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Nouvel An amazigh 2961 : Assegass amegass
Publié dans Horizons le 10 - 01 - 2011

Les familles, comme le veut la tradition, accueillent le premier jour de cette fête avec un repas copieux pour espérer une année prospère à tout point de vue. Il y a peine une vingtaine d'années, peu de gens entendaient parler de cette journée devenue depuis jour de l'an amazigh. Elle était réduite au sacrifice d'une volaille par-ci et un plat typique par-là.
Aucun média n'en parlait. Aujourd'hui, elle a quitté l'espace domestique et rural où elle était trop souvent cantonnée pour être célébrée dans les institutions culturelles et depuis quelques temps dans les hôtels et restaurants. Il est loin le temps où Mouloud Feraoun en faisait, dans «Jours de Kabylie», une simple légende transmise de génération en génération. Même dans les milieux de l'émigration, la date s'est imposée dans le paysage social et de multiples associations ont fait des fêtes organisées lors de la célébration de Yennayer un moment de retrouvailles et de ressourcement. Yennayer a surtout persisté dans les mœurs des peuples du Maghreb mais il faut reconnaître que sa réhabilitation a été surtout l'œuvre des défenseurs de la culture amazighe qui ont donné plus de visibilité à l'événement. Ce n'est nullement un hasard si de nos jours l'institution chargée dans notre pays de la valorisation de ce pan essentiel de l'identité et de la culture nationale en l'occurrence le HCA (Haut commissariat à l'amazighité) organise chaque année dans une ville différente des festivités ou l'on rappelle l'historique de ce calendrier et sa signification politique et symbolique. Beaucoup cherchent même à faire de ce jour une journée fériée et chômée à l'instar du 1er Moharrem ou du premier janvier. Par une telle décision, Yennayer ne sera pas une date qui ravira les seules ménagères mais retrouvera aussi sa fonction de marqueur identitaire.
UN MONDE ENCHANTE
Yennayer est une preuve qui a traversé les siècles que les amazighs avaient leur propre calendrier qui plonge ses racines dans les temps les plus reculés, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui déterminent les moments cruciaux pour l'agriculture et sur les positionnements des astres comme la Lune et le Soleil. Foncièrement rurale, la société amazighe allait garder ce calendrier qui se réfère au passage des saisons et tous les rites ressuscités par les chercheurs mettent en avant cette dimension. De nos jours, le calendrier agraire est usité par de nombreuses personnes en lieu et place des calculs imposés par l'école et l'administration. Le rapport à la nature est un élément fondamental dans la culture amazighe qui calculait le temps en fonction des semailles, des germinations ou des récoltes. C'était une société qui intégrait dans son vécu et son imaginaire les mythes et les esprits. Et quelle société peut vivre sans mythes qui enchantent le quotidien ? Croire que l'homme peut, même à l'heure du triomphe de la science, être totalement rationnel est un postulat ascientifique. La littérature orale est riche des esprits, de récits d'ogresses ou de pétrification qui ne faisait pas du monde une méga mécanique, dirigé par l'argent. À l'arrivée des Romains, un autre calendrier (le calendrier Julien), allait se substituer au calendrier autochtone, qui ne répondait plus aux nouvelles saisons nées des innovations agricoles. Le 12 janvier du calendrier Julien (institué en 45 av. J- C. par l'empereur Jules César) correspond donc au 1er janvier du calendrier grégorien actuel (instauré par le pape Grégoire XIII en 1582).
Dans cette généalogie historique, on a fini par retrouver un fameux roi, Chachnaq 1er qui aurait au Xe siècle avant Jésus- Christ, défait le Pharaon pour bâtir la 22e dynastie, réunifiera l'Egypte avant de piller le temple de Salomon. Le triomphe de l'illustre ancêtre aurait inauguré le temps fondateur des Berbères.
BONS AUSPICES
Yennayer est d'abord une fête familiale. Divers plats typiquement traditionnels sont préparés et servis, un moment où l'on honore aussi les enfants. Dans certaines régions, des familles saisissent cette occasion pour repeindre leurs maisons ou acheter de nouveaux ustensiles de cuisine pour entamer sous de bons auspices la nouvelle année. La langue kabyle a conservé encore cette belle expression de Tibura Ussagass (les portes de l'année) qui permettent de clore un cycle et d'inaugurer un autre avec l'avènement de Yennayer. Les rites sont parfois typiques comme ce Carnaval qui a persisté dans la région berbérophone de Béni Snouss près de Tlemcen. Yennayer est resté toujours vivace dans nos us et coutumes, qui sont l'âme de toute nation. Il n'est pas une seule région qui pour l'occasion ne met pas en avant un plat, une pratique qui sont l'expression de ce que Mostefa Lacheraf nomme «une redécouverte du pays par le détail et non par le biais d'une abstraction idéologique imposée». L'Algérie ne peut aller de l'avant si elle ne prend pas pied dans son passé et son histoire immémoriale.


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