Photo : Lylia M. Difficile, voire quasi impossible de retirer son certificat de nationalité ou son casier judiciaire, deux documents précieux dans la constitution de n'importe quel dossier administratif ou autre. Depuis le début de la grève des greffiers, il y a environ une semaine, qui touche pratiquement tous les tribunaux du pays, c'est la galère pour les citoyens. En effet, c'est la galère à Constantine pour retirer les documents administratifs. C'est ainsi que bon nombre de citoyens font face à une nouvelle épreuve administrative, irrités pour ne pas dire frustrés de ne pas pouvoir présenter leurs dossiers à temps, malgré une amélioration des services constatée aux guichets des mairies pour le retrait des extraits de naissance 12. «Insuffisant» réclament certains qui désirent retirer le fameux 12 S. Au niveau des guichets de la mairie de Sidi Rached, les bureaux grouillent toujours de monde, dans une pagaille indescriptible. Même scénario ou presque devant le tribunal du boulevard Belouizdad, en ce dernier jour de la semaine (jeudi), les gens sont venus de tout bord pour prendre leurs certificats de nationalité ou leurs casiers judiciaires, certains sont informés de la grève des greffiers, d'autres, par contre, et ils sont nombreux, n'en savent absolument rien et sont du coup surpris : «Quoi ! Quelle grève ? Comment vais-je faire pour mon casier judiciaire, il me le faut aujourd'hui. Je suis venu tôt le matin pour le retirer», s'exclame d'étonnement un jeune homme. Le seul guichet qui fonctionne est celui des renseignements, envahi par une foule de femmes, de jeunes et de vieillards, les agents tentent tant bien que mal de calmer les esprits, promettant à tout le monde de revenir après le week-end pour régler leurs problèmes. «J'ai dû attendre des mois avant de retirer mon 12 S et on m'a donné un rendez-vous ces jours-ci pour déposer le dossier de mon passeport, et voilà qu'on m'annonce qu'il est impossible pour le moment d'avoir le casier judiciaire, je crois bien que je vais demander qu'on me décale le rendez-vous à la daïra le temps que ça s'arrange», regrette une mère de famille. L'autre catégorie de personnes concernées directement par ce dérangement : les jeunes. Ceux qui veulent déposer un dossier au niveau de l'ANSEJ, de la CNAC ou de l'ANEM. En effet, devant la grande foule qui se présente chaque jour devant les bureaux de l'ANSEJ depuis l'annonce des nouvelles mesures du gouvernement à l'adresse des jeunes, les responsables de l'agence ont tenté désespérément de contenir tout ce beau monde et de traiter cas par cas les demandes des jeunes, une mesure qui sera très vite rectifiée avec d'abord, l'obligation de travailler par rendez-vous puis en rajoutant au dossier de nouvelles pièces, en l'occurrence le casier judiciaire et le certificat de nationalité. «Nous avons été informés dernièrement des nouvelles mesures de l'ANSEJ. Si je comprends l'utilité du casier judiciaire, je ne sais pas par contre pourquoi on nous impose le certificat de nationalité. C'est de la paperasse inutile, l'extrait de naissance 12 ou la carte nationale ne sont-ils pas des preuves que je suis algérien ?», déplore un jeune mécontent d'attendre pendant des heures devant le tribunal. Face à cette grève ouverte des greffiers, les responsables des agences telles que l'ANSEJ, la CNAC ou encore l'ANEM abusent de la patience des jeunes, les chômeurs notamment, et n'ont guère le choix que d'améliorer leurs méthodes de travail ou du moins alléger la paperasse.
