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« L'Anep gère seulement 20% du marché publicitaire national »
Journée mondiale de la liberté de la presse - Djamel Kaouane, Pdg de l'ANEP
Publié dans Horizons le 02 - 05 - 2016

Le marché publicitaire est en déclin en raison de la crise économique. Quelle en est la situation ?
Effectivement, le marché publicitaire est en crise. Ceci est dû à la situation économique que traverse le pays. C'est une relation de cause à effet. Le pays ne peut pas être en crise sans que le domaine de la publicité soit affecté. Il y a un rétrécissement très sensible du marché publicitaire public en raison de cette crise qui dure depuis un peu plus de deux années.
Quels en sont les impacts ?
Cette crise a induit une baisse du chiffre d'affaires de la régie presse de l'Anep. La diminution du volume publicitaire s'est traduite par la réduction des appels d'offres publiés dans les journaux.
Est-ce que l'Anep exerce réellement le monopole sur la publicité ?
De nombreux acteurs notamment ceux de la presse parlent de l'Anep et affirment qu'elle détient le monopole de la publicité. Cela est totalement faux et ne recouvre aucune réalité, et pas seulement sur le plan de la sémantique. Je tiens à apporter une précision importante, il n'est aucunement question de monopole en l'espèce. Il est important de clarifier les choses et de rectifier cette anomalie qui est une idée reçue. L'Anep n'est pas en situation de monopole. Sa régie presse a un seul client. Les pouvoirs publics ont décidé en toute souveraineté de confier leur portefeuille d'annonces à une régie publique. Le principe ne se discute pas, ni sur le plan légal ni sur un tout autre plan, comme pour un opérateur privé qui décide de confier son portefeuille à une régie privée. L'Anep n'exerce aucun monopole dans la mesure où beaucoup d'acteurs interviennent dans le domaine publicitaire en Algérie. Il existe un peu plus de 4.000 agences de publicité dont des agences internationales qui gèrent entre 70 et 80% du marché publicitaire. Donc, il est impropre de parler de monopole, et si monopole il y a, il ne se trouve pas au niveau de la régie publicitaire de l'Anep qui ne gère pas plus de 20% du marché publicitaire national. Plus des deux tiers de ce marché sont entre les mains du privé. Les grandes entreprises dans les domaines de l'automobile, de la téléphonie ou de l'agroalimentaire sont entre les mains de ces agences privées qui brassent jusqu'à 80% du marché de la publicité.
La fermeture d'un journal est souvent liée au manque de pub de l'Anep. Pourquoi ?
La presse écrite compte énormément sur l'Anep. En ces temps de crise, l'Anep reste le principal allié et acteur économique de la presse écrite algérienne, secteurs public et privé. La crise a touché tout le monde des médias et il n'y a que l'Anep qui lui apporte un soutien économique. Ainsi, malgré la crise, elle continue de les alimenter, et cela fait partie de ses missions de service public. On constate que si un journal paraît aujourd'hui, tout son espace publicitaire, à de rares exceptions, est constitué de la publicité publique. Ce sont donc les pouvoirs publics, à travers l'Anep, qui sont le principal soutien de la presse nationale malgré la crise. Cela n'est pas suffisamment souligné. Tout le gisement publicitaire privé, quatre fois plus important que le public, est en hibernation ou je ne sais quoi, et le seul soutien solide à la presse nationale dans sa diversité reste les pouvoirs publics. J'espère cependant que cette crise est passagère.
Cette dépendance est-elle normale ?
Je vous renvoie aux concernés. Il est évident que quand on décide de créer un journal, on est supposé avoir un modèle économique, on sait où commencer et où aller d'autant que plus de la moitié du marché est hors Anep. On ne veut pas interférer dans les choix et les modèles économiques des éditeurs mais je suppose qu'ils sont conscients de l'importance de l'apport de l'Etat, du gouvernement et des pouvoirs publics dans la viabilité de leurs projets et du soutien direct apporté à la presse. Il est tout de même évident que la régie presse de l'Anep ne peut pas, à elle seule, entretenir indéfiniment toute la presse nationale d'autant que le marché de la pub est plus intéressant hors Anep.
Est-ce que la manne publicitaire fait partie des mécanismes d'aide à la presse ?
Certainement, de fait si ce n'est de droit. La publicité est une activité commerciale et l'Anep n'est qu'un vecteur. C'est un moyen indirect et pas direct car il ne s'agit pas de fonds d'aide à la presse. Peut-être que l'Anep fait office d'aide à la presse en attendant que le secteur arrive à s'organiser. Il relève de la responsabilité des éditeurs d'assurer la viabilité de leurs entreprises. Quand bien même les pouvoirs publics apportent un soutien, actuellement le seul soutien puissant à la presse, la publicité publique n'est pas un droit constitutionnel. Créer un journal est un projet éditorial mais aussi économique. Les entreprises de presse doivent être conformes aux lois de la République en termes de gestion, de capitaux, de salaires et de respect des droits sociaux. Pour le moment, la principale bouffée d'oxygène de la presse reste l'Anep. Oui, indirectement, c'est un très fort moyen d'aide mais ce n'est pas sa vocation première. L'Anep joue ce rôle car tous les journaux vivent de publicité publique, très peu des revenus des ventes ou de ceux émanant de la diffusion.
