Attente n Ces ex-détenus espèrent voir l'Etat prendre en charge leurs revendications pour faire la lumière sur leur vrai statut. «C'est un sujet qui touche des milliers de personnes, pour ne pas dire des milliers de familles», a déclaré Noureddine Belmouhoub, porte-parole du Comité de défense des internés des camps de sûreté (Cdics). Intervenant hier lors d'une conférence animée au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), il a indiqué que toutes les wilayas étaient touchées. Toutefois, l'intervenant s'est posé la question quant à la marginalisation par les «concepteurs» de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, dont font l'objet les ex-détenus des camps du Sud, dont beaucoup n'avaient, précise-t-il, aucun lien avec le parti dissous ni même avec la politique. «Pour des raisons incompréhensibles, les rédacteurs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'ont pas jugé utile de prendre en compte le problème des personnes déportées en 1992 pour être internées dans les camps du Sud !», s'est-il exclamé. Eloignés des centres urbains, ces déportés avaient été «hébergés» à la hâte dans de grandes prisons à ciel ouvert à In M'guel, Reggane, Bordj Lahmar, Adrar, Oued Namous et Tamanrasset. Certains ont été retenus dans ces camps six mois, une année, beaucoup ont quitté les centres au bout de deux ans, mais il en existe qui ont passé presque quatre années, de février 1992 à décembre 1995, date de la fermeture de la quasi-totalité de ces «centres de sécurité». Remis en liberté conditionnelle, nombreux de ceux incarcérés dans les régions touchées par les essais nucléaires, portent des séquelles résultant de ces essais, selon M. Belmouhoub qui précise que certains y ont même laissé la vie. En s'appuyant sur l'article 9-5 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l'Algérie et entré en vigueur le 12 décembre 1989 stipulant que «tout individu, victime d'arrestation et de détention illégales, a droit à réparation», Belmouhoub estime qu'ils demeurent forclos de ladite charte. C'est pourquoi le comité (Cdics) a décidé de faire part aux plus hautes autorités du pays de ses revendications qui se résument essentiellement en sept points. En premier lieu les membres du comité appellent le président de la République à inclure les ex-internés des camps du Sud dans les textes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ainsi que l'ouverture des registres des ex-détenus par les 48 wilayas avec délivrance d'une attestation de présence dans l'un des camps. Concernant l'indemnisation, le comité exige que soient indemnisés en premier lieu les veuves et les orphelins des ex-internés décédés. La réintégration de ceux qui ont perdu leur emploi et l'assurance d'une couverture médicale à tous ceux qui portent des stigmates dus à leur internement dans des camps touchés par les essais nucléaires. Enfin, les membres dudit comité exigent la levée de toute restriction portant atteinte au droit à la libre-circulation.