Ils ne payent pas d'impôts, ils ne sont pas concernés par les nouvelles lois, ils n'ont pas de bureau ni d'adresse, au mieux, ils travaillent dans les rues munis d'un carnet de notes et d'un téléphone portable et pourtant, ils arrivent à concurrencer les agences immobilières. Les smasria ont l'habitude et la réputation de faire dans le discret. Ils exercent en groupe, leur point fort c'est qu'ils cassent, augmentent ou maintiennent les prix de l'immobilier comme ils veulent au point de perturber le marché des agences. «Je les connais tous, ils rôdent souvent devant mon agence pour approcher mes clients et leur proposer mieux. Ils ne sont pas inquiétés, ils ne payent pas de charges, et en plus ils font des bénéfices», nous dira Sami, propriétaire d'une agence immobilière. Un autre propriétaire nous affirme que les smasria gardent d'une main de fer le monopole de l'immobilier local. Car, dit-il, ils achètent des appartements nouvellement construits à des prix bas et attendent deux ou trois ans avant de les revendre quatre ou cinq fois plus leur prix initial. «C'est une vraie mafia qui est derrière. Ces pseudo affairistes ont souvent des relations, ils agissent sous la protection de certains responsables et ils ne font que nuire à l'image de la profession», explique notre interlocuteur. On l'aura compris, avec ce marché parallèle très juteux, ces smasria font d'énormes bénéfices. Ils font et défont à leur guise le marché de l'immobilier, imposant leur diktat. Mais qui sont-ils vraiment ? Nous avons alors posé la question à M. Kouita et sa réponse est assez inattendue : «Il est clair que ce sont eux qui décident des prix, et je peux vous dire qu'une grande partie de ces smasria sont des chefs d'agences immobilières. D'ailleurs, les textes de la nouvelle loi viennent justement pour faire le grand ménage, il est temps de réglementer la profession».
