La rentrée est placée sous le sceau de la réforme de l'Ecole, plus professionnelle et adaptée aux exigences d'un monde en mutations accélérées. Le projet, qui sera déposé bientôt sur le bureau du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce l'ère de la professionnalisation de l'Ecole algérienne, libérée des tentacules des forces de l'archaïsme et de la régression parties à l'assaut de la citadelle du baccalauréat et prenant en otage le devenir de l'élite de l'Algérie de demain. La déstabilisation a lamentablement échoué sur le rempart de la résistance républicaine. Mais elle s'est davantage heurtée à la mobilisation de la grande famille éducative qui a contribué à l'émergence d'un consensus massif qui traduit l'engagement des pédagogues, des universitaires, des représentants des institutions et des partenaires sociaux à tracer la voie de la refonte du système d'enseignement. Au cours des ateliers tenus en juillet dernier, l'option irréversible d'un « bac plus spécialisé », à durée fortement réduite (3 au lieu de 5 jours), a été défendue pour favoriser, outre une évaluation systématique des matières secondaires, les filières essentielles. C'est précisément cette « identité de la spécialité » qui caractérise le renouveau espéré tributaire de la fin du « bac généraliste », selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Plus qu'un débat idéologique aux contours imprécis, la réforme éducative est une œuvre de longue haleine, pensée par la commission Benzaghou, chargée en 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika de travailler à une alternative crédible au marasme du système éducatif et concrètement traduite par Benghebrit sur le terrain des réalités nouvelles imprégnées des défis de la mondialisation et de la performance. L'apport incontournable des professionnels et des spécialistes en la matière dicte l'urgence d'une adaptation aux exigences du monde du savoir technologique, scientifique et intellectuel. Au discours politique creux, le temps de la qualité et de la crédibilité d'une école performante presse. Des propositions, esquissant la vision d'une école moderne et ouverte sur les réalités internationales, ont été formulées pour être examinées en Conseil de gouvernement pour une rentrée scolaire 2016-2017 dédiée au renouveau éducatif.