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Nacera Merah* à InfoSoir
«C'est une affaire de mœurs»
Publié dans Info Soir le 17 - 05 - 2010

Vérité n «Il faut dire qu'en justice, ceux qui traitent les dossiers sont, parfois, eux-mêmes influencés par ces pratiques et croyances.»
InfoSoir : Pourquoi certaines mères continuent-elles de s'adresser à des guérisseurs, les plaçant au-dessus de la médecine et de la science ?
Mme Nacera Merah : Il faut commencer par préciser que ceci n'est pas spécifique aux mères. Les pères le font aussi. Il faut sortir des stéréotypes attribuant le mysticisme exclusivement aux femmes. On s'adresse aux guérisseurs lorsqu'on considère que la maladie n'est pas d'origine «scientifique» et dans ce cas, on se remet au divin. On se met entre les mains de Dieu qui est au-dessus de tout et de tous. Si Dieu ne guérit pas, ce n'est pas un humain qui le ferait. En outre, l'ordonnance est parfois plus coûteuse que l'offrande au guérisseur. D'autres se tournent vers les guérisseurs après les tentatives infructueuses auprès de la médecine classique.
Un témoignage bouleversant nous est parvenu sur l'existence d'une guérisseuse qui bat les nourrissons pour soi- disant les guérir du mauvais œil. Comment peut-on interpréter cette pratique du point de vue sociologique ?
L'exorcisme sous toutes ses formes a toujours existé.
Le diable et le mauvais œil étant considérés comme malfaisants, il faut les faire sortir avec tous les moyens et toutes les pratiques jugés utiles. Les gens sont éduqués et influencés par ces croyances et pratiques depuis toujours. La société ne fait que perpétuer cet état de fait. Il est constaté un encouragement même de ces comportements par les bénéficiaires. Il s'agit notamment de ceux auxquels cela rapporte ainsi que ceux qui veulent maintenir la société dans une dépendance culturelle. De toute évidence, l'objectif est de les éloigner de toute forme de critique ou de réflexion positive.
Peut-on changer ces esprits restés hermétiques à la science privilégiant ces actes sataniques ? Si oui, comment ?
Bien sûr que les esprits peuvent changer. Il suffit de leur faire prendre conscience que la science n'est pas satanique et qu'une maladie est étudiée et que les soins appropriés sont analysés en adéquation avec elle. Une maladie doit être soignée et ne peut être guérie par miracle. Mais qui a envie de faire sortir la société de l'obscurantisme où on l'a volontairement enfoncée ?
Quels sont les facteurs qui concourent à la pérennité de ce genre de pratique dans notre société ?
Je crois que ce point est traité dans les points précédents, le désespoir y est cependant pour beaucoup. Lorsque la société perd ses repères, elle se tourne vers la force qu'elle considère au-dessus de tout. Même les pratiques païennes sont ressorties pour la circonstance.
Les nouvelles générations sont-elles, à votre avis, prêtes à se détacher de ce charlatanisme ?
Elles suivront les précédentes, si on ne fait rien pour les faire sortir de ce marasme.
Les pouvoirs publics restent indifférents. La pseudo-guérisseuse a pourtant été bel et bien signalée aux services de sécurité.
Les pouvoirs publics ne restent pas indifférents. Ils ont pris une position incompréhensible et déplorable. Pour preuve, je citerai le cas d'une journaliste qui a été condamnée pour avoir dénoncé, preuves à l'appui, quelqu'un qui «guérissait» au nom de la médecine. Lorsqu'ils sont dénoncés, ils se défendent et crient à la diffamation qui n'est pas définie clairement. En utilisant la religion, ils deviennent intouchables et les dénigrer serait une atteinte au religieux.
Il faut dire qu'en justice, ceux qui traitent les dossiers sont, parfois, eux-mêmes influencés par ces pratiques et croyances. Qui oserait remettre en question une «roqia» après la condamnation de la journaliste ?
A. B.
* Sociologue et chercheuse


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