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Les quartiers du port de Bouharoun sous la boue
Publié dans Horizons le 29 - 09 - 2009

Photo : Horizons. Le spectre de la catastrophe des inondations de Bab El Oued de novembre 2001 a fortement plané au cours de l'après-midi d'avant-hier sur le ciel de la région ouest d'Alger et la partie orientale de la wilaya de Tipasa, tant les pluies diluviennes qui s'y sont abattues en l'espace de moins d'une heure ont carrément planté un décor terrifiant.
Une épouvantable terreur se lisait sur les visages des habitants de Bouharoun, l'une des villes de la wilaya de Tipasa les plus touchées par les dégâts causés par les averses de la veille.
De mémoire des anciens de cette localité maritime, jamais une catastrophe pareille n'a secoué le paisible cours de la vie ici. «J'ai 72 ans, mais jusqu'à hier, je n'ai jamais vu autant de quantités de coulées de boue submerger mon quartier. Mes voisins et moi avions passé une nuit blanche, la peur au ventre, à évacuer la gadoue de nos maisons qui ont été inondées en l'espace de quelques minutes», lâche El Hadj Habouchi, un habitant du quartier Adda Mohamed situé à proximité du port de pêche de Bouharoun. Il était durant la matinée «du jour d'après» occupé avec ses enfants à déblayer le seuil de sa porte. Comme lui, ses voisins munis de pelles s'attelaient à accomplir la même besogne.
«Venez voir ce que la boue a causé à nos maisons. Pratiquement, tous nos meubles ont été dégradés ou emportés par les torrents», disent des sinistrés. En effet, chez Mohamed, les traces du niveau des crues dépassant un mètre sont toujours visibles sur les murs sa demeure. «Voyez l'état dans lequel se trouvent mes meubles. Le comble est qu'avant même que je termine l'évacuation des détritus charriés par les eaux, l'eau a été coupée, en conséquence, mes voisins et moi sommes résignés à louer des citernes d'eau chez des particuliers», confiera ce dernier, avant qu'un autre abonde dans le même sens : «nous sommes livrés à nous-mêmes. Les autorités ne sont pas d'une main secourable pour nous extraire de notre calvaire». Questionné sur cet état de fait, le président d'APC de Bouharoun, rencontré dans l'enceinte du port en train de superviser les travaux de déblayement, répliquera que les averses ont eu lieu au moment même où les élèves étaient en classes.
«Donc la priorité a été de mettre en sécurité ces derniers. Entreprise d'ailleurs réussie dans la mesure où tous les concernés ont regagné leurs demeures.
En parallèle, tous les moyens de la commune ont été mis à contribution pour entamer le déblayement des axes routiers, le curage des avaloirs et les conduits des eaux pluviales», insistera le premier magistrat de la ville. Pour revenir aux circonstances de cette catastrophe, tout s'est vite emballé, pour reprendre la phrase d'un sinistré. «J'étais à Tipasa au moment où les coulées de boue s'introduisirent dans ma maison. Ma femme était toute seule à l'intérieur. Par instinct de survie, et devant le danger, elle a machinalement escaladé une échelle pour se mettre à l'abri sur la terrasse.
De là, elle voyait impuissante la boue engloutir notre maison», raconte un habitant du même quartier. A vrai dire, tous les récits qui nous ont été narrés sont pratiquement identiques : des maisons assaillies par les crues, des conduites de gaz éclatées vite remises en l'état et une psychose sans pareille a submergé les habitants de Bouharoun.
SEPT VÉHICULES EMPORTÉS PAR LES EAUX
«Les coulées de boue ont emporté dans leur furie sept véhicules. Trois ont carrément sombré dans le port, tandis que d'autres sont devenus des épaves», raconte un sinistré, dont la voiture a été charriée par les torrents jusqu'au port.
Quoi qu'il en soit, les dégâts causés par les averses étaient tels que les responsables de la wilaya à leur tête le wali n'ont quitté Bouharoun qu'à 23h. «Compte tenu des moyens mobilisés par la wilaya, tous les axes routiers seront déblayés entièrement d'ici la fin de l'après-midi. D'ailleurs, en ce moment, la circulation routière est rétablie partiellement à travers les artères de la ville. Des équipes sont actuellement à pied d'œuvre pour évacuer la boue et les détritus qui encombrent les conduits des eaux pluviales», a indiqué le P/APC de Bouharoun.
Selon lui, le wali lors de son déplacement d'hier, a décidé séance tenante de mettre sur pied trois commissions. L'une sociale, chargée d'évaluer les pertes et les dégâts causés par les crues, l'autre technique qui prendra en charge la poursuite des travaux, quant à la troisième, elle sera polyvalente. Selon les estimations de techniciens rencontrés à Bouharoun, la quantité de boue qui s'est déversée sur la ville serait d'un volume de 15.000 tonnes, en se basant sur la longueur et la largeur de la route principale ainsi que le niveau atteint par les coulées de boue.
Cela dit, la pluviosité enregistrée durant l'heure de la catastrophe a dépassé les 50 mm, soit presque 8% des quantités de pluies enregistrées habituellement durant l'année. Au demeurant, le vrai danger qui a pesé sur Bouharoun est indubitablement les coulées de boue qui ont déboulé de l'amont de la ville. Ce phénomène a été accentué, selon des spécialistes en la matière, par une somme de facteurs dont le principal est la destruction du couvert végétal qui, en temps normal, stabilise les sols. Aussi, selon les habitants de Bouharoun, les rues donnant vers le port ont été à l'origine des lits d'oueds. Cependant, après l'extension de la ville au temps colonial, des conduits des eaux pluviales souterrains y ont été réalisés, ce qui permet de canaliser directement les eaux jusqu'à leur déversement dans les eaux du port. «Si c'étaient seulement des eaux pluviales, il n'y aurait pas à mon sens autant de dégâts, car nous avons réalisé il y a de cela une année un ovoïde sous-terrain suffisamment large pour drainer de gros volumes d'eau.
Néanmoins, la boue et les détritus charriés par les torrents ont obstrué à plusieurs endroits ces conduits», confie un responsable de la wilaya. Et d'ajouter : «tous les travaux préventifs pour faire face aux crues et les inondations des villes continueront jusqu'à ce qu'on sécurise l'ensemble du tissus urbain et des réseaux routiers de la wilaya».
BILAN DE LA PROTECTION CIVILE
D'une manière générale, les pluies d'avant-hier ont causé des dégâts dans d'autres villes à Tipasa. Selon le compte rendu de la Protection civile de la wilaya, 36 interventions ont été effectuées dans neuf communes (Bou-Ismaïl, Khemisti, Attatba, Ahmeur El Aïn, Koléa, Bouharoun, Chaïba, Fouka et Douaouda).
Le tronçon de la RN 11 reliant Aïn Tagouraït à Bouharoun a été le plus touché par les dégâts, dans le sens où il a été coupé à la circulation durant de longues heures avant qu'il soit partiellement rétabli durant la matinée d'hier. «Nous étions obligés de descendre du bus et de continuer, sous une pluie battante et au milieu de la boue, le trajet à pied», diront des habitants de Aïn Tagouraït bloqués hier à trois kilomètres de leur ville, car le bus ne pouvait plus avancer tant la boue a envahi toute la chassée. L'autre ville fortement touchée par la catastrophe est Bou-Ismaïl, où plusieurs cages d'escaliers d'immeubles ont été submergées par les crues. Fort heureusement, le bilan de la Protection civile ne signale ni mort ni blessé.


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