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Au coin de la cheminée
Cinq dans une cosse de pois
Publié dans Info Soir le 10 - 05 - 2010

Il y avait cinq petits pois dans une cosse. Ils étaient verts, la cosse était verte, ils croyaient que le monde entier était vert. Et c'était vrai pour eux !
La cosse poussait, les pois grandissaient. Ils se tenaient bien droits dans le rang. Les semaines passèrent. Les pois jaunirent, les cosses jaunirent.
«Le monde entier jaunit !» disaient-ils. Et ça, ils pouvaient le dire.
Soudain, il y eut une secousse sur la cosse : quelqu'un l'arrachait.
«On va ouvrir bientôt», pen- saient-ils. Et ils attendaient...
Crac ! Voilà la cosse déchirée et tous les cinq roulèrent dehors au gai soleil dans la main d'un petit garçon qui les déclara bons pour sa sarbacane de sureau. Il en mit un tout de suite dedans et tira.
«Je vole !» dirent les quatre premiers pois.
«Advienne que pourra», dit le dernier des pois lorsqu'il fut tiré dans l'espace.
Il partit jusqu'à la vieille planche au-dessous de la fenêtre d'une mansarde, juste dans une fente où il y avait de la mousse et de la terre molle. La mousse se referma sur lui et il resta là, caché. Mais notre Seigneur ne l'oubliait pas. «Advienne que pourra», répétait le petit pois.
Dans la mansarde habitait une pauvre femme qui sortait le jour pour nettoyer des poêles et même pour scier du bois à brûler et faire de gros ouvrages car elle était forte et travailleuse. Or, cela ne l'enrichissait guère.
Dans la chambre, sa fillette restait couchée, toute mince et maigriotte.
Elle gardait le lit depuis un an et semblait ne pouvoir ni vivre ni mourir.
«Elle va rejoindre sa petite sœur, disait la femme. J'avais deux filles et bien du mal à pourvoir à leurs besoins, alors le Bon Dieu en a pris une auprès de lui. Je voudrais bien conserver l'autre.»
La petite fille restait là. Elle restait couchée, patiente et silencieuse tout le jour tandis que sa mère était dehors pour gagner un peu d'argent.
Un matin de bonne heure, au printemps, au moment où sa mère allait partir à son travail, le soleil brillait gaiement à la petite fenêtre et sur le parquet, la petite fille malade regardait la vitre d'en bas :
— Qu'est-ce donc que cette verdure qui pointe vers le carreau ? Ça remue ...au vent !
La mère alla vers la fenêtre et l'entrouvrit :
— Tiens, dit-elle, c'est un petit pois qui a poussé là avec ses feuilles vertes.
Te voilà avec un petit jardin à regarder !
Le lit de la malade fut traîné plus près de la fenêtre pour qu'elle puisse voir le petit pois qui germait et la mère partit à son travail.
— Maman, je crois que je vais guérir, dit la petite fille à sa mère, le soir. Le petit pois va si bien. Et moi, je vais sans doute me porter bien aussi, me lever et sortir au soleil.
— Je le voudrais bien, dit la mère. Mais elle ne le croyait pas.
Cependant, elle mit un petit tuteur près du germe qui avait donné de joyeuses pensées à son enfant afin qu'il ne soit pas brisé par le vent, et elle attacha une ficelle du bas en haut de la fenêtre pour que la tige eût un support pour s'enrouler à mesure qu'elle pousserait. Et c'est ce qu'elle fit. On la voyait s'allonger tous les jours.
— Voilà qu'elle fleurit ! dit la femme un matin. Elle se prit à espérer, et même à croire que sa petite fille malade allait guérir. Il lui vint à l'esprit que dans les derniers temps la petite lui avait parlé avec plus d'animation que ces derniers matins et elle s'était assise dans son lit et avait regardé, les yeux rayonnants de plaisir, son petit potager d'un seul pois. La semaine suivante elle put lever la malade pendant plus d'une heure.
La petite était debout au soleil, la fenêtre ouverte. Et là, dehors, une fleur de pois rose était éclose. Elle sourit à la fleur comme à un ange de Dieu.
Hans Christian Andersen


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