Le paysage médiatique se métamorphose avec l'arrivée des chaînes privées. Est-ce ce changement a touché aussi le domaine de la publicité ?
A cette inflation de titres, le paysage médiatique connaît un nouveau phénomène avec l'arrivée des chaînes de TV offshore. Il existe actuellement une quarantaine de chaînes TV dont cinq seulement sont agréées. C'est une pompe à publicité au détriment du format papier. Beaucoup d'annonceurs ont migré vers la TV où les prix sont plus attractifs et l'impact est plus important. Les TV sont en train de rafler une bonne part du marché de la pub car, selon les dires, un spot publicitaire coûte moins cher qu'une page de publicité sur le papier journal. Cela va de la responsabilité des éditeurs qui devraient s'impliquer davantage étant donné que la presse n'est pas de la responsabilité des pouvoirs publics seulement. C'est d'abord, de la responsabilité des éditeurs.
Une loi sur la publicité est en préparation. Que peut-elle apporter ?
Il n'est pas de mon ressort de parler de cette loi, qui relève du ministère de la Communication.
En ces temps de crise, quel est votre message aux éditeurs ?
Je pense que n'importe quel éditeur, je sais qu'ils sont nombreux, reconnaît les efforts des pouvoirs publics pour soutenir, à travers la publicité institutionnelle, tous ces projets éditoriaux qui ont vu le jour. Il faut gérer cette crise, chacun à son niveau. A l'Anep, nous faisons en sorte de faire face à cette crise du mieux possible. Les éditeurs aussi doivent trouver les mécanismes pour dépasser la crise. La crise peut être une opportunité pour faire un effort de réflexion afin d'envisager des mécanismes de création de richesse, de diversification, etc.
La crise va-t-elle avoir un effet de décantation pour une meilleure professionnalisation de la presse ?
Je pense qu'un projet éditorial est quelque chose de sérieux. Je pense qu'être journaliste est une mission qui demande beaucoup de responsabilité, et encore davantage lorsqu'il s'agit d'éditeurs. Je ne vois pas parfois beaucoup de responsabilité, ni de sérieux, ni de professionnalisme dans la presse mais, heureusement, cela n'est pas le cas lorsqu'il y a des professionnels à la tête de certains journaux. Je sais aussi que dans les rédactions il y a des journalistes professionnels. Aussi, je suis optimiste quant à l'évolution de la presse nationale vers plus de professionnalisme et de responsabilité. Cette crise doit être mise à profit pour réfléchir sur l'avenir. Les éditeurs doivent réfléchir à de nouveaux modèles économiques. A ce jour, le secteur de la diffusion reste un vrai casse-tête chinois qu'il est encore difficile d'appréhender vu qu'il est totalement entre les mains du monde de l'informel. Quand on sait que l'Algérie est un pays-continent, vous mesurez l'ampleur de la tâche. Avec le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication, le développement et la généralisation de la 3G et de la 4G, les citoyens, notamment les jeunes, préféreraient lire un journal sur leur téléphone, disponible à tout moment, avec des couleurs attractives, que d'attendre le journal qui n'arrive pas dans toutes les régions du pays. Nous y arriverons tôt ou tard. Il faut donc s'y préparer dès maintenant. Il faut dire que même la TV est concurrencée par les réseaux sociaux.
Plus de 90% des informations sont sur les médias sociaux et les citoyens n'attendent pas de les lire sur le journal, dont le modèle, c'est-à-dire le format papier, date quand même de plusieurs siècles. Nous sommes 40 millions d'Algériens, alors que le nombre d'abonnés au mobile est de 46 millions, ce qui renseigne sur le niveau de l'évolution rapide de notre société vis-à-vis de cette nouvelle technologie. Les Algériens sont branchés sur le net. Il faut, dès à présent, que les professionnels de la communication et de la presse mutent vers le monde digital. Dans le monde, 60% de la publicité ont basculé vers le digital et nous allons y arriver un jour. Il est donc temps de migrer vers ce nouveau modèle économique.
Quelles sont les autres activités de l'Anep ?
Merci pour cette question. L'Anep est un groupe de communication composé de deux filières et de plusieurs unités, elle ne saurait être réduite à sa seule régie presse. Elle agit dans les domaines de l'édition, de l'impression, de l'affichage publicitaire, de l'acheminement du courrier bancaire. L'Anep Edition a un répertoire riche de plus de 600 ouvrages. Sa filiale communication et affichage dispose d'un parc de plus de 800 panneaux à travers 44 wilayas.
Quant à la filiale messageries, elle assure notamment l'acheminement du courrier bancaire à travers l'ensemble du territoire national. Même si, aux yeux du grand public, l'Anep se résume à sa régie publicitaire, la vérité c'est aussi qu'elle est un puissant groupe de communication qui a encore l'ambition de grandir et de s'imposer comme le numéro un dans tous ses domaines d'activité.


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