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Le calme qui précède la bousculade
Aux trois premiers jours de Ramadhan
Publié dans Horizons le 20 - 06 - 2015

Mercredi 17 juin. Il est 21 heures. Alger et ses environs sont déjà à l'heure du Ramadhan. Dans les rues, on court vers le rituel, physique et spirituel. Alors que les supérettes sont prises d'assaut, les mosquées s'ouvrent à la prière d'el aicha et des taraouih, inaugurées en cette veille de Ramadhan bien particulier. Car, cette année encore, aucun parfum n'a précédé ce mois sacré, pour annoncer sa venue, jadis en fanfare et bien odorante. Dans les rues de la capitale, grand centre urbain et quartiers populaires s'animent enfin. Même les enfants sont de la partie. Du côté de Frais Vallon, les aires de jeux s'emplissent de cris de bambins qui se mettent d'ores et déjà à l'heure des veillées de Ramadhan, eux qui sont depuis la fin mai en vacances, les soirées promettent d'être bien longues. Vers les hauteurs de la ville, Bouzaréah, Delly Ibrahim, Chéraga, Ouled Fayet, les grandes surfaces sont archicombles, à peine si les parkings et abords des routes peuvent contenir ce flux incessant de consommateurs venus au rendez-vous coutumier de l'approvisionnement de dernière minute, comme si les produits allaient s'envoler. Une image presque apocalyptique règne dans les dédales des étals mis à sac par les acheteurs qui raflent tout ce qui se consomme, jusqu'aux détergents ! Les chariots débordent et les bousculades se forment à l'entrée et à la sortie de ces espaces de vente. Les véhicules, toute malle dehors, laissent entrevoir des sacs amassés les uns sur les autres... Repues et enfin rassasiées, les ménagères décident de mettre les voiles et de rentrer dans une cohue indescriptible. On ne lésine pas même sur le klaxon, n'ayant cure de l'heure tardive. Comme dans un air de fête, auquel se mêle le bruit inattendu des feux d'artifice qui déchirent le ciel brumeux de cette mi-juin, lancés par des groupes de jeunes en mal d'ambiance. Un phénomène en vogue ces derniers temps.
Le jour inaugural
Jeudi 18 juin. 8 heures. La cité dort à poings fermés. Les parkings des quartiers sont toujours bien combles. Les travailleurs ne sont pas encore à l'heure du bureau. Les vendeurs ambulants, eux, par contre, ont déjà déballé leurs chargements. Légumes, fruits, bouquets garnis attendent les premiers acheteurs, qui ne tardent pas à se manifester. Ils se jettent sur les bottes de persil, coriandre et autres ingrédients de la table de Ramadhan, feuilles de dioul que ces marchands de légumes vendent aussi. Car, pour ces derniers, tout se vend, car tout s'achète. D'ailleurs, c'est là que les ménagères, les matinales, s'approvisionnent en différentes sortes d'olives présentées dans des seaux en plastique au milieu des cageots de légumes et fruits. Rien n'étonne plus. Car, chez le boucher du quartier, vous pouvez trouver des feuilles de laurier, des épices, des pâtes faites maison, jusqu'aux feuilles de dioul... C'est en fait le premier commerce qui est pris d'assaut. Le boucher a déjà coupé sa viande et répond à la demande. Il y en a même qui ont passé commande deux jours avant. La viande vient directement de la montagne kabyle. Car le boucher est aussi éleveur. Très tôt le matin, le camion frigorifique arrive dans ce quartier des hauteurs d'Alger pour y déposer son contenu. Il y en a même parmi les consommateurs qui ont commandé les abats et autres têtes de mouton, prisés en cette période de fête religieuse. Et c'est la viande hachée qui remporte la palme des achats, pour farcir les feuilles de dioul, et quand elle ne constitue pas la base des fameux mets tels que m'touem, dolma ou autres, elle se consomme en grillade... Chez l'épicier, on aura réservé sa limonade Hamoud Boualem, et de la même maison, on aura passé commande des différents sirops surtout celui à la menthe sur lequel il y a une forte demande. Les autres marques de boissons ne sont pas en reste. Là aussi, tout s'achète. Les flans dans toutes leurs variétés, les fromages, les conserves, qui renferment également les thons, les poissons, les champignons, le maïs...Et bien sûr pour parer à tout manque, l'épicier aura fait son approvisionnement, surtout en produits de première nécessité que l'on achète en gros. Vendredi 19 juin. La journée s'annonce bien calme. Cette fois-ci, même les boutiques et les magasins ont le rideau baissé. Apparemment, les courses ont été faites et le facultatif peut attendre. Il n'y a que les boulangeries qui sont ouvertes et qui allèchent de l'odeur du pain confectionné dans toutes ses variétés. Les premiers consommateurs n'arrivent qu'en fin de matinée. Les autres, même s'il y a cohue, préfèrent les fournées de l'après-midi. Quant aux pâtisseries, elles sont concurrencées par de nouvelles venues qui ont ouvert la veille de Ramadhan ou le premier jour même. Gâteaux orientaux ont la primeur, suivis des pâtisseries qui gagnent des dinars en plus.
Week-end gourmand
Les plus connues proposent un achalandage de mets à base de pâte. Il y a même des galettes et des pains farcis selon sa convenance. Baghrir, khobz koucha, petits salés, m'hadjeb, brioches...font étalage de recettes plus alléchantes les unes que les autres. En ce vendredi, deuxième jour de Ramadhan, les rues ne s'animent que vers la fin de la matinée. A laquelle s'enclenche la prière du jour saint qui anime les moindres petites cités. Le prêche de l'imam emplit l'air d'une atmosphère spirituelle. A la sortie des mosquées, ce sont les congratulations d'usage qui continuent non sans ces vœux de bon Ramadhan, implorant Dieu de le faire accompagner de ferveur, de piété, de santé et de paix. Samedi 20 juin. Il n'y a pas foule dans les rues qui dorment encore. Les veillées ont bel et bien commencé. Même si les lieux de spectacles n'ont pas encore amorcé leur programme spécial Ramadhan. On passe la nuit à prier, on veille devant la télévision, on s'attable autour d'une glace, on sort prendre l'air, on se retrouve en groupe de jeunes autour de parties de babyfoot, de jeux de société en passant même des paris, qui ne sont qu'aux sandwichs faits de grillades, et limonades...Les trajets qui se font en d'autres temps et au même moment de la journée pendant des heures, sont parcourus en un quart d'heure, vingt minutes. La circulation automobile se fait fluide. Les barrages de la Sûreté nationale ou de la Gendarmerie nationale veillent au grain, tranquillement. Autour des points de vente, rien à signaler. Il n'y a que les camions ambulants et autres qui ont stationné à leur endroit habituel, après avoir fait le plein dans les marché de gros de l'ouest ou à l'est d'Alger, c'est selon. La ville ne commence à se réveiller que tard le matin. Flâneries, achats gourmands, attroupements autour du lait de vache et ses dérivés très demandés en ce mois de jeûne que l'épicier fait venir des fermes. Rien n'est laissé au hasard. En cette deuxième journée de week-end et troisième de Ramadhan, les habitudes se font réflexes et toutes les activités liées notamment à l'alimentation, à l'approvisionnement reviennent au galop, chassées les onze autres mois de l'année. La journée s'annonce tout aussi calme que la veille. Le retour au bureau aujourd'hui risque d'être bien chargé en retard, en nerfs et en bousculades. Le Ramadhan ne fait que commencer !


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