La wilaya d'El Oued est devenue un pôle agricole. Comment cela a été réalisé ? La wilaya d'El Oued est un pôle agricole par excellence. En termes de valeur monétaire (valeur de la production animale et végétale), elle se classe deuxième après la wilaya de Biskra avec une valeur globale de 165 milliards de dinars. En termes d'avantages, je dois dire que nous sommes bien nantis en superficies agricoles. Nous possédons des terres vastes et fertiles. Nos ressources hydriques sont importantes, notamment dans la zone du Souf où les eaux se trouvent juste à 20 mètres de profondeur. Nous avons aussi l'accompagnement de l'Etat en matière de réalisation de pistes, d'électrification, de forage ainsi qu'à travers l'organisation de campagnes de vulgarisation, souvent très intensives en direction des agriculteurs. A tout cela, il faut compter sur la bonne volonté de l'agriculteur soufi qui a su et pu franchir tous les obstacles. Depuis la création de la wilaya, pas moins de 130.000 ha de terres agricoles ont été attribués aussi bien dans la cadre de l'accès à la propriété foncière et agricole que dans celui de la concession. Pour la concession, nous sommes à 22.000 ha de terres attribuées. L'opération de régularisation foncière est en cours. Elle est menée de manière rigoureuse par nos services. Quels sont les produits agricoles phare de la région ? La pomme de terre occupe la première place. La wilaya contribue à hauteur de 25% de la production nationale. Nous produisons autour de 11 millions de quintaux par an. Nous produisons aussi de la tomate fraîche qui inonde presque tout le marché national. Il y a la culture des arachides avec plus de 1.000 ha dédiés à cette activité. Nous produits sont connus de par leur qualité et quantité. La wilaya est classée deuxième après Biskra en matière de production de dattes avec de 2,5 millions de quintaux. Cette culture est autochtone et aura toujours une place importante dans nos stratégies et nos visions. Nous avons au moins 3.000 ha dédiés à l'oléiculture. C'est une culture qui présente divers avantages. L'olivier lutte contre la désertification, et il est résistant à la sécheresse. Il y a également le tabac qui a aussi une place importante. Pour ce qui est de l'élevage, nous avons presque un million de têtes, dont 550.000 ovins, 450.000 caprins et 40.000 camelins. Pourtant, les agriculteurs rencontrent des difficultés... Notre wilaya est vaste. Les exploitations sont éparpillées. De ce fait, il est tout à fait normal de rencontrer des contraintes. Nous avons le problème de l'alimentation en électricité des exploitations agricoles. Certaines doivent être désenclavées. Nous avons aussi un problème crucial de stockage et de transformation des produits agricoles. La preuve, nous sommes en train de vendre la tomate à 8 DA et la pomme de terre à 15 DA. Si nous avions les moyens de stockage et de transformation, les prix n'auraient pas été aussi bas. Nous avons validé, dans le cadre du comité d'aide à la localisation des investisseurs, plus de 50 attributions de terrains industriels destinés à l'accompagnement des agriculteurs. Mais malheureusement, les investisseurs sont absents. Pour le stockage, nous avons un projet sous la tutelle du ministère de l'Agriculture pour la réalisation d'un complexe d'une capacité de 20.000 m3. Les travaux sont achevés à 85 %. Une fois réceptionné, il va nous soulager en matière de stockage même si cela reste insuffisant par rapport au volume de la production. Qu'en est-il du système d'irrigation ? Les deux tiers des terres agricoles sont irrigués par un système économiseur d'eau, à savoir le goutte-à-goutte. Les palmeraies pratique toujours le système traditionnel. Il paraît que les agriculteurs sont rétifs au système de sécurité sociale... C'est une bonne opération mais l'adhésion reste insignifiante. Je pense qu'il faut encore du temps pour pouvoir convaincre les agriculteurs sur la nécessité d'adhérer à ce système. Nous avons mis en place une campagne de sensibilisation très large. Il ne faut pas oublier que c'est une décision récente. Nous sommes une wilaya agricole et il est difficile de convaincre les agriculteurs.