A l'échelle européenne, un seul nom prédomine : celui de la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde Les Européens tentent de prendre les devants depuis la première rumeur sur la démission de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI ? Leurs principaux arguments : la crise de la dette et les problèmes budgétaires dans lesquels ils sont englués. Il faut garder, selon eux, un directeur général européen au moins pour les prochaines années. Les pays émergents, qui veulent changer la tradition - depuis leur création, le poste de directeur général du FMI a toujours été attribué à un Européen, alors que celui de la Banque mondiale revenait de «droit» à un américain -, manœuvrent pour briser cet accord tacite entre les Etats-Unis et l'UE. Les candidats ne devaient pas être choisis en fonction de leur nationalité, un critère franchement discriminatoire, mais uniquement dans le cadre d'un processus ouvert basé sur les compétences et le mérite, soulignent le Brésil, la Chine et la Turquie. Pour ces pays, il est temps de mettre fin à ce «gentleman's agreement» qui dure depuis 65 années. «Le moment de changer» pour un directeur général non-Européen à la tête du FMI est venu, estime le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria. Pour régler cette affaire de succession au plus vite, le conseil d'administration du FMI devait se réunir vendredi. John Lipsky qui assure l'intérim a annoncé, jeudi, que «le but est d'en faire sortir un dirigeant efficace», précisant que le processus sera «ouvert» à toutes les personnalités : «Espérons qu'ouvert ne signifiera pas ouvert à certains» et pas à d'autres. Plusieurs noms circulent. A l'échelle européenne, un seul nom prédomine. C'est celui de la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. Les pays émergents partent en rangs dispersés. Parmi les noms avancés, il y a Kemal Dervis, l'ancien ministre turc des Finances, Montek Singh Ahluwalia, vice-président de la Commission de planification de l'Inde, Tharman Shanmugaratnam, ministre des Finances de Singapour, Trevor Manuel, chef de la Commission Afrique du Sud de la planification nationale et Agustin Carstens, gouverneur de la Banque du Mexique. Une partie du voile sera levée jeudi prochain lors de la réunion du G8 en France.
