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Mesdour Fares, professeur à l'Université de Blida : «Le Fonds de la Zakat peut devenir une référence dans la lutte contre la pauvreté»
Publié dans Horizons le 25 - 12 - 2009

Professeur universitaire, spécialisé en économie islamique, Mesdour Fares explique dans cet entretien les différents aspects liés au Fonds de la Zakat, son introduction au pays, son fonctionnement et les expériences des autres pays musulmans en la matière. Pour commencer, comment appréciez-vous, en tant qu'expert, l'introduction du Fonds de la Zakat dans la société algérienne ?
Le principe d'introduire le Fonds de la Zakat a été admis par les différentes catégories de la société algérienne. Cependant, la problématique réside dans le fait que ce Fonds n'est pas perçu tel qu'il est, à savoir, les gens voient dans leur majorité que la Zakat est synonyme d'aumône, sans plus. Donc, c'est toute une question de stratégie portant sensibilisation sur le sujet qui est à concevoir.
Quels sont les jalons sur lesquels le Fonds de la Zakat devrait s'articuler pour s'imposer comme organisme à part entière ?
Les chiffres démontrent explicitement le constat. Selon une étude que j'ai réalisée personnellement, la Zakat des Algériens n'est pas moins de 2,5 milliards de dollars sachant qu'il existe au pays quelque 6 000 milliardaires sans compter les moyennes bourses. Toutefois, malgré les modestes sommes récoltées dans le cadre du Fonds, celui-ci a octroyé plus de 3300 crédits tandis que le nombre de dossiers présentés s'élève à 120.000, ce qui nécessite un encadrement et suivi performants.
Des observateurs s'accordent à dire que le caractère traditionnel de la société constitue un obstacle pour la promotion de ce Fonds. Qu'en pensez-vous ?
Comme je l'ai cité au début, il y a des personnes qui ne savent pas encore le sens réel de la Zakat. Dans le Coran et les hadiths du prophète (QSSSL), ce pilier est un devoir pour tous les riches, tout comme le reste des piliers de la religion. Le Fonds de la Zakat en Algérie n'impose pas le caractère obligatoire « et à laisser libre choix aux personnes désirant y verser leurs Zakat. Donc, il y a ceux qui ont répondu, ce qui n'est pas le cas pour d'autres. Pire encore, il y a même ceux qui soupçonnent l'idée de la création de ce projet.
Quelle est la position de ce Fonds par rapport aux autres organismes financiers ?
Les organismes financiers agréés par l'Etat engagés dans la lutte contre la pauvreté bénéficient des aides des pouvoirs publics. Le Fonds de la Zakat, lui, utilise ses propres collectes pour s'auto-promouvoir, en dépit de la modestie de ses ressources. Il réserve, par exemple, dans chaque wilaya 12,5% de ses recettes pour couvrir les coûts de son fonctionnement. Et puis, ce Fonds n'a pas de statut et n'est pas créé par une loi. Il est créé en se référant à l'article de la Constitution qui prévoit que l'Islam est la religion de l'Etat. Il sied de relever ici que les institutions financières soutenues par l'Etat sont gérées d'une manière administrative, alors que le Fonds de la Zakat et fonctionne grâce à 90 000 volontaires.
Il y a ceux qui recourent au Fonds pour le financement de leurs (micros) projets. Pouvez-vous nous expliquer les raisons ?
Il y a une catégorie de jeunes diplômés de l'Université ou des centres de Formation professionnelle qui ne peut pas accéder aux dispositifs de l'Ansej ou de la Cnac…Le système du Fonds de la Zakat est simple, non compliqué et surtout transparent. La désignation des bénéficiaires se fait à l'intérieur des mosquées par tirage et devant les fidèles.
Outre la lutte contre la pauvreté, d'autres perspectives s'annoncent à l'horizon. Quels sont les objectifs que pourrait atteindre le Fonds de la Zakat ?
Le Fonds ne pourra jamais atteindre ses objectifs à travers les modestes sommes. Un long travail de sensibilisation reste à faire pour convaincre les grands donateurs à y participer. La Zakat d'un milliardaire n'est pas moins de 25 millions. Je vous laisse le soin d'imaginer le nombre de milliardaires au pays et le montant de la zakat qui pourrait être collecté. Ceci peut nous donner un modèle typique dans la lutte contre la pauvreté, non seulement dans des occasions.
Peut-on inclure dans l'avenir ce Fonds dans l'activité économique, en cas de succès bien sûr ?
Assurément, oui. Il suffit juste de lui donner sa juste valeur. Aussi, il y a le projet de création de l'Office national du Fonds de la Zakat présenté par le ministère des Affaires religieuses au mois de mai 2008. A ce stade là, on pourra parler du Fonds de la Zakat comme organisme efficace dans le développement économique.
Cette année, le Fonds de la Zakat est de l'ordre de 88 milliards DA. Est-ce le montant réel qui pouvait être atteint ?
Pour l'illustration, ce montant est scindé en deux : la Zakat el Fitr qui est de 27 milliards et l'autre de 61 milliards. Un quart de cette dernière est destiné aux habitants de Ghaza. Je pense que ce montant ne serait atteint sans le soutien du peuple algérien à la population de Ghaza.
Comment voyez-vous l'évolution de ce Fonds depuis sa création ?
Personnellement, je ne suis pas content de cette évolution. Comme je l'ai précédemment dit, la priorité est à la sensibilisation. Je suis certain qu'on peut faire beaucoup mieux.
Comment évaluez-vous l'expérience algérienne par rapport à l'expérience des autres pays musulmans ?
Je vous cite un cas au Koweït, où un donateur a débloqué en 2006, 300 millions de dollars pour son devoir de Zakat. Il y a une grande expérience dans ce domaine dans plusieurs pays arabes et musulmans. Nous, en Algérie, nous sommes en début de chemin.


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