La demande en moutons serait en baisse cette année, selon la Fédération nationale des éleveurs. La fête de l'Aïd El Adha approche à grands pas mais l'affluence n'est pas au rendez-vous, selon elle. C'est également ce qu'a constaté l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCAA). Son président, Hadj-Tahar Boulenouar, a indiqué que les grandes charges ménagères ces derniers temps sont derrière la baisse de la demande. « Les charges financières ménagères sont trop lourdes pour la famille algérienne. Il y a eu tout d'abord le Ramadhan, ensuite la fête de l'Aïd El Fitr, suivie des vacances et de la rentrée scolaire. Tout cela coûte de l'argent », explique-t-il. La même raison est évoquée par la Fédération nationale des éleveurs. « Nous espérons vendre plus de moutons ces jours-ci. Y en a beaucoup qui s'y prennent à la dernière minute. Surtout que les prix sont moins chers que l'année dernière. Le mouton ne dépasse pas les 50.000 DA, alors qu'en 2015, le mouton le plus cher était commercialisé à 70.000 DA », indique Abbas Aïda, membre de la Fédération nationale des éleveurs. Il confie que les éleveurs, en raison de la baisse de la demande, appréhendent la mévente. « Si la baisse perdure, nous nous retrouverons, après la fête de l'Aïd, avec un nombre important de moutons sur les bras. Ce qui occasionne des pertes financières énormes pour les éleveurs. Nous avons sollicité le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche pour qu'il nous aide à trouver une formule pour vendre nos moutons. Nous n'avons pas encore reçu de réponse », fait-il savoir. La Fédération nationale des éleveurs estime que cette année la vente des moutons est mieux organisée. Les points de vente, selon elle, sont plus nombreux et la vente se fait sans intermédiaire. « N'empêche que des commerçants informels achètent des moutons et les vendent plus chers, en dehors des points de vente mis en place par les collectivités locales. Mais ils ne sont pas aussi nombreux que l'année dernière. Grâce à ces points de vente, le nombre des intermédiaires a considérablement diminué », constate-t-il. Le président de l'ANCAA estime que le nombre des points de vente reste insuffisant. « La moitié des APC n'ont pas mis en place des points de vente de moutons. Celles qui ont aménagé ces espaces ne l'ont pas fait suffisamment à l'avance pour laisser le temps aux citoyens de connaître ces lieux. Le manque de communication de la part des APC est flagrant », dit-il. Tout cela, selon lui, contribue à encourager les citoyens à aller vers l'informel, au lieu de se diriger vers les points de vente formels. « Ainsi, beaucoup de citoyens achètent leurs moutons au niveau de leurs quartiers, où des garages sont reconvertis en points de vente informels. Ces bêtes, en outre, ne sont pas contrôlées par des équipes vétérinaires », souligne-t-il. Toujours dans ce contexte, Boulenouar estime que l'organisation des points de vente, le contrôle, la lutte contre l'informel et la spéculation sont des missions que les APC doivent assumer.