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Entretien avec le professeur M'hend Berkouk, spécialiste des questions géostratégiques et directeur du Centre de recherche stratégique et sécuritaire : «L'Afrique du Nord risque une apocalypse»
Publié dans Horizons le 13 - 03 - 2011

Photo: Horizons. Un pré requis à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen a été satisfait samedi. La Ligue arabe a invité le Conseil de sécurité à le décréter. Comment interprétez-vous, en tant que politologue, ce feu vert alors que plusieurs pays européens et des responsables militaires US, dont le secrétaire d'Etat à la Défense ont émis au moins des réserves sur cette zone d'exclusion annoncée, y compris au besoin, sans l'aval du Conseil de sécurité selon le président français?
La décision de la Ligue arabe de soumettre une demande au Conseil de sécurité pour instaurer une zone d'exclusion aérienne en Libye est une nouveauté dans les relations arabes et même internationales quand ont sait que la décision d'une telle zone pour l'Irak a ignoré l'instance suprême des Nations unies. Elle reflète l'état de désintégration d'une institution qui est censée avoir comme valeurs primordiales l'intégration, la solidarité et la coopération multiforme. Y compris sécuritaire. Par cette décision qui permet aux puissances étrangères de contrôler l'espace d'un pays membre de la Ligue, les Arabes ont montré qu'ils ont failli à leur première tâche. La guerre civile actuelle se fait au sol. Ce constat nous pousse à dire que cette zone d'exclusion évitera certes les attaques des casernes mais n'affaiblirait pas le régime. Autrement dit, l'ingérence pourrait vite dépasser le seuil de la zone d'exclusion par des frappes au nom de la défense des «protégés». Ce feu vert de la Ligue pourrait aussi transformer la Libye en un contexte, espace où les insurgés et les terroristes seraient côte à côte. Les pays d'Afrique du Nord ont intérêt à étudier les cas afghan, somalien, irakien s'ils veulent éviter une «apocalypse», car le chaos et l'insécurité seraient une aubaine pour le terrorisme et le crime organisé qui sont déjà bien installés au Sahel.
Avant la réunion du Caire, beaucoup de pays ont émis des réserves sur l'instauration de cette zone. Certains ont affiché publiquement leur opposition. L'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a plaidé pour une médiation entre les deux parties libyennes sous les auspices des Nations unies. Comment expliquez-vous ce «oui» à cette zone alors que le consensus est de rigueur à la Ligue pour toute décision ?
L'Organisation panarabe a tranché le 22 février dernier. Elle n'a que réitéré sa préférence pour le Conseil national de transition samedi au Caire en refusant aux représentants de la Libye de participer à la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères. Quant aux réticences arabes pour une option militaire étrangère, elles sont motivées fondamentalement par quatre faits.
Un, les zones d'exclusion ont prouvé leur inefficacité. Elles ne deviennent efficaces que lorsqu'elles sont complémentées par des actions contre des installations militaires, ce qui constitue des actes de guerre.
Deux, l'immensité du territoire (1 775 500 kilomètres carrés) et l'espacement des bases militaires, deux facteurs qui requièrent une densité des forces et des technologies. Seuls les Etats-Unis et l'OTAN ont la capacité d'exécuter le mandat onusien. C'est dans cette optique que les Américains ont déployé leur 6e flotte en Méditerranée. Trois, pour que cette zone d'exclusion réussisse, il est fort probable que le Conseil de sécurité adopte une 2e résolution, en sus de celle présentée par la France et la Grande-Bretagne. Celle-ci portera sur des actions militaires «limitées, ciblées». Ce qui constituera une ingérence dans les affaires d'un Etat membre des Nations unies et de la Ligue arabe ! Quatre, le terrain politique libyen est basé sur la discorde et non le dialogue. C'est un pays qui s'enfonce dans une guerre civile ouverte à tous les scénarios. Il ne sera pas stable pour cette année. Il risque de ne pas l'être pour longtemps. Surtout si l'Occident intervient dans ses affaires.
La Ligue a, le 22 février dernier, suspendu la Libye. Cette décision est-elle, selon vous, légale ? Conforme à la charte de l'organisation et au pacte de défense ? Si, non, comment l'expliquez-vous ? Pensez-vous comme beaucoup d'intellectuels arabes que la Ligue doit se réformer vite sous peine de disparaître ?
La décision de la Ligue reflète une nouvelle atmosphère politique dans le monde arabe.
Elle reflète aussi une volonté des pays du Golfe et de quelques nouvelles élites, notamment en Egypte, Tunisie, Jordanie, de lancer des messages, non pas envers les Etats mais les peuples en leur disant que la protection des droits de l'Homme est la priorité fondamentale de la Ligue que tout le monde sait, souffrante de cohérence, dépassée par l'Histoire, en déficit de légitimité et incapable de définir son identité, d'unifier son discours, réaliser cette notion d'arabité, y compris sur le plan symbolique. En gelant la représentation libyenne, la Ligue a violé une de ses règles fondamentales : l'action commune et la défense du destin commun.
Cette décision ne reflète pas l'unanimité des pays membres de la Ligue mais plutôt l'émergence d'un monde arabe en déphasage avec son histoire commune. Quand on analyse le communiqué final de la réunion des pays du Golfe et la déclaration de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères du Caire on retrouve nettement, clairement, les mêmes conclusions, les mêmes volontés enveloppées dans un discours de fraternité avec un clin d'œil très attentionné à l'Occident.


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