Illizi devrait bénéficier de sa nouvelle vocation de région pétrolière pour relancer son développement socio-économique et promouvoir la création d'emplois, ont estimé hier des citoyens et notables de cette wilaya de l'extrême sud-est du pays qui abrite la deuxième rencontre de concertation nationale sur le développement local. Les différents intervenants ayant pris la parole lors de cette rencontre organisée par le CNES ont mis en avant l'évolution remarquable que connaît Illizi, devenue ces dernières années un nouveau pôle énergétique, appelant les pouvoirs publics à profiter de cette évolution au profit de la création d'emplois et de richesse. Ainsi, l'emploi et la formation étaient le point focal de l'ensemble des préoccupations exprimées dans ce sens. Les différents intervenant qui se sont succédé à prendre la parole ont, en effet, jugé nécessaire la mise en place de centres de formation dédiés aux métiers liés au secteur des hydrocarbures notamment dans les régions de Zerzaïtine, El Rar et El Merk qui comprennent d'importants gisements d'hydrocarbures. Dans le même volet, certains citoyens, notamment les jeunes, ont déploré le fait qu'ils soient exclus des opportunités d'emploi dans le secteur pétrolier sous prétexte qu'ils ne disposent pas de qualifications nécessaires. «On pourrait comprendre quand il s'agit des postes techniques, mais il est inadmissible que nous ne pouvons même pas postuler pour devenir chauffeur ou agent de gardiennage alors qu'on fait venir des gens d'ailleurs pour occuper ces postes», s'exclame Nacer, jeune chômeur. Pour cet originaire de In Amenas, les agences de sous-traitance chargées du recrutement auprès des compagnies pétrolières opérant dans le secteur ont une importante part de responsabilité dans cette situation qui perdure. Il a appelé les pouvoirs publics ainsi que le groupe Sonatrach à trouver une solution rapide et juste à cette situation en favorisant davantage l'emploi de jeunes de la région. Le manque, voire l'absence de perspectives d'épanouissement pour les jeunes a été un autre élément des préoccupations exprimées lors de cette rencontre, où il a été constaté «un déficit flagrant» concernant les équipements de jeunes. Moôtaz, un autre jeune de la ville d'Illizi, sollicite une plus grande intervention de la part des autorités en matière de soutien des activités ayant trait à la jeunesse et des sports et aussi la réalisation de nouvelles installations d'animation de jeunes comme les maisons de jeunes et les centres culturels. Le secteur agricole a eu également sa part des interventions où agriculteurs et éleveurs ont exprimé leurs inquiétudes quant à la limitation constante des ressources en eau du fait de l'épuisement rapide des forages en exploitation. Comme solution, ils ont suggéré de les autoriser d'exploiter les forages réalisés dans la région par les sociétés pétrolières. Constatant la régression continue du nombre de chameaux en raison de la sécheresse qui continue de sévir dans la région des éleveurs ont appelé à élargir le soutien de l'Etat à l'élevage camelin et de le faire bénéficier du crédit agricole R'fig avec des délais de remboursement pouvant aller jusqu'à cinq ans. En outre, le manque d'encadrement médical et éducatif a été soulevé par les citoyens et leurs représentants selon lesquels ce problème est à l'origine des faibles résultats scolaires et de la hausse de déperdition scolaire dans la région ainsi que le déficit en matière de spécialités médicales obligeant les malades à parcourir parfois jusqu'à 1.000 km pour se soigner. Dans la même optique, le service civil pour les médecins résidents demeure pour cette wilaya du grand Sud la seule solution pour pallier au manque accusé dans ce domaine. Côté transport, le prix élevé et inaccessible du billet d'avion a été relevé par plusieurs intervenants qui proposent de mettre en place un dispositif spécial de transport aérien notamment pour l'évacuation en cas d'urgence. Lors de cette rencontre, les citoyens et les représentants de la société civile d'Illizi ont exprimé leur attachement et engagement envers l'unité et la souveraineté nationales notamment dans les circonstances régionales actuelles. «Nous avons toujours été et nous le resterons attachés à l'unité nationale et contre toute tentative visant à semer la discorde au sein du peuple algérien notamment avec ce qui se passe actuellement tout près de nos frontières», affirme Ahmed Zeugma, proviseur retraité et membre du Syndicat national du tourisme. Plusieurs autres intervenants, représentants du mouvement associatif, notables ou même de simples citoyens ont réaffirmé cet engagement à travers leurs déclarations.
