Après trois jours d'un long périple, Fidel Castro a retrouvé le berceau de la révolution qui a vu naître la grande épopée d'El Comandante. C'est à Santiago, dans la deuxième ville de Cuba, nichée au pied de la Sierra Maestra, que le dernier adieu sera observé dans une grande cérémonie d'hommage, avant ses funérailles prévues aujourd'hui pour sceller la fin du deuil national de neuf jours. Les cendres de Fidel Castro seront enterrées au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, le héros de l'indépendance de Cuba. Pour la dernière fois, des centaines de milliers de fidèles se sont massés pour saluer le père de la Révolution cubaine. Partout dans le pays, une majorité de Cubains ont paraphé des registres cette semaine pour « jurer » de poursuivre l'héritage socialiste de celui qui a façonné le destin du pays et défié la superpuissance américaine pendant un demi-siècle. Le hasard du calendrier a voulu que, ce vendredi 2 décembre, La Havane fête aussi le 60e anniversaire du débarquement du Granma sur la plage de Las Colorados, à 220 km à l'ouest de Santiago. Trois ans après l'attaque avortée de la caserne de Moncada, le 30 novembre 1956, le héros local Frank Pais a dirigé un soulèvement armé destiné à appuyer le débarquement dans la région du yacht Granma, à bord duquel se trouvaient les frères Castro et l'Argentin Ernesto Che Guevara qui avaient appareillé du Mexique. Après l'échec de l'insurrection, les passagers de Granma ont fui dans les montagnes voisines de la Sierra Maestra d'où ils lanceront une guérilla de 25 mois. Trois ans plus tard, c'est à Santiago que Fidel Castro annoncera en public, le 1er janvier 1959, la victoire de la Révolution cubaine.
