L'escalade de la violence se poursuit en Palestine occupée. Depuis le début de cette vague déclenchée à la mi-septembre par des heurts sur le parvis de la mosquée d'Al Aqsa, 23 Palestiniens ont été tués, dont sept auteurs présumés d'attaques à l'arme blanche, ainsi que quatre Israéliens. L'occupant a arrêté des centaines de Palestiniens, 400 en dix jours, a affirmé samedi dernier le Club des prisonniers palestiniens. Les violences se sont étendues à Ghaza où neuf jeunes Palestiniens ont été tués, vendredi et samedi derniers, par les soldats israéliens le long de la barrière qui, avec la frontière égyptienne et la Méditerranée, enferme hermétiquement l'enclave. Hier matin, l'aviation israélienne a mené un raid sur cette bande faisant deux victimes civiles (une femme enceinte et sa fille de deux ans). En Cisjordanie, une observatrice de Human Rights Watch (HRW) a été blessée par les forces de sécurité israéliennes au cours d'une manifestation, a affirmé l'ONG de défense des droits de l'Homme. Cette observatrice qui est également journaliste prenait des photos pour documenter une manifestation de Palestiniens à l'extérieur de Ramallah le 6 octobre dernier. L'ONG précise que « l'assistante en recherche a affirmé que les forces de sécurité israéliennes ont ouvert le feu sans prévenir ». Selon l'ONG, les Palestiniens jetaient des pierres et tiraient à balles réelles sur les soldats israéliens quelque 90 minutes auparavant, mais la manifestation était pacifique au moment où les balles ont été tirées. Au moins sept manifestants ont été blessés, a ajouté HRW qui a demandé aux autorités israéliennes d'enquêter sur ces incidents. Ainsi, cette flambée de violences, qui fait craindre une troisième Intifada, suscite l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire d'Etat John Kerry l'a exprimé samedi dernier dans un entretien téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui se sont rejeté la responsabilité. Abbas a réitéré la nécessité pour le gouvernement israélien de cesser de « couvrir les provocations des colons », pendant que Netanyahu attend de l'Autorité palestinienne qu'elle arrête « son incitation féroce » à la violence. La France a appelé, hier, à ce que « tout doit être mis en œuvre pour apaiser la situation et mettre fin à ce cycle qui a déjà fait de nombreuses victimes ».