Photo: Slimene SA. Ambiance de Ramadhan à Alger. Au niveau des marchés populaires de la Basse Casbah, l'atmosphère a brusquement changé ces derniers jours. Les étals se font plus opulents et les clients de plus en plus denses. C'est chez les boulangers que cette «mue» ramadhanesque est la plus perceptible. On étale déjà les plateaux des pâtisseries orientales. Certains ont même commencé la vente du Kalb Elouz. Dans les arrières boutiques, on stocke déjà amandes, noix et cacahuètes. Plus, à la rue de La Lyre, les trottoirs accueillent comme chaque année les étals et tables des produits fait maison. Les jeunes, d'habitude oisifs, ont retrouvé leur filon : qtayef, dioul et gâteaux à base de semoule et de miel. Il ne manque que les fameuses charbet en sachet pour faire rentrer les lieux dans l'air grouillant et désordonné des souks. Sur cette artère commerciale populaire, règne une ambiance colorée, bruyante et tout à fait particulière. Hommes et femmes, couffin à la main, spéculent avec les commerçants. L'heure est à l'approvisionnement pour les petites bourses qui redoutent une flambée des prix des produits de large consommation durant le mois sacré. Parmi ce foisonnement de marchandises, les fruits secs ont la cote auprès des ménagères. «Les prix affichés sont nettement meilleurs que ceux pratiqués l'année précédente», remarque un client. Le raisin sec est proposé à 500 DA le kg contre 600 DA le ramadhan dernier. Les pruneaux sont cédés à 400 DA le kg alors que les abricots affichent le plus haut prix, 450 DA le kg. Le prix des amandes a baissé comparativement à 2008. 500 DA le kg contre 600, voire 650 DA l'année dernière. Pour ce qui du blé concassé (frik), ingrédient indispensable à la préparation du plat principal du ramadhan, la chorba, il est proposé entre 200 et 250 DA le kg selon la qualité. Alors les ménagères profitent de «cette aubaine» pour éviter la saignée leurs portefeuilles. «Je préfère acheter maintenant de peur que les prix augmentent dans les prochains jours», dira une mère de famille. Ce qui est certains, c'est que les senteurs ramadanesques se sont répandues particulièrement au niveau des quartiers de Bab El Oued jusqu'à Belouizdad en passant par les rues Bab Azzoun et de Chartres. Des odeurs particulières se dégagent des pétrins, présentoirs et des boulangeries. Les arômes chatouillent les narines en attendant de titiller dans quelques jours les estomacs creux et les nerfs à fleur de peau des jeûneurs.