Photo : Slimene S.A. Le directeur général de l'Office national des œuvres universitaires, Mohamed El Hadi Mebarki, répond aux préoccupations des étudiants, notamment en ce qui concerne les conditions d'accueil dans les différentes résidences universitaires. Les prévisions de prise en charge des étudiants en matière d'hébergement, de restauration et de transport ont tablé sur le double du nombre de reçus au bac. Est-ce à dire qu'il va y avoir une amélioration cette année ? Nous avons commencé la préparation de la rentrée universitaire 2010 en janvier 2009. Des prévisions sur un certain nombre de bacheliers ont été faites mais maintenant nous travaillons sur un chiffre réel de bacheliers et d'étudiants orientés vers les différents établissements de l'enseignement supérieur. Certes, ça nous fait plaisir d'avoir un nombre élevé de bacheliers mais leur diminution cette année - qui est une exception - nous permet d'améliorer les conditions d'accueil dans tous les aspects de la vie estudiantine dans les différents sites d'hébergement des étudiants. Cette année, ils sont 61.000 nouveaux étudiants qui sont admis dans les résidences universitaires et nous avons une offre de 127.000 lits supplémentaires. Cela nous permet de revenir dans la majorité des villes universitaires aux normes d'hébergement parce que par le passé on parlait de surcharge des chambres. Pour les étudiants, le problème de surcharge se pose toujours. Ils sont quatre à six étudiants dans une chambre initialement conçue pour deux C'est rare de trouver six étudiants par chambre néanmoins, il s'agit d'une situation temporaire. Nous avons un programme de réalisation d'infrastructures très important à Alger et ses environs qui est en cours d'exécution à court terme dont la faculté de droit avec des résidences à Saïd Hamdine (Alger), ainsi qu'un autre projet à Tipaza. En somme, il y a une programmation qui va suivre certainement cette évolution du nombre d'étudiants. Comparé aux années 2004, 2005, et 2006, en 2009 nous sommes vraiment plus à l'aise. Certes, l'étudiant parle d'un groupe de personnes qui l'accompagne dans sa chambre. Mais, il faut lui poser la question : est-ce qu'ils sont réellement autorisés par l'administration ? Il faut donc prendre en considération ces étudiants. Quelqu'un qui invite ses amis étudiants à la résidence on ne lui interdit pas cela mais seulement pour une durée déterminée qui peut durer une heure ou une journée mais pas au-delà. Des indus occupants ? Il y avait des indus occupants mais ça fait des années que l'enseignement supérieur a commencé l'assainissement au niveau des résidences universitaires. Cet assainissement continue parce que vous n'arrivez jamais à contrôler à cent pour cent. Mais, parfois on fait du social pour des étudiants qui n'ont plus droit à l'hébergement et qui n'ont pas terminé leurs études. Nous accordons des exceptions pour des raisons sociales bien déterminées. Mais la surcharge persiste notamment dans les grandes villes universitaires comme Alger, Oran, Annaba et Constantine. Le problème ne se pose qu'à Alger et Constantine et avec une acuité moindre qu'avant, parce que si on parle d'Alger, il est vrai qu'il y a quelques résidences qui sont surchargées mais il y a d'autres résidences où les étudiants sont à l'aise à l'exemple de la nouvelle résidence pour filles Ouled Fayet 3 d'une capacité d'accueil de 4160 lits. Si on parle de la cité Taleb Abderrahmane de Ben Aknoun (pour garçons) les conditions d'accueil sont correctes malgré la forte demande en raison de la concentration des centres pédagogiques autour de ces résidences comme la faculté de droit, des sciences politiques, de journalisme etc. c'est pour cela qu'il y a cette surcharge. Par contre, celle-ci est moindre du côté Est d'Alger à l'exemple des résidences de Bab Ezzouar. On a aussi des cités universitaires à Annaba, Oran, Tlemcen, Djelfa, Mila, Tébessa, Sétif où nous sommes à l'aise. Des disparités existent entre les grandes villes universitaires et les autres. Les premières sont surchargées et les secondes accusent parfois un vide. Est-ce à dire qu'il y a un manque de vision stratégique dans la construction des résidences universitaires ? Cela dépend du taux d'exécution des programmes de construction des infrastructures universitaires. Certaines résidences sont dans un état de délabrement avancé. Comme celle de Dergana par exemple... Il y a un entretien et un suivi permanents des infrastructures universitaires. Nous avons des institutions techniques spécialisées chargées de cette opération. L'Etat consacre un budget important pour la prise en charge sociale des étudiants. Ces derniers se plaignent, toutefois, de la mauvaise qualité des repas et de longues files d'attente Si on sert à un étudiant une entrée avec un plat de résistance et un dessert pour un dinar 20 centimes, je crois qu'avec un tel repas on est bien dans les normes. Je vous invite à passer dans les résidences au moment de la restauration pour voir réellement la qualité et la quantité des repas servis et la nature du service. Certaines organisations estudiantines reprochent la gestion opaque de l'ONOU et l'accusent d'avoir détourné 6 milliards de centimes ; qu'en dites vous ? Si quelqu'un a un reproche à faire à l'ONOU, il y a des instances de l'Etat qui sont compétentes dans ce domaine. Il ne suffit pas de parler et de faire de la propagande. Si elles sont des organisations estudiantines, elles font partie de la société civile et donc nous sommes tous concernés par la préservation des deniers de l'Etat. Le conseil d'orientation de l'ONOU ne s'est pas réuni depuis quatre ans, pourquoi ? Très prochainement on procédera à la réorganisation des œuvres universitaires qui a d'ailleurs commencé en 2005 et ce, en vue d'améliorer la situation dans les restaurants universitaires, les foyers, les cybercafés. Dans beaucoup de résidences universitaires, les activités culturelles et sportives font défaut alors qu'un budget spécial leur est consacré Nous avons organisé des activités culturelles, scientifiques et sportives, des tournois de football et dans d'autres disciplines : féminine et masculine. Nous avons également du théâtre, de la musique. Toutes les résidences sont dotées d'un budget consacré au financement de ces activités. Mais beaucoup d'étudiants se plaignent du manque d'activités culturelles et sportives Il faut les questionner dans ce cas sur la source de financement de toutes les activités que nous avons organisées. 90% des résidences sont dotées de terrains de football, de terrains combinés, de salles de spectacles, de salles d'informatique etc. Il y a un manque de propreté notamment dans les espaces collectifs (sanitaires, vespasiennes) Là, il s'agit d'un problème de culture. Il est vrai que quelle que soit l'attitude des étudiants, on doit les prendre en charge mais Il faut qu'ils apprennent à vivre en communauté, à participer aux efforts des gestionnaires des résidences. Les agents de nettoiement font leur travail le matin et le soir mais ne peuvent pas être présents à longueur de journée. Entre temps, il y a l'utilisation des ces espaces communs par les étudiants. La violence au sein des résidences universitaires est un phénomène inquiétant ; à la résidence de Boudouaou il y a eu mort d'homme La résidence universitaire est un microcosme où l'étudiant évolue en toute liberté comme s'il était chez lui avec certaines restrictions bien sûr pour veiller au bon fonctionnement de la résidence. Le vol, la violence ne sont que des actes isolés entre étudiants ou entre étudiants et travailleurs. La mort de l'étudiant de Boumerdès a eu lieu à l'extérieur de l'enceinte universitaire exactement à 35 mètres du portail et non à l'intérieur. Il a été décidé une augmentation de 50% de la bourse ; à quand son application ? Elle entrera en vigueur dès le premier trimestre de l'année universitaire en cours. Travailleurs et étudiants déplorent la non-application du règlement intérieur des cités U C'est faux, le règlement intérieur des résidences est appliqué.
