Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en Algérie. « Elles sont responsables d'un décès sur quatre », selon le docteur Nibouche Djamel-Eddine, chef du service cardiologie au CHU Parnet. Il s'exprimait en marge d'une journée de sensibilisation sur l'insuffisance cardiaque chez le patient hypertendu, organisée jeudi par l'Association d'aide aux hypertendus de la wilaya d'Alger (AAHWA). Cette activité entre dans le cadre de la célébration de la journée sur l'hypertension artérielle qui s'est déroulée au centre commercial d'El Hamma. L'hypertension artérielle est un trouble cardio-vasculaire fréquent. Elle représente 45% du taux de mortalité en Algérie. « L'hypertension artérielle, ou haute pression sanguine, se caractérise par une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères. En situation de stress ou durant un effort physique, il est normal que la tension artérielle s'élève. Mais chez les personnes hypertendues, la tension reste élevée même au repos ou en l'absence de stress », a expliqué Nibouche. « L'hypertension artérielle est un facteur de risque d'autres pathologies », a-t-il ajouté. La tension (la pression du sang dans les artères) se situe à environ 12/8 cmHg (centimètres de mercure). Le premier chiffre correspond à la tension artérielle mesurée pendant la phase de relâchement du cœur (pression diastolique). Le deuxième chiffre est relatif à la mesure prise lors de la phase de contraction du cœur (pression systolique). L'hypertension artérielle atteint 36% de la population adulte et dépasse 50% chez les patients de plus 55 ans, selon le médecin. Les dyslipidémies, c'est-à-dire l'excès de cholestérol ou de triglycérides dans le sang, sont dominées par l'hypercholestérolémie (excès de cholestérol). Ce dernier atteint, en moyenne, près d'un adulte sur six (plus de 1,5 million d'Algériens) et 29% de la population après 65 ans. « Lorsque l'artère est bouchée, cela pourrait entraîner une insuffisance cardiaque ou une attaque cérébrale (angine, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral) et même des problèmes de reins. Pour lutter contre les facteurs de risque des pathologies cardiovasculaires, il est recommandé d'arrêter le tabac, d'avoir des habitudes alimentaires saines, de pratiquer une activité physique régulière et d'avoir une bonne observance des prescriptions médicales », a précisé le docteur Nibouche. « Comme l'hypertension artérielle ne s'accompagne généralement d'aucun symptôme, un nombre important d'hypertendus ignorent leur état », a-t-il fait savoir. Avant d'établir un diagnostic d'hypertension artérielle, le médecin mesure la tension artérielle à plusieurs reprises, durant des visites successives. En effet, elle peut varier au cours de la journée en fonction des activités. Il est assez fréquent que, sous l'effet du stress ou de la nervosité, la tension monte de façon significative lorsqu'un patient entre dans le cabinet de son médecin et que sa tension redescende lorsqu'il en ressort. On parle alors du « syndrome de la blouse blanche ». Pour éviter ce type de réactions, le médecin peut proposer au patient de mesurer lui-même sa pression artérielle, chez lui. L'automesure,une prévention primaire « L'automesure tensionnelle est la mesure consciente et volontaire de la pression artérielle par le sujet lui-même », a expliqué Dr. Nibouche. « A domicile, elle améliore l'exactitude et la précision de la définition du niveau tensionnel basal », a-t-il affirmé. « Les indications de l'automesure tensionnelle doivent aussi être élargies à tous les sujets traités », a estimé le docteur. L'analyse des résultats se fait par le médecin sur l'ensemble des mesures. Celles du premier jour ne sont pas prises en compte. Pour la réussite d'une campagne d'automesure, un minimum de 15 mesures consécutives est requis. Chaque mesure est faite à intervalle d'une minutes 3 fois par jour. Au lever du soleil, en milieu de journée et le soir avant de dormir.
