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La Révolution se structure
Double anniversaire du 20 août (1955-1956) - Congrès de la Soummam
Publié dans Horizons le 19 - 08 - 2015

Avant de se séparer lors de leur rencontre du 23 octobre 1954 à Bologhine, les dirigeants de la Révolution, Ben Boulaïd, Didouche, Rabah Bitat, Krim Belkacem et Ben M'hidi, qui eurent chacun à diriger une des cinq zones du pays - Boudiaf étant chargé de mission au Caire - s'étaient donné rendez-vous le 12 janvier 1955 pour faire le point de la situation générale. Malheureusement, les événements de la guerre ne leur ont pas permis de se rencontrer. Didouche meurt le 12 janvier dans un combat face à l'ennemi. Ben Boulaid est arrêté le 12 février 1955. Boudiaf et Ben M'hidi se déplacent entre le Maroc et l'Egypte en vue de prospecter les armes et organiser leur acheminement en Algérie. Sur le plan militaire, les maquis avaient fini par faire leur jonction. Cependant, des conflits frontaliers éclataient à l'exemple de la zone 2 s'opposant à la base de l'Est. On notait aussi des dépassements, une déficience de l'encadrement au sein de l'ALN. La poursuite de la guerre dépendait étroitement de l'armement qui manquait terriblement. Aux problèmes de l'approvisionnement en armes se posait aussi celui de la désignation d'un interlocuteur au niveau des instances de la Révolution. Selon Benyoucef Benkhedda, « il n'existait pas une direction centrale coordonnant les activités du FLN, politiques et militaires, nationales et internationales constituant une autorité en mesure de se poser en interlocuteur valable vis-à-vis de l'adversaire, porte-parole de la Révolution et du peuple algérien ». C'est pour tenter de régler tous ces problèmes politiques, militaires et autres et désigner la direction officielle du FLN absente de la scène politique depuis deux ans qu'Abane finit par prendre l'initiative de s'adresser aux chefs de maquis en vue d'une rencontre. Abane avait déjà l'accord de Krim et d'Ouamrane. Zighoud adhère pleinement à l'idée. Les éléments qui étaient à l'extérieur sont également touchés. Ben M'hidi rentrera à Alger en mai 1956. Le congrès se réunit, à Ifri, non loin d'Ighzer Amokrane, sur la rive de la Soummam, à quelques kilomètres d'Akbou. C'est Ben M'hidi, représentant l'Oranie, qui sera le président de la séance, Abane en sera le secrétaire. La région d'Alger était représentée par Ouamrane, la Kabylie par Krim Belkacem, le Nord-Constantinois par Zighoud. Ben Boulaid était tombé au champ d'honneur, cinq mois avant la tenue de la rencontre, mais son nom figurait sur la liste des invités. Il devait représenter les Aurès alors que le Sud s'est contenté d'un rapport adressé au congressistes, ajoute, dans ses notes, M. Benkhedda.
Lors de ce congrès, chaque chef de zone présenta un état de la situation : effectif des moudjahidine, armement, état d'esprit des combattants et de la population. Le congrès a, entre autres décisions, entériné la création de six wilayas qui remplaceront les zones, découpées chacune en zone (mintaka), secteurs (nahia), région (kisma). Chacune d'entre elles est dirigée par quatre membres selon le principe de la direction collective. Le conseil de wilaya comprenait un colonel politico-militaire assisté de trois commandants : militaire, politique, liaisons et renseignements. Le secteur sanitaire était rattaché au conseil de wilaya. Pour les unités, elles allaient, depuis le demi-groupe composé de 4 hommes commandés par un caporal, jusqu'au bataillon de 350 hommes commandés par un colonel. A la tête de chaque douar fut désignée l'assemblée du peuple de 4 membres avec un président s'occupant de l'état-civil, de la justice, des finances, du ravitaillement et de la police. Le problème crucial de l'armement revenait sans cesse dans les débats, et le congrès prit la décision de prendre les armes là où elles sont, c'est-à-dire chez l'ennemi.
Désignation des organes de direction
Il procéda à la désignation des organes de direction : CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) et le CCE (Comité de coordination et d'exécution). Le CNRA joue le rôle de direction suprême du mouvement. Il prend des décisions d'orientation politique, militaire, économique et sociale, en même temps que celle d'une assemblée législative, symbole de la souveraineté nationale. Il désigne l'exécutif : CCE. Il engage des négociations avec l'adversaire, se prononce sur la guerre et la paix. Le CNRA, désigné par le Congrès de la Soummam, se composait de 34 membres : 17 titulaires et 17 suppléants : on retrouve Mostefa Ben Boulaid, Zighoud, Krim Belkacem, Ouamrane, Larbi Ben M'hidi, Rabah Bitat, Boudiaf, Abane Ramdane, Ben Bella, Khider, Ferhat Abbes, Aït Ahmed, Lamine Debaghine, Aïssat Idir, Benkhedda et Tewfik El Madani, auxquels ont été désignés des adjoints en tant que suppléants. Ainsi, ce sont les chefs de wilayas et leurs adjoints, Abane en tant que représentant du FLN, les membres de la délégation extérieure, Aït Ahmed, Ben Bella, Boudiaf et Khider qui se retrouvent avec des représentants du MTLD, de l'UDMA, Abbas, Francis et de l'association des Ouléma Tewfik El Madani, Mezhoudi dans cette instance. L'ALN fut uniformisée dans sa structure et sa hiérarchie.
Des tribunaux furent créés pour juger civils et militaires. Le congrès de la Soummam a permis aussi la formulation d'une plateforme qui a analysé la situation politique 20 mois après le déclenchement de l'insurrection, fixant les objectifs à atteindre et les moyens d'y parvenir. Celle-ci s'est prononcée clairement sur les négociations et les conditions de cessez-le-feu. La plateforme de la Soummam a exigé la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie et de sa souveraineté pleine et entière, dans tous les domaines, rejetant, du coup, le principe de l'autonomie interne concédé par la France à la Tunisie et au Maroc. Elle a exigé la reconnaissance du FLN comme seul représentant du peuple algérien et seul habilité à toute négociation.
« Seul le CNRA est habilité à ordonner le cessez-le-feu dans le cadre fixé par la plateforme », proclame la plateforme. Selon M. Benkhedda, Ben Bella, Boudiaf, Boussouf, l'adjoint de Ben M'hidi à la tête de la wilaya 5 rejetèrent les décisions du congrès. Ce dernier reproche à Ben M'hidi d'avoir engagé la wilaya pour des questions « liées à l'avenir du pays », alors qu'il aurait été délégué pour « des questions d'ordre organique et de coordination ». Ben Bella contestera la présence au CNRA des autres représentants des partis comme l'UDMA et de l'association des oulémas. Deux autres principes, la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et la primauté du politique sur le militaire furent également contestés. M. Benkhedda, qui a mis en exergue la personnalité d'Abane, dans la préparation et la conduite du congrès, a souligné, à propos de la polémique qu'a suscitée ces deux principes que « s'il a insisté avec vigueur, lui et le congrès là-dessus, « c'était par crainte de voir la Révolution algérienne instrumentalisée par des puissances étrangères, même frères ».


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