30% des élèves des établissements scolaires d'Alger s'adonnent au tabagisme. Ce chiffre est le résultat d'une enquête effectuée par l'association de la sauvegarde de la jeunesse de la wilaya d'Alger (ASJA) sur un échantillon de 3000 jeunes de 30 établissements scolaires. Pour tenter d'endiguer ce phénomène, l'ASJA prévoit de créer prochainement un observatoire mobile de prévention contre le tabagisme avec le concours de la direction générale de la sûreté nationale. Cette annonce a été faite hier, par le président d'ASJA, Abdelkrim Abidat, lors d'une conférence tenue au siège du quotidien El Moudjahid. «Cet observatoire sera un espace de communication, car c'est l'échange d'informations qui fait cruellement défaut et qui est à l'origine de la rupture de dialogue entre les citoyens et leur administration», estime M. Abidat. D'où l'établissement d'un plan de lutte de proximité avec l'aide de la DGSN qui a mis à la disposition de l'Association 12 bus, 6 pour le SAMU scolaire mobile et autant pour les psychobus qui sillonnent les quartiers d'Alger. Cela en plus des 13 cellules d'écoute de l'ASJA. Pour être plus à l'écoute des jeunes en difficulté, cette association a, par ailleurs, lancé la première école de formation d'éducateurs de quartiers «1000 éducateurs et éducatrices bénévoles ont ainsi été formés», précise-t-il. «A cela s'ajoute le centre de Mohammadia animé par une équipe médico-psychopédagogique dispensant des consultations gratuites pour tous les jeunes touchés de près ou de loin par le fléau de la toxicomanie et du tabagisme», indique le Dr. Benhendouz chargé du suivi des jeunes toxicomanes. Le centre pratique le sevrage tabagique. La méthode se base sur une tisane constituée d'une douzaine de plantes et mise au point par l'équipe. La boîte est vendue seulement au centre à raison de 200 DA la boîte. Selon le président de l'ASJA, l'Algérie enregistre 15 000 décès par an à cause du tabagisme soit 40 personnes par jour. «La prise en charge des différentes pathologies qui découlent du tabagisme coûte 280 milliards de DA à l'Etat contre 70 milliards de DA de gains découlant de la vente des cigarettes», souligne M. Abidat qui a également mis en garde contre l'utilisation de la chicha devenue à la mode notamment auprès des filles.
