La demande de boissons chaudes ou froides dans des gobelets, dans les cafés, salons de thé et dans certains restaurants, se fait de plus en plus forte. C'est même devenue une mode, ces dernières semaines à Alger. Pourquoi cette nouvelle habitude ? Est-elle due au manque d'hygiène ou n'est-ce qu'une prévention contre la grippe porcine ? Les clients interrogés semblent très conscients de ce que peut engendrer la manière dont est lavée la vaisselle dans ces commerces à grande fréquentation. «Je ne pourrais jamais prendre quelque chose que dans un gobelet», affirme ce client dans un café de la rue Abane Ramdane. Il explique son choix par mesure d'hygiène. «Ne voyez-vous pas où le plongeur lave la vaisselle ?», s'interroge-t-il à ce propos. Effectivement, derrière le comptoir, un employé lave les verres et les sous-tasses dans une eau verdâtre. Quelque deux ou trois litres d'eau dans une bassine «suffisent » pour rincer des dizaines de verres durant plusieurs heures. Pourtant, l'eau coule dans les robinets ! Y a-t-il une forte demande sur le gobelet dans les restaurants ? Pour le gérant de cette pizzeria au niveau de la Rue de Tanger (Alger centre) connue par ses dizaines de lieu de restauration, affirme qu'en ces jours, où les campagnes de sensibilisation contre la grippe porcine battent leur plein, un nombre très important de clients exigent d'être servis dans des gobelets, sinon ils changent d'endroit. «On est obligé de le servir, le client est rois chez nous. D'ailleurs à cause de la majorité de nos clients qui demandent des verres en plastique ou en carton, nous avons rangé tous nos verres au font de la boutique», dit-il. Effectivement, la grande poubelle de la pizzeria, est pleine à déborder de gobelets. Mais, cela n'empêche pas certains commerçants de réutiliser en cachette ces verres jetables histoire de gagner quelques sous. Et pour cause, la majorité des utilisateurs de ces gobelets ne pensent jamais à écraser ces gobelets avant de les jeter dans les poubelles. Chez les grossistes en emballages on confirme une hausse de la demande de ce produit. «Depuis quelques semaines, les gobelets se vendent comme du petit pain, on arrive parfois à épuiser la totalité de nos stock. Les trois fabricants au niveau d'Alger arrivent difficilement à satisfaire nos demandes», précise ce grossiste de la Place des Martyrs. Si la vigilance des citoyens est appréciable, surtout par rapport à la grippe porcine, il reste qu'un contrôle, fréquent et plus rigoureux «s'impose en cette période d'inquiétude engendrée par la propagation du virus», réclame un citoyen.