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Histoires vraies
Le fonctionnaire de la mort
Publié dans Info Soir le 12 - 09 - 2009

Résumé de la 10e partie n Le 11 avril 1961, quand Adolph Eichmann entre à son procès, c'est la surprise générale : il a l'allure d'une personne gentille avec son crâne dégarni et son air docile...
A sa place, j'ai vu un homme frêle, sans particularité aucune, gris, dans une cage de verre, entre deux policiers israéliens. Ces derniers étaient plus vivants et plus intéressants que lui. Eichmann tout entier paraissait avoir été dessiné au fusain : son visage grisâtre, son crâne chauve, ses vêtements. Rien de diabolique en lui. Il avait l'air d'un comptable effrayé à l'idée de demander une augmentation...
Les débats commencent. Le président Moshe Landau pose à l'accusé la première question, d'une voix calme, alors qu'intérieurement il ne l'est certainement pas :
— Êtes-vous Adolf Eichmann ?
Et c'est la réponse, faite en allemand, qu'on peut entendre sur les radios et les télévisions du monde entier
— Jawohl !
Le procureur Hausner se dresse pour prononcer l'acte d'accusation
— Lorsque je me lève devant vous, juges d'Israël, pour accuser Adolf Eichmann, je ne suis pas seul : je suis entouré ici, en ce moment même, de six millions d'accusateurs. Mais ceux-là ne peuvent pas tendre le doigt vers la cabine vitrée et crier à celui qui y est assis : «J'accuse !» Car leurs cendres forment des monticules entre les collines d'Auschwitz et les prés de Treblinka. Leur sang crie, mais leur voix s'est tue... J'affirme dès maintenant qu'Adolf Eichmann n'était pas le petit rouage administratif qu'il prétend être. Je prouverai à ce tribunal qu'il a pris des initiatives, qu'il a organisé et exécuté l'extermination du peuple juif en Europe...
Avec ces propos, le débat est lancé, car c'est autour de la responsabilité d'Eichmann que vont se dérouler les cent quarante-quatre séances de ce procès-fleuve. D'un côté, il y a un petit homme fébrile dans sa cage de verre, vérifiant ses écouteurs, tripotant son micro, consultant nerveusement ses notes. Son ton est nerveux et précipité, il est pris quelquefois d'une petite toux sèche. Il se fait aussi insignifiant que possible et son avocat, maître Servatius, rappelle à tout instant qu'il n'était qu'Obersturmbannfürher. Comment un modeste lieutenant-colonel pourrait-il avoir fait tout ce qu'on reproche à l'accusé ?
Mais de l'autre, il y a le terrible témoignage des rescapés des camps de la mort. Un écrivain d'origine polonaise qui a été interné à Auschwitz s'évanouit, alors qu'il raconte les atrocités qu'il a vécues. On fait entendre au tribunal l'enregistrement d'une conversation qu'Eichmann a eue en 1957 avec un ancien dignitaire nazi. Il y déclarait : «Je dois dire sincèrement que si nous avions détruit dix millions trois cent mille juifs sur les dix millions trois cent mille qu'ils étaient, selon les statistiques, je dirais : c'est bien, nous avons détruit un ennemi !»
Au fil des débats, la défense d'Eichmann s'effondre et sa responsabilité éclate au grand jour. Ce n'était pas son grade qui comptait, c'étaient ses fonctions. Bien sûr, il n'était que lieutenant-colonel, mais selon les dispositions de la conférence de Wansee, il était avec Heydrich le coordinateur de la «solution finale». Il prétend avoir obéi à des ordres, c'est vrai, mais c'étaient ceux du Führer lui-même. Car, au-dessus de lui, s'agissant de l'élimination des juifs, il n'y avait qu'Hitler.


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