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Un plat de frites à Aïn-Defla
Les randonnées d'Aliouat
Publié dans Horizons le 07 - 03 - 2016

Arriver à Aïn-Defla aux alentours de midi, entrer dans la première gargote venue et commander un plat de frites, c'est comme qui dirait être conforme à l'esprit de la ville : la wilaya occupe le premier rang de production de pomme de terre en Algérie et fournit 30% de la part du marché national. Notre voisin de table, un solide gaillard à l'allure d'ouvrier du bâtiment, nous apprend que cette année on n'a jamais vu autant de pomme de terre sur les étals des commerçants au point où elle a été cédée à des prix dérisoires. La conversation bien engagée, nous apprenons qu'il est ouvrier agricole, ce qui explique ses mains calleuses habituées à travailler la terre et arracher les légumes. « El Hamdoulillah, nous dit-il, certains jours, je gagne jusqu'à 2.000 DA par jour et je ne comprends pas pourquoi les jeunes fuient le travail de la terre et préfèrent l'Ansej et les parkings sauvages. » Dehors, le temps est gris et les lourds nuages sont annonciateurs des averses salvatrices de mars. Je déambule sur l'avenue de cette ville qui a aussi ses vestiges romains, un site antique appelé Oppidum Novum édifié alors par l'empereur Claude qui voulait en renforcer le système défensif. Ces ruines furent reconstruites par les tribus arabes qui l'appelèrent alors El Khadra. La région a toujours été de vocation agricole et, hormis quelques petites entreprises locales, on ne lui connaît pas d'industrie ni d'autre activité que le travail de la terre. Notre ouvrier agricole insiste pour payer le café.
L'hospitalité algérienne est légendaire et les gens démunis « donneraient leur chemise à des pauvres gens heureux... » comme le chantait Jacques Brel. Etrangement, on a pensé à ce grand poète par la découverte d'un village de la wilaya appelé Aïn-Benian et dont le nom était...Vésoul à l'époque coloniale. Par simple curiosité, nous aurions voulu voir Vésoul mais on n'a pas vu Vésoul, faute de temps. On a vu Miliana, cet immense trou de verdure où les vergers s'alignent à côté des vergers. La cerise royale de Miliana est vendue très cher sur les marchés du pays et sa fête annuelle constitue une véritable kermesse qui attire grand monde. C'est Miliana qui a aussi l'immense privilège d'abriter la maison de l'Emir Abdelkader qui fut d'abord résidence du Bey avant d'être récupérée par la soldatesque coloniale pour servir de siège à la division militaire, pour devenir enfin le musée de la ville. Il faut rappeler que durant la longue période coloniale, tout le territoire de Aïn-Defla fut déclaré zone interdite, ce qui, de sinistre mémoire, signifie qu'on peut y bombarder à vue, populations et hameaux. Miliana, c'est aussi la ville qui abrite une merveille de mosquée, Sidi Ahmed Benyoucef, toute de marbre et de mosaïque, lieu de pèlerinage de nombreux visiteurs venus de toute l'Algérie se recueillir sur la tombe du saint. L'histoire de cette ville remonte pourtant aux tréfonds de l'Antiquité depuis qu'elle fut le refuge des rois numides et il fut très difficile de mettre d'accord les historiens sur l'origine du nom de Miliana. D'abord on lui attribua l'appellation d'origine phénicienne ou berbère de Zucchabar (ou Sugabar) qui signifierait « marché du blé ». Ensuite elle devint Malliana, nom d'origine latine qu'aurait porté une famille de patriciens romains (Manlia) et qui posséda de grands domaines agricoles. Enfin la conquête arabe appela la ville « Mel-ana » qui signifie remplie de richesses, et qui aurait donné Miliana. Alors que le chef-lieu de wilaya, Aïn-Defla, a une origine toute simple et signifie tout bonnement « La source des lauriers roses ». Cette fleur est visible tout le long des boulevards et des rues nettement tracées dans une urbanisation somme toute banale. Notre compagnon l'ouvrier agricole - évitons le terme très péjoratif de paysan - nous parle, du haut de ces bientôt soixante ans, de vagues souvenirs d'une enfance passée au douar, à attendre chaque jour que les soldats de l'armée française viennent commettre un massacre et il a quand même gardé des faits qui sont restés intacts tant ils furent horribles, comme l'assassinat de son oncle, fusillé au pied du mur en pisé de la vieille ferme familiale... Nous sortons du café et il se dirige vers son bus, celui qui le rapprochera de son douar. Il a la besace pleine de bonnes choses pour sa famille car la journée a été bonne. Son imposante silhouette s'éloigne et disparaît dans la foule. Ici les journées sont courtes pour une population restée proche de la terre et ces gens-là se lèvent aux aurores. C'est donc écrit, nous ne verrons pas Vesoul mais nous allons voir l'autre Miliana, celle qu'on appelle El Khemis.

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