La violence routière, qui ravit chaque jour à la vie d'innocentes personnes, ne peut pas continuer en toute impunité. Les mesures de coercition mises en place ne semblent pas avoir produit l'effet escompté. Du moins pas à la hauteur de la dimension espérée. Rien que pour hier, les services de la Protection civile ont annoncé que dix personnes ont trouvé la mort et onze autres ont été blessées dans sept accidents de la route survenus sur le territoire national durant les dernières 24 heures. La répétition de ce genre de bilan macabre ne laisse pas indifférent. Devant cette hécatombe, on ne peut rester les bras croisés. A partir de Tamanrasset, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, a annoncé la création prochaine d'une délégation nationale de sécurité routière. Placée sous l'égide du Premier ministre, cette instance multisectorielle, qui sera composée de représentants des services de sécurité, épaulés par des spécialistes et des chercheurs en relation avec la thématique de la sécurité routière, aura pour mission de proposer les voies et moyens de lutte contre ce phénomène. Le diagnostic, que la réalité quotidienne ne dément jamais, fait ressortir que les manquements au code de la route, dont l'excès de vitesse, rendent nos routes meurtrières. Plus de 4.500 morts annuellement, selon le ministre de l'Intérieur, qui souligne la détermination de l'Etat à prendre à bras le corps ce fléau. Cela se traduira, selon toute vraisemblance, par la révision du dispositif réglementaire et organisationnel relatif à la sécurité routière. Le programme de prévention ainsi projeté ne négligera pas les volets formation et communication que la délégation aura à effectuer. Dans cette perspective, elle aura à s'inspirer de ce que font les autres pays pour réduire la fréquence des méfaits de la circulation automobile. Et de la propension de certains conducteurs à s'écarter des restrictions imposées par la loi. La problématique n'appelle pas seulement un surcroît de répression de l'insolence au volant. Mais aussi à inculquer la notion de civisme et de discipline. A ce titre, la campagne lancée par le ministère de la Communication sur les ondes de toutes les radios du pays, nationales et régionales, participe de cet élan de sensibilisation des automobilistes sur le danger d'une conduite « sauvage », non respectueuse des règles élémentaires de la circulation. Et les effets irréparables des accidents sur la vie et la santé de soi-même et d'autrui. Un matraquage médiatique de ce type n'est jamais de trop. Il arrive même fort à propos pour alerter au moins que la mort quotidienne sur un tronçon routier n'est pas une fatalité. Toute la société est interpellée. S'y résigner, c'est devenir complice.