Dans moins d'un mois, plus de huit millions d'élèves vont reprendre le chemin des écoles et des lycées. C'est l'une des images qui honore l'Algérie indépendante où le droit au savoir est consacré dans les textes et les faits. L'enfant dans notre pays est assuré d'une scolarité jusqu'au seuil du lycée. La rentrée se déroulera dans des conditions de sérénité qui tranche avec l'atmosphère empoisonnée, d'il y a quelques années. L'intégrité des professeurs était alors menacée et certaines matières quasiment interdites. Même le sport scolaire, à la fois nécessaire à la santé de l'enfant, a pâti d'une conception étriquée. Il fallait inverser une lourde tendance. Des équipements seront remis à 80 écoles dans chaque wilaya à partir de la prochaine rentrée pour promouvoir le sport scolaire. Deux lycées sportifs ont été ouverts à Naâma et Oum-El-Bouaghi et un autre est programmé à Sétif. Il serait malhonnête de taire ce qui va mal dans ce secteur qui détermine en dernière instance l'avenir du pays au point que la reforme de l'éducation était dans toutes les doléances des partis et personnalités reçus par la commission Bensalah. La qualité de l'enseignement laisse à désirer, les syndicats n'ont cessé d'attirer l'attention sur certains problèmes qui, en pénalisant l'enseignant, influent négativement sur le niveau et le rendement des maîtres et professeurs. L'éducation a été maintes fois paralysée par des mouvements de grève.Pour autant, les efforts des pouvoirs publics ne sont pas négligeables. En termes d'infrastructures, la surcharge des classes s'est atténuée avec une offre plus importante. Cà et là, le recours à la double vacation se révèle encore nécessaire dans les villes. La pression s'est néanmoins considérablement réduite. La plupart des localités y compris les plus isolées sont dotées de lycées et collèges. Les fruits de la réforme entamée, ces dernières années, ne sont pas une simple vue de l'esprit. Les indicateurs sont nombreux à commencer par le taux exceptionnel de réussite à l'examen du Bac qui a atteint cette année 62,45 %. Les réformes, sans tambour ni trompettes ont permis d'améliorer le contenu pédagogique de certains manuels. L'autre souci a été d'introduire davantage de moyens informatiques au sein des structures pour permettre aux élèves de s'initier aux nouvelles technologies. Par petites touches, l'école redevient un creuset de formation du citoyen de demain ancré dans sa culture, mais ouvert sur la modernité. Mieux, le métier n'est plus destiné à ceux qui ont échoué dans leurs études. Une politique de valorisation des ressources humaines a été entreprise. Outre le relèvement des critères de recrutement, (l'enseignant contractuel doit être titulaire d'une licence dans la spécialité), la situation sociale et professionnelle des personnels s'est beaucoup améliorée. Tout n'est sans doute pas réglé, car des entraves bureaucratiques freinent l'élan. Bien des nostalgiques déploreront la disparition d'une certaine école. Une autre plus adaptée aux besoins de notre époque se met en place dans un contexte où le consensus auquel n'ont cessé d'appeler syndicat et responsables du secteur permettra d'aplanir les problèmes.