Doubara un plat populaire de Biskra fait à base de pois chiches ou de fèves ou un mélange de ces deux légumes secs. Le restaurant « El Asil » sis près de la pêcherie à Alger attire beaucoup de clients. Spécialisé dans doubara et chekhchoukha, il assure, durant toute l'année, la restauration ainsi que les commandes lors des cérémonies, des fêtes de mariage et de circoncision. Pendant le Ramadhan, le gérant dresse une table devant son local en vue d'être plus visible, sur laquelle il place les ingrédients qui entrent dans la composition de ce plat. Sauce tomate, persil, coriandre, huile d'olive, piment vert sont alignés sur la table dans des assiettes creuses, tandis que les grandes marmites contenant les pois chiches et les fèves sont à l'intérieur du restaurant. Des boîtes en plastique avec couvercle servant d'emballage sont disposées sur une table. Deux serveurs s'activent à répondre à la demande des clients. La doubara est servie dans un bol de 75 grammes pour 200 DA, tandis que les ingrédients sont servis séparément. « C'est pour que la nourriture ne soit pas altérée que nous les servons séparément, une fois à la maison, le consommateur se chargera de mélanger le tout », a expliqué Mohamed, aide-cuisinier et serveur en même temps. Selon lui, ce plat se vend durant tout le mois de ramdhan. Au moment de notre passage, à 14h30, les clients n'étaient pas nombreux. « C'est à partir de 17h qu'une queue commence à se former devant le restaurant. Il y a des habitués mais aussi des personnes qui viennent pour la première fois découvrir ce plat », affirme Mohamed. Selon le gérant, la consommation de ce plat permet de résister à la faim durant 24 heures. Il donne beaucoup d'énergie et c'est pour cela qu'il est préférable de le consommer le matin à partir de 9h et le soir pendant le ramadhan pour ne pas avoir faim la journée. « Un mets qui se mange durant les quatre saisons », précise-t-il. Doubara a une histoire. On raconte qu'une dame ayant reçu un invité (l'ami de son époux) n'avait rien à lui offrir comme repas. Elle n'avait à la maison que des pois chiches et des fèves. Elle s'est donc débrouillée et avec ces deux produits, elle a pu confectionner un repas auquel elle a rajouté des épices : cumin, paprika, ail, carvi, huile d'olive, concentré de tomate et tomate fraîche et pour relever la saveur, on rajoute maintenant du piment et des tranches de citron. Ainsi, elle a sauvé la mise en offrant à son invité un succulent repas. Depuis, ce plat est entré dans la légende et a dépassé les frontières de la wilaya de Biskra et même de l'Algérie. Doubara vient du mot arabe d'bara (débrouillardise).