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Mila ville de pâtes et de vestiges
Les randonnées d'Aliouat
Publié dans Horizons le 21 - 12 - 2015

La route serpente à travers les monts du Nord-Constantinois. C'est une verte contrée où des champs s'étendent à perte de vue. On dit de Mila qu'elle est « la reine des céréales et du lait » et cette réputation est confirmée par son statut et sa réputation de ville des pâtes traditionnelles artisanales. En effet, c'est ici que s'approvisionnent les commerçants de Constantine et aussi du reste du pays, et le couscous roulé main, la fameuse chekhkhoukha, ou encore d'autres pâtes constituent un label, un sceau si elles proviennent de Mila. Pourtant, il n'existe pas d'industrie alimentaire qui se rapporte à ce produit qui constitue l'aliment de base des Algériens. Parce que ces pâtes traditionnelles étant l'apanage de nombreuses familles, une usine porterait un coup à l'authenticité du produit qui, vendu sous emballage, perdrait son identité même. Peut-être que l'économie de la ville s'en sort bien vu que de nombreux habitants vivent de cette activité. Et puis il y a le reste. L'histoire tumultueuse de cette ville qui présente à la fois le profil de village et de village aux allures d'une ville. Depuis son statut de rempart contre les envahisseurs qui s'aventureraient à vouloir prendre Constantine, jusqu'à son rôle de résistante au colonialisme, Mila a traversé bien des périodes troubles. On dit d'elle qu'elle fut édifiée par les Romains, de nombreuses ruines corroborant cette thèse. Ensuite, elle tombera entre les mains des chrétiens qui y construiront la basilique où saint Augustin donnait des conciles, avant qu'elle ne soit transformée en la fameuse mosquée de Sidi Ghanem dont on attribue la construction à Abou Mouhadjer Dinar, un compagnon de Okba Ibn Nafaâ. Pour dire que Mila est le réceptacle de nombreuses civilisations dont les habitants ont gardé le sens de l'hospitalité et aussi celui du négoce. Avec des traditions de patriciens férus de culture.
En arpentant ses rues, on traverse les siècles et en passant d'une venelle à une avenue, on passe d'une période à une autre. Ses quartiers arabes aux remparts voûtés alentour de la médina, ses vieilles venelles pavées de pierres et où des vieilles maisons ont vu s'effondrer des pans entiers de leurs murs, ses ruines romaines ou ses bâtisses récentes qui ont hélas pris le cachet des cubes en béton avec des grands magasins au rez-de-chaussée. A l'instar de toutes les villes d'Algérie où « le garagisme » est devenu une culture, un mode de vie imposé par les contraintes économiques. Pourtant, parmi cet ensemble « urbain » cubique, quelques maisons de tuile rouge et de jardinets font de la résistance et dressent fièrement leurs citronniers quatre-saisons au regard des passants qui n'en ont cure d'ailleurs. A part cela, la ville est quiète à l'image de ces deux vieux qui devisent sur un banc de pierre, vestige d'une lointaine époque qu'ignorent les écoliers qui passent nonchalants à l'histoire... Nous décidons de déjeuner de brochettes de veau à la station thermale de Béni Haroun. Arriver à Mila et ne pas se régaler de ses brochettes, c'est faire injure aux traditions. Toute la région est réputée pour ses grillades qu'on vient déguster de loin. Surtout quand on est de passage et qu'on décide de faire une halte à Béni Haroun. Gros inconvénient cependant : la route est étroite et trouver une place de stationnement est problématique. Alors on prend son repas au bord du barrage le plus important du pays, celui-là même qui alimente toute la région de Constantine. Les brochettes sont délicieuses et la circulation infernale. C'est que ce décembre qui s'entête à ne pas pleuvoir, est propice aux sorties en famille et ce début des vacances d'hiver a déjà drainé la foule de visiteurs. La journée est courte et le temps d'admirer le paysage que voilà le crépuscule qui étale sa couleur pourpre. Pour dormir, soit on va à Constantine, soit on opte pour un hôtel-dortoir de la ville. Il fait nuit et la route est risquée, alors on ira dormir dans ces lieux dits où l'on vend du sommeil en prenant les choses avec philosophie. Une nuit, ça passe, se dit-on quand on franchit le seuil de ce dortoir chichement éclairé, ce qui donne une idée du standing qui nous attend. La literie est louche et on décide de dormir avec ses vêtements en se contentant uniquement de la couverture car le dortoir est chauffé. Nous dormons d'un œil car les voisins sont trop bruyants. Dès l'appel à la prière, on sort dans le petit matin glacial et je crois bien avoir mangé les meilleurs beignets de ma vie dans ce café maure où des ouvriers attaquent la journée à coups de caféine et de tabac. Une autre journée ensoleillée s'annonce. Sacré décembre.

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