Le groupe Yahoo, fleuron du monde de l'internet, à ses débuts ne fait plus parler que comme entité à morceler pour la proposer à la vente. Les enchères sont en tout cas lancées pour l'acquisition de près de 3.000 brevets liés à ses activés de base centrées autour des métiers de l'internet. En procédant, le mois d'avril dernier, au transfert de quelque 2.659 brevets vers une de ses branches nommée Excalibur IP LLC, Yahoo annonçait le point de départ d'une vente aux enchères de ses brevets. Un de ses porte-parole confirmait l'intention du groupe de se séparer de 3.000 brevets en expliquant, selon le site www.linformaticien.com, que « cela représente une opportunité unique pour des entreprises travaillant dans l'internet d'acquérir des brevets les plus anciens et les plus fondamentaux concernant la recherche sur internet et la publicité ». La firme a fixé la période de la mi-juin comme échéance pour examiner les offres qui lui seraient faites, en indiquant que dans le lot des brevets mis en vente « figure un lié aux technologies d'affichages publicitaires qui avait conduit à un procès entre Google et Yahoo, lequel s'était terminé par un accord en 2004 selon lequel Google versait 300 millions de dollars en actions, afin de pouvoir utiliser la licence de ce brevet de manière permanente », indique linformaticien.com. Alors que la société de télécommunications américaine Verizon avait occupé pendant longtemps la scène en annonçant une offre de rachat à 3 milliards de dollars, de nouvelles informations sont rapportées par la presse américaine selon lesquelles les offres auraient atteint près de 5 milliards de dollars. « Toujours prêt à céder tout ou partie de ses actifs, le groupe Yahoo aurait reçu des offres s'élevant à 5 milliards de dollars pour acquérir son cœur de métier : ses activités en ligne », rapporte le site www.journaldugeek.com qui rappelle également que pour le moment, « Verizon semblait faire la course en tête après avoir posé 3 milliards de dollars sur la table pour acquérir ce que Marissa Mayer, CEO de Yahoo, considère être l'ADN du groupe, les activités en ligne : moteur de recherche, sites et régie publicitaire ». De l'avis de nombreux observateurs, ces sommes ne semblent pas correspondre aux revenus escomptés par les responsables et actionnaires de Yahoo qui veulent en tirer entre 6 et 8 milliards de dollars. C'est la chaîne de télévision américaine CNBC qui annonce « que Yahoo aurait récemment reçu des offres à 5 milliards, voire plus », indique ce même site ajoutant que les réparables de Yahoo n'ont donné d'informations ni sur « l'identité des potentiels acquéreurs ni la ou les parties qu'ils souhaitent obtenir, les actifs n'étant pas vendus en bloc ». La presse spécialisée a, en effet, noté que de nombreux investisseurs et groupes de sociétés, notamment « Google, le Daily Mail, Time Inc. ou encore AT&T et le fonds de capital-risque TPG Capital », nous dit journaldugeek.com, se sont déclarés intéressés par cette enchère dont les résultats seront communiqués par Yahoo le mois prochain. Même le milliardaire Warren Buffett, qui vient d'acheter pour un milliard de dollars d'actions d'Apple, semble s'y intéressé en indiquant être disposé à « soutenir financièrement Dan Gilbert, fondateur de la société de crédit Quicken Loans et propriétaire de l'équipe de basket des Cleveland Cavaliers, s'il effectue une offre de rachat de l'ancienne pépite du web », souligne ce site. De son côté, le site linformaticien.com constate qu'à l'issue de ces ventes, « il ne restera donc plus aucun actif autre que financier à l'ex-star de la Silicon Valley. Yahoo sera devenue une holding disposant de parts significatives dans Alibaba et Yahoo Japan, mais n'aura plus d'activité commerciale autour de l'internet ». Soit exactement le contraire de la stratégie défendue par Marissa Mayer, l'emblématique patronne du groupe, dont les jours à la tête de Yahoo semblent comptés, selon de nombreux observateurs qui notent cependant comme l'écrit le site journaldugeek.com qu'il y a encore une « possibilité que l'entreprise décide de ne pas poursuivre ses opérations de vente et cherche à se réorganiser une nouvelle fois pour mieux attaquer le marché », ajoutant néanmoins que quelle que soit l'issue décidée par le groupe, « l'avenir de Marissa Mayer comme CEO semble scellé. Elle se consolera avec les 110 millions de dollars prévus dans son package en cas de rupture de contrat ». Tout le monde a le souvenir de cette bataille acharnée engagée par la patronne de Yahoo, en début d'année, en s'opposant à l'idée de voir le groupe se départir de ses activités cœur de métier, ou comme elle aimait à le rappeler qui sont l'ADN de Yahoo, à savoir la recherche et la pub en ligne. « En février dernier, Marissa Mayer annonçait un vaste plan de restructuration – licenciement de 15% des effectifs et fermeture des activités les moins rentables – sous la pression des investisseurs échaudés de voir leur pécule fondre comme neige au soleil », rappelle le site journaldugeek.com. La détermination de Marissa Mayer à aller de l'avant dans sa stratégie de « redressement » de Yahoo lui avait alors valu une opposition franche et résolue d'une bonne partie des actionnaires, dont le fonds de capital Starboard Value, qui a fini par trouver un compromis avec elle et ne plus réclamer sa tête, faisant croire à certains observateurs que « Marissa Mayer a réussi à sauver sa tête », sans que personne ne dise pour combien de temps. « La guerre est finie. Starboard Value, le fonds activiste et actionnaire historique de Yahoo obtient quatre sièges au conseil d'administration du groupe. Marissa Mayer sauve sa place », écrit le site journaldugeek.com qui s'est intéressé comme la plupart des titres de la presse spécialisée à ce retournement de situation inattendu, tant les hostilités étaient ouvertes du côté du fonds de capital qui est allé jusqu'à demander le changement de tout le staff de Yahoo, dans l'espoir d'enclencher une dynamique de croissance des bénéfices. Pour sauver sa tête, Marissa Mayer s'est donc mise au jeu du compromis en laissant la porte du conseil d'administration ouverte pour quatre membres de Starboard Value, dont le patron Jeff Smith connu pour son opposition au management de Marissa Mayer. Actionnaire à 1,7% du groupe Yahoo avec 570 millions de dollars, Starboard Value a toujours combattu pour avoir voix au chapitre. « Echaudé par des résultats financiers en berne et une stratégie qu'il peine à comprendre, le fonds réclame la scission des activités de l'ancienne pépite du web, pour ne conserver que Yahoo Japon. Autrement dit, se séparer des activités historiques du groupe, les activités en ligne (moteur de recherche, sites et régie publicitaire), ce que Marissa Mayer considère être l'ADN de Yahoo », explique journaldugeek.com qui rappelle que sous cette pression, la patronne de Yahoo avait été contrainte de mettre en application son fameux plan de restructuration « qui a vu le licenciement de 15% des salariés de la firme et la fermeture des activités les moins rentables (Yahoo screen notamment, son service vidéo) », ajoute-t-il. Starboard Value s'est attaqué à Marissa Mayer et à Maynard Webb, le patron du conseil d'administration, dénonçant notamment « l'attitude dédaigneuse » de la CEO et de Maynard Webb, président du conseil d'administration de Yahoo », souligne ce même site qui fait état des principaux reproches formulés à l'encontre du management, notamment écrit-il, « de mauvaises performances financières, un management médiocre, de mauvaises pratiques en termes de recrutement et de rémunération, et le fait que le conseil ne puisse rendre des comptes ». Pointant du doigt la patronne de Yahoo, le fonds de capital trouve qu'elle « manque clairement de leadership, d'objectivité et de la vision nécessaires pour prendre des décisions qui sont dans l'intérêt des actionnaires », indique jurnaldugeek.com. Avec la vente annoncée des actifs du groupe Yahoo liés à ses activités internet, peu d'analystes misent cher sur le maintien de Marissa Mayer à la tête de Yahoo. L'accord conclu avec Starboard Value pour inattendu qu'il est semble en tout cas constituer, à tout le moins, un répit dans la pression mise pour son départ. Le conseil d'administration de Yahoo s'élargit donc pour passer de 9 à 11 membres, après le retrait volontaire de deux membres qui ont donc laissé rentrer quatre nouveaux membres venus de chez Starboard Value. Tandis que Marissa Mayer y voit une « résolution constructive » qui, selon elle, « va permettre au management et au conseil de se focaliser sur (des) objectifs extrêmement importants », le patron du conseil d'administration, Maynard Webb, lui aussi dans le viseur du fonds de capital, estime que ces « nouveaux membres vont apporter une expérience et des points de vue précieux à Yahoo ! à ce moment important de l'histoire de notre entreprise », lit-on sur le site du journaldugeek.com. Quelle que soit la tournure que prendront les événements liés au devenir du groupe Yahoo, et même si beaucoup d'analystes voient que les jours de Marissa Mayer à la tête de Yahoo sont comptés, il est en tout cas sûr que sa période de grâce et de pain blanc est bel et bien finie. Elle qui était arrivée en « sauveur » venue de la Silicon Valley avec un profil digne des grandes stars de l'industrie de l'internet. Son passage chez Google avait été fulgurant, évoluant de grade en grade, avant de finir par se voir « déchoir » par le nouveau patron Larry Page avec lequel elle fut pourtant, pendant un bon bout de temps, en relation intime. « Il faut dire qu'à son arrivée chez Yahoo !, Marissa Mayer dispose d'une paix royale : elle n'est pas soumise à la pression des marchés. La raison ? Yahoo ! détient 20% d'Alibaba, qui vient de promettre une introduction en Bourse avant la fin de 2014 », explique le site du quotidien économique français www.lesechos.fr qui voit que cette quiétude n'est pas loin de commencer à lui manquer tant elle est soumise à la pression des actionnaires et que ses plans de développement sont autant coûteux que peu efficaces. « Elle se compare volontiers à Steve Jobs qui, de retour chez Apple, a mis cinq ans pour lancer son premier produit innovant : l'iPod », relève lesechos.fr ajoutant néanmoins que « les investisseurs n'ont pas forcément la patience d'attendre ni la conviction que son génie égale celui du fondateur de la firme à la pomme ». Face à Charlie Rose, journaliste de télévision américain qui lui demandait si elle sera encore là l'année prochaine, voici sa réponse telle que reprise par journaldugeek.com : « Je serai ravie de diriger Yahoo une année de plus. Nous avons un plan stratégique sur trois ans... Je peux voir comment cela va fonctionner et comment nous pouvons effectivement arriver à un redressement de Yahoo (...) j'espère bien sûr que nos services seront là d'ici un an et qu'ils fonctionneront encore mieux qu'ils ne le font aujourd'hui. Je peux voir que cela devrait facilement en être le résultat. »