Plusieurs commerçants des marchés de la ville de Constantine sont sortis de leur silence pour dénoncer la présence, de plus en plus visible, de commerces informels et autres vendeurs à la sauvette, à l'intérieur comme à l'extérieur des marchés des Frères Bettou, Boumezzou, ou même ceux de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Après avoir expulsé les camionnettes, stationnant à l'entrée de la ville de Ain Smara, la cité El Bir ou El Menia, les autorités concernées sont appelées cette fois-ci à réagir face au squat quotidien des entrées et des alentours des marchés en question. Des marchands qui exposent à même le sol des fruits et des légumes, sans respecter aucune norme d'hygiène, laissant derrière eux des tonnes de déchets jetées sur la voie publique. Une anarchie qui préoccupe beaucoup les commerçants formels, ceux du marché des Frères Bettou, notamment : « Ils sont apparus depuis le début de l'été dernier. Ils n'étaient que deux marchands de fruits qui disposaient leurs étals, juste à l'entrée du marché. Aujourd'hui, ils sont une dizaine, et chaque jour nous subissons leur comportement, leurs insultes et leurs accrochages avec les autres commerçants. Le pire, c'est qu'en fin de journée, ils laissent derrière eux une montagne d'ordures, et ils ne sont jamais inquiétés ». Même colère chez les commerçants du marché Boumezzou, qui ne tolèrent plus cette présence, car la situation est plus inquiétante, comme avec l'incendie qui s'est déclaré, il y a quelques jours dans un étal, incendie heureusement maîtrisé mais qui résultait d'un branchement illicite. L'APC de Constantine, propriétaire des deux marchés en question, lancera incessamment une énième opération d'assainissement des lieux, en attendant de régler définitivement ce dossier du commerce informel, en concertation avec les services de la wilaya. A Zouaghi enfin, et plus précisément à la cité des 1100 logements, le commerce informel a envahi les lieux, lui conférant des allures de « souk » à ciel ouvert et où règne désormais le désordre. Des dizaines de camionnettes de fruits et légumes stationnent chaque jour sur les trottoirs et devant les commerces, malgré le mécontentement des habitants de la cité.