Les rounds des pourparlers ont buté sur la question du Sahara qui, depuis 1956 et la découverte du pétrole, a aiguisé l'appétit des Français. L'intégrité du territoire algérien, le sort des Européens d'Algérie et la base militaire de Mers El Kebir ont constitué les points à l'ordre du jour du processus des négociations menées entre le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) et la puissance coloniale. La première, qui s'est déroulée à Melun du 25 au 29 juin 1960, a été un échec. Les rounds des pourparlers ont buté sur la question du Sahara qui, depuis 1956 et la découverte du pétrole, a aiguisé l'appétit des Français. Intervenant, mardi dernier, au forum d'El Moudjahid, l'ancien chef de gouvernement et porte-parole de la délégation algérienne aux négociations d'Evian, Redha Malek, a mis en relief l'opiniâtreté de la délégation algérienne autour des principes de l'unité du peuple algérien, de l'intégrité territoriale et l'indépendance du pays. Le conférencier, qui a traité des négociations entre les deux parties de Melun à Evian, a indiqué que le processus a abouti à des accords de portée historique. Il a expliqué que les rencontres de Melun se sont soldées pourtant par un échec. Des rencontres secrètes se sont tenues par la suite. Notamment à Lucerne, le 20 février 1961. Ahmed Boumendjel, conseiller politique du GPRA, et Tayeb Boulharouf ont représenté la partie algérienne. Les conversations secrètes se sont poursuivies à Neuchatel, le 5 mars 1961. Sans progrès notable. Les évènements de Bizerte (Tunisie) et la position du président Bourguiba qui a demandé à faire du « Sahara une mer intérieure appartenant à tous les riverains et la tenue du sommet des pays non-alignés à Belgrade » ont contribué à la relance des pourparlers. La conférence de Lugrin, près d'Evian, qui s'est déroulée du 20 au 28 juillet, en pleine crise de Bizerte, a échoué, elle aussi. « Les Français ne s'attendaient pas à ce que Krim Belkacem et la délégation qui l'accompagnait claquent la porte. Car la question du Sahara était le premier point de l'ordre du jour ». De nouvelles rencontres secrètes ont eu lieu en 1961, entre Genève et Bâle. La seconde réunion d'Evian s'est ouverte le 7 mars 1962, à l'hôtel du Parc. Elle s'est terminée par un accord qui n'a pas laissé « un mètre carré de notre territoire ». « Les expériences des autres pays comme l'Irlande, Cuba et le Vietnam enseignent qu'il ne faut pas tolérer autour de la table des négociations d'autres parties que le vis-à-vis, partie au conflit, l'administration coloniale en l'occurrence ». Car ces autres parties « chercheront leurs intérêts ». La situation qui prévaut aujourd'hui dans certains pays comme l'Irak et la Syrie sont justement la résultante des frontières délimitées par le colonisateur. « Les nôtres datent du 16e siècle. Il était inimaginable d'en changer les contours », a estimé Redha Malek.