé de reconduire notre mouvement tant le mépris affiché à l'égard des travailleurs de la trésorerie de la wilaya est inqualifiable », fera remarquer notre interlocuteur. Tous les mandatements (paie des fonctionnaires, versement des pensions et des retraites, etc.) sont désormais bloqués. Les travailleurs interrogés semblent déterminés à allerjusqu'au bout de leur mouvement. Solidaire avec les grévistes, l'union locale de Tizi Ouzou fustige la tutelle et la centrale syndicale. Dans une déclaration rendue publique hier, cette instance syndicale a tenu à « dénoncer le mépris du ministère de tutelle et le mutisme de la centrale syndicale ». « Et dire que les représentants de ces deux parties ont cosigné et paraphé le protocole d'accord portant sur la satisfaction de toutes les revendications devant le wali en date du 9 avril 2015 », lit-on dans cette déclaration. Comme il est aussi écrit que « la tutelle au lieu d'honorer ses engagements verse dans la répression par des ponctions salariales de 4 et 8 jours en menaçant les travailleurs de subir sa colère et en continuant à se complaire dans le statu quo ». Le bureau exécutif de l'Union locale de Tizi Ouzou dénonce, quant à lui, « l'acharnement de la directrice régionale avec son attitude néfaste dans la gestion du conflit ». L'Union locale de Tizi Ouzou se veut menaçante. Dans le cas où cette situation ne venait pas à être réglée dans les meilleurs délais, l'Union locale de Tizi Ouzou se réserve le droit d'entreprendre des actions, même de rue s'il le faut, pour que les travailleurs de la trésorerie de la wilaya soient rétablis dans leurs droits légitimes.