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Plaidoyer pour une meilleure protection de la mémoire Révision de la Constitution - Des moudjahidine et des universitaires au forum du quotidien el moudjahid
Le moudjahid Mohamed Kechoud, ancien ministre des Relations avec le Parlement, a insisté, lors de son intervention, sur le fait de choisir des concepts appropriés afin de traduire au mieux les principes de base de la loi fondamentale. Selon lui, l'avant-projet constitutionnel a répondu aux attentes de la famille révolutionnaire dans son préambule en affichant un attachement clair à la protection de la souveraineté nationale et aux valeurs historiques dans les articles 2, 3, 8, 13, 26 et 27. Le juriste Boudjemaâ Souileh a relevé, pour sa part, que le premier changement dans le préambule de la Constitution a mis l'accent sur « la liberté du peuple algérien et l'ancrage de son histoire ». Il a, en outre, salué la décision de réhabilitation, dans ce projet, du FLN, « victime de nombreuses critiques, allant même jusqu'à tenter de lui imposer un nouvel agrément au même titre que les autres formations politiques ». L'ancien secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe, Saïd Mokadem, a émis, quant à lui, quelques réserves sur l'avant-projet constitutionnel en observant que le document a été traduit du français à l'arabe dans une « langue administrative et non constitutionnelle ». D'où son appel pour une nouvelle traduction avant la soumission du texte à débat. Par ailleurs, il a insisté pour une meilleure considération de la mémoire historique dans ce texte, soulignant qu'il fallait saisir l'occasion pour répondre à ceux qui ont glorifié le colonialisme par une loi. Il a proposé, à cet effet, l'accompagnement de ce projet par un texte explicatif et un exposé des motifs afin d'éviter toute ambiguïté. Il a également suggéré la mise en place d'une instance nationale de protection de la mémoire, par souci d'assurer aux futures générations un legs qui ne souffre aucun doute. Le président de l'association Machaâl Echahid, Mohamed Abbad, a abondé dans le même sens, rappelant que cette instance existe dans la loi du moudjahid mais elle n'a jamais vu le jour. Le journaliste et écrivain Mohamed Bouazara a salué, pour sa part, l'article 62 de l'avant-projet constitutionnel qui a confirmé le devoir de l'Etat en termes de promotion de l'écriture de l'histoire. A ses dires, la protection de la mémoire est une responsabilité commune qui n'incombe pas uniquement à l'Etat. Il a plaidé, dans ce sens, pour une prise de conscience collective sur l'importance de l'histoire et de la mémoire en vue de contrer toute attaque visant son dénigrement. Le professeur d'histoire Mohamed Lahcen Zghidi a considéré, lui aussi, que l'avant-projet constitutionnel a, certes, renfermé dans son préambule et ses articles 62, 76, 122 et 173 des principes pour la protection de la mémoire, mais qui s'avèrent « insuffisants ». « La Constitution se doit de protéger notre mémoire. L'histoire constitue un gage de stabilité et d'union nationale. La Constitution doit établir des lignes rouges à ne pas franchir », a-t-il estimé. Et de suggérer la mise en place d'une instance constitutionnelle pour la protection de la mémoire et l'élaboration de textes explicatifs susceptibles de consolider davantage la référence historique et les principes de la Révolution de Novembre 1954