C'est vendredi dernier au complexe sportif 18-Février qu'a été donné le coup d'envoi de la 10e édition du Festival du diwan de Béchar, qui se déroule jusqu'au 6 septembre. 12 troupes prennent part à cette manifestation. Plusieurs changements ont été observés. A cet effet, son commissaire, Ammari Hamdani, revient sur ces points dans une entrevue effectuée par téléphone. Récit. C'est quoi la nouveauté de cette édition ? Cette année, nous avons décidé d'organiser la 10e édition du Festival de musique diwan, du 2 au 6 septembre 2016, en se basant sur le volet académique. C'est-à-dire, que nous avons sollicité des professeurs et des spécialistes comme Moussaoui, Kamelia Berkani, Maâlem Bouri Ahmed, Farida Sellal. L'objectif de cette démarche est d'inscrire la musique diwan patrimoine musical national. Parlez-nous des troupes participantes et quels sont les critères de sélection ? Au total, 12 troupes traditionnelles sont en compétition, venues de plusieurs wilayas, dont « Tourath Gnawa » d'Oran, « Ahl Diwan » de Mascara, « Ouled Sidi Blel » de Relizane, « Dendoun Sidi Blel » de Ghardaïa, « Hna Mselmine » de Naâma, « Banga » d'Ouargla et la troupe de Kenadsa (Béchar). Les femmes seront présentes comme Hasna El Bécharia et Nora Gnawa. Ces douze troupes sont sélectionnées selon des critères précis, comme la maîtrise du gumbri, des kerkabaous, ainsi que la prestation chorégraphique de la danse du diwan. Pourquoi avoir choisi d'organiser ce festival au mois de septembre, alors que d'habitude, il est programmé en mai ? En effet, ce festival est initialement organisé au mois de mai. Cette édition a été repoussée à septembre en raison de la réorganisation des festivals décidée par le ministère de la Culture. En plus, il est impossible d'organiser cette manifestation durant les mois de mai ou d'août, en raison des grandes chaleurs car la température atteint souvent les 48°C. Parlez-nous du jury de cette année. Le jury est composé de spécialistes et de chercheurs, en l'occurrence le maâlam Gouri Ahmed (conférencier), Ahmed Besstani (musicien et président de la troupe Essed), Kamelia Berkani (chercheure et passionnée du diwan). Il est présidé par Ahmed Besstani. Compte tenu de la conjoncture actuelle, est-ce que le budget a été revu à la baisse ? Le budget a été réduit. Nous avons bénéficié d'une enveloppe financière de 10 millions de dinars. Je compte bien gérer ce budget, surtout que nous n'avons aucun sponsor pour nous accompagner et promouvoir cette manifestation. Quels sont les objectifs que vous vous êtes assignés ? Je ne vous cache pas que l'objectif principal et majeur est d'inscrire la musique diwan au patrimoine musical national. L'autre objectif est de transmettre ce patrimoine à la jeune génération. Dans notre région, il faut dire qu'un grand nombre de nos jeunes préservent jalousement cette musique. Y a-t-il un hommage particulier que vous comptez rendre durant ce rendez-vous ? Nous avons, en effet, pensé à rendre un hommage posthume à un maâlam de la musique diwan, décédé avant 2006. Il s'agit de Damou. D'habitude, les concerts se déroulent la nuit au stade Ennasr. Maintenez-vous ce lieu ? Un autre changement est intervenu dans l'organisation de ce festival, c'est le lieu des concerts. Pour cette année, les concerts auront lieu au complexe sportif 18-Février et non au stade Ennasr qui a vu, dernièrement, l'installation d'une pelouse synthétique. Peut-on connaître votre biographie ? A vrai dire, je ne suis pas un artiste, mais plutôt un gestionnaire. D'ailleurs, je suis à la tête de la direction de la maison de la culture de Béchar depuis 2003. Et je suis commissaire de ce festival depuis 2013. Le mot de la fin... Je lance un appel aux passionnés de la musique diwan et aux associations spécialisées pour s'investir davantage dans la promotion de cette manifestation